Le tourisme interpelle le football


Je disais récemment dans la presse qu’une révolution conceptuelle du tourisme s’impose, et qu’elle est la seule voie pour mesurer le mal mesure de notre tourisme mais aussi du manque d’intérêt que nous portons au secteur de notre tourisme.

 Nos besoins de communications dans les medias nationaux et internationaux à travers des événements phares qui couvent et qui attirent l’attention de milliards d’individus dans les quatre coins du monde, nos besoins d’investissements, de formation, et de construction d’une image forte pour vendre la destination, tout cela vient de recevoir un coup dur au cours du match qui a opposé le Sénégal et la cote d’ivoire.

Chacun y va de son intérêt, mais je pense que le seul secteur qui va payer tous les frais de cet acte de vandalisme et de manque de respect aux symboles de notre pays c’est d’abords l’hôtellerie, la restauration, le transport touristique, l’artisanat d’art et le petit commerce de souvenirs.

La question à ne plus se poser est de savoir si les sénégalais comprennent les enjeux et les défis de notre tourisme face au développement des masses medias qui transmettent et interprètent l’information à chaud. Cette information est partagée presque instantanément dans le monde entier et  à ce titre nous devons faire très attention car c’est le Sénégal dans toutes ses composantes qui est visée.   

Cette fête du football africain d’abord et internationale, devait être un plateau de rêve pour relancer notre tourisme avec des offres et des messages qui vont placer de façon durable la destination « senegal » dans le top des destinations africaine. Ce moment tant rêver par les acteurs pour envoyer un signal fort aux pays  émetteurs se trouve briser d’autant plus que la saison touristique vient de s’ouvrir.

Il est important de faire faire des études et des recherches scientifiques sur l’approche méthodologique qui conduirait le secteur du tourisme vers des performances et de montrer enfin les limites du manque d’intérêt et de l’interprétation négative ou encore (sous estimée) de nos économistes sur l’apport du secteur touristique dans notre PIB laquelle interprétation repose sur des statistiques fiables qui font défaut à ce jour.

La comptabilité de l’économie touristique est complexe, et elle vient en amont du produit. Sa programmation est antérieure d’au mois un an voir neuf mois à sa consommation et les risques d’annulations ou de changements sont souvent à l’origine  d’événements comme ceux d’hier et de manque de stabilité, d’épidémie, de guerre ou de violences.

Le gouvernement et les populations doivent comprendre que le  tourisme est une forte composante du développement dont les enjeux sont énormes et qu’à travers le football (tourisme sportif) beaucoup de choses pourraient être réglées principalement dans la politique de promotion, de marketing et d’image du Sénégal.

Je suggère que le comité de football puisse se rapprocher des autorités du tourisme pour qu’ensemble ils élaborent un partenariat dans le domaine de la communication pour que notre tourisme puisse trouver une plateforme pour reconstruire son image  et vendre la destination Sénégal.

Après ce malheureux incident je demande à l’Etat du Sénégal d’ouvrir des discussions avec le secteur du tourisme pour évaluer les conséquences et prévoir des actions et des politiques d’accompagnements pour trouver des solutions appropriées à ces genres de crises, et pour éviter que cette saison touristique qui démarre et celle de l’année prochaine ne soient pas compromises.
 
Mouhamed Faouzou Dème

Abdou Khadre Cissé

Lundi 15 Octobre 2012 08:10

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