Le Mali crée une Commision Dialogue et Réconciliation, conformément à la feuille de route pour la transition


Le Conseil des ministres du Mali, réuni mercredi 6 mars au palais de Koulouba, a adopté un projet de décret portant sur la création, l'organisation et les modalités de fonctionnement de la Commission Dialogue et Réconciliation. C'est un engagement du président par intérim, Dioncounda Traoré (photo AFP), et de son Premier ministre, Diango Cissoko, écrit dans la feuille de route approuvée par l'Assemblée nationale malienne le 29 janvier 2013.

Voilà qui rassurera les pays occidentaux, notamment la France, sur la volonté du pays d'avancer vers une transition prenant en compte toutes les composantes de la société malienne. Même si la réalité reste complexe et que les combats continuent dans le nord.

Le projet de décret consacre la création de cette commission pour deux ans. La CDR aura pour mission " de rechercher, par le dialogue, la réconciliation entre toutes les communautés maliennes ".

" Sortir notre pays des crises récurrentes ", lit-on dans le communiqué du Conseil des ministres maliens. La CDR devra donc :
- recenser les forces politiques et sociales concernées par le processus de dialogue et de réconciliation ;
- identifier les groupes armés éligibles au dialogue conformément à la Feuille de Route pour la Transition ;
- enregistrer les cas de violation des droits de l’homme commis dans le pays au début des hostilités jusqu’à la reconquête totale du pays ;
- proposer les moyens de toute nature susceptibles de contribuer à surmonter les traumatismes subis par les victimes ;
- identifier et de faire des propositions pour la réalisation des actions destinées à renforcer la cohésion sociale et l’unité nationale.
Cette Commission sera composée d'un président, de deux vice-présidents et de trente commissaires, prochainement désignés par le président par intérim, Dioncounda Traoré. " Sa composition sera inclusive. En particulier, y seront représentées les femmes et toutes les communautés des régions du nord du Mali ", rapporte la feuille de route de transition.

La question existentielle reste : avec qui dialoguer, notamment dans la communauté touarègue. Le MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad) n'est pas toujours considéré comme un interlocuteur valable au Mali. Il a contribué à la déstabilisation du pays avant de participer aujourd'hui à la chasse aux groupes islamistes dans le nord-est.

La feuille de route pose ainsi comme préalable la renonciation à la lutte armée, aux revendications indépendantistes ou fédéralistes. Elle ajoute l'adhésion aux principes de la démocratie et de l'Etat de droit, au respect de toutes les dispositions de la Constitution du Mali, en particulier le caractère d'Etat laïc et unitaire de la République du Mali.

On indique aussi que " les crimes contre l'humanité et les crimes de guerre commis pendant la période de belligérance ne devront pas rester impunis ". Les cas de violations des droits de l'homme seront aussi à la charge de la CDR.

Lavoixdunord.fr

Vendredi 8 Mars 2013 12:32

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