Le TGI de Saint-Louis condamne quatre étrangers à dix ans d’emprisonnement ferme


La chambre criminelle du Tribunal de grande instance (TGI) de Saint-Louis (nord) a prononcé mardi une peine de dix ans d’emprisonnement ferme assortie d’une interdiction de séjour au Sénégal d’une dizaine d’années, à l’encontre de deux Nigérians et de deux Sierra-Léonais jugés coupables de vol en réunion commis la nuit avec effraction et "escalade".

Le tribunal a requalifié en vol en réunion commis la nuit avec effraction et "escalade" les charges d’association de malfaiteurs, de vol en réunion commis la nuit avec effraction et usage d’arme, ont-ils étaient accusés.

Le président du TGI de Saint-Louis et ses assesseurs ont pris une décision différente de celle du ministère public, qui avait requis une peine de quinze ans contre les quatre accusés.

Devant la barre, les prévenus ont plaidé non coupables, niant systématiquement être les auteurs des crimes pour lesquels ils ont comparu ce mardi, au palais de justice de Saint-Louis.

L’affaire est partie, selon l’acte d’accusation, du cambriolage de deux boutiques, dans la nuit du 16 au 17 novembre, puis celle du 19 au 20 novembre 2014 dans la ville de Saint-Louis.

Des téléphones portables, des cartes de crédit et une somme de 2,5 millions de francs CFA ont été emportés de l’une des boutiques. Le propriétaire de la seconde boutique a déploré la perte de téléphones portables, de cheveux naturels et de devises étrangères, un butin évalué à près de 13 millions de francs CFA.

Le mode opératoire de la bande, à peu près le même, dans une boutique comme dans l’autre, a consisté à percer des trous sur les murs des magasins et à défoncer les portes au moyen d’un marteau, en prenant le soin de détruire les caméras de surveillance.

L’enquête ouverte par la brigade de recherche de la Gendarmerie de Saint-Louis a porté ses fruits, puisque les témoignages recueillis par les gendarmes font état de soupçons sur un groupe d’étrangers formellement identifiés par des témoins.

Rondement menée, l’enquête permit aux gendarmes de se mettre sur la piste des malfaiteurs présumés, en usant de données recueillies sur des téléphones abandonnés sur les lieux par les cambrioleurs.

Le recours aux services de la Société nationale des télécommunications permit aux enquêteurs de se rendre compte de l’activation, à Louga (à 70 kilomètres au sud de Saint-Louis), d’un appareil téléphonique en provenance de l’une des boutiques cambriolées.

Arrivés à Louga, les enquêteurs saisissent plusieurs téléphones, fruits du cambriolage, vendus à des commerçants à Louga. Certains acquéreurs de ces appareils avaient déjà alerté l’une des victimes de la série de cambriolages, à la suite de la médiatisation de l’affaire.

L’un des commerçants lougatois avait pris la précaution d’exiger la photocopie du passeport de celui qui lui a vendu de ces téléphones, ce qui a permis aux enquêteurs de connaître l’identité d’un des voleurs présumés.

Quelques jours plus tard, un autre téléphone issu du cambriolage des deux boutiques est activé à Saly, dans le département de Mbour (ouest), par une femme travaillant dans une auberge.

Cette dernière explique aux enquêteurs avoir reçu l’appareil d’un client de l’auberge, en guise de cadeau. Elle identifie rapidement son bienfaiteur, grâce à la copie du passeport qui lui a été présentée par les enquêteurs.

Sur la base de cet indice, les enquêteurs, aidés d’éléments de la brigade de Gendarmerie de Saly, parviennent à mettre la main sur les malfaiteurs présumés.

Devant la barre, les mis en cause ont systématiquement nié être les auteurs des faits pour lesquels ils comparaissaient.

Mais les arguments juridiques brandis par les avocats de la défense ont probablement emmené le juge à écarter une partie des accusations.


Mercredi 13 Janvier 2016 02:45

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