Le blanchiment d'argent présent dans l'importation de riz (Moustapha Tall)

L’ampleur des pertes subies par certains importateurs de riz suppose que le blanchiment d’argent a cours dans ce secteur d’activité, a laissé entendre l’importateur de riz Moustapha Tall, prônant une réorganisation de cette filière pour l’amener à rompre avec de telles pratiques délictueuses.


‘’On attend du nouveau régime une rupture pour un changement radical, une organisation parfaite de ce secteur particulièrement et du secteur de l’économie en général. On attend de lui qu’il réorganise la filière, cela veut dire réorganiser la production, réorganiser la commercialisation, réorganiser les importations en les planifiant seulement sur nos besoins (pour) ne pas laisser n’importe qui amener du riz au Sénégal’’, a déclaré Moustapha Tall dans un entretien publié dans l’édition de lundi de Direct Info.

‘’Ça, c’est ouvrir la voie au blanchiment. Vous laissez n’importe qui amener du riz, bonjour les dégâts. Si aujourd’hui le président de la République veut combatte le blanchiment de l’argent sale, il doit commencer par le riz, c’est tout’’, a-t-il ajouté.

‘’L’Etat ne voyant pas clair, nous aussi, nous n’avons aucune visibilité, les producteurs aussi et les consommateurs, n’en parlons pas. Personne ne s’y retrouve à part les spéculateurs et les aventuriers qui sont un peu des multinationales basées à l’étranger et qui peuvent même être des blanchisseurs d’argent et on leur permet de le faire tranquillement’’, a estimé Moustapha Tall.

A la question de savoir s’il y a de l’argent sale dans ce domaine, il a répondu : ‘’Mais bien sûr. S’il n’y en avait pas, on ne pourrait pas accepter de subir certaines pertes. C’est des pertes inimaginables’’. ‘’Donc nous applaudissons des deux mains (aux déclarations de Macky Sall concernant la lutte contre l’argent sale) et il faut qu’il continue de le traquer’’.

‘’S’il veut traquer l’argent sale, il doit instituer dans l’organisation une façon de faire de telle sorte qu’on ne peut plus importer si on n’est pas une société identifiée résidente au Sénégal (…)’’, a suggéré l’importateur de riz. Selon lui, l’accès du marché local doit être interdit ‘’aux bateaux flottants dont on ne sait comment l’achat de ces marchandises a été financé (…)’’.

Abdou Khadre Cissé

Lundi 5 Novembre 2012 17:39

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