La parole lui a été refusée lors du meeting des Fal : Encore un pas dans la liquidation de Baldé

De réelles blessures, c’est ce que le candidat des Fal 2012 a laissé derrière lui à Ziguinchor. Abdoulaye Wade a quitté la capitale du sud où son attitude et celle de son entourage ont provoqué des frustrations au point de créer un réel malaise aussi bien au sein du Pds que dans la société civile. Et crime de lèse majesté, Wade a refusé durant tout le trajet de donner la parole à Baldé là où Souleymane Ndéné Ndiaye éconduit les femmes de la société civile.


- Les Ziguinchorois ont certes relevé le défi de la mobilisation samedi, mais, ils n’oublieront pas de sitôt le passage du candidat des Fal 2012 dans le sud du pays. Que de déceptions et de frustrations aussi bien chez les libéraux que chez les simples citoyens. Cette visite de Me Abdoulaye Wade a créé un vrai malaise au sein du Pds. Les militants de ce parti dans la capitale du sud en veulent aujourd’hui au candidat des Fal 2012. En fait, rien ne peut en ce moment les convaincre que leur leader, Abdoulaye Baldé, ne fait pas l’objet d’une tentative de liquidation. Avant-hier en tout cas, les libéraux du sud sont rentrés chez eux avec ce sentiment. Parce qu’ils n’ont pas compris que Baldé soit privé de parole au meeting des Fal 2012 à la place Aline Sitoé Diatta. Pour eux, c’est de façon délibérée que le chef de l’Etat n’a pas donné la parole au maire de Ziguinchor. ‘Aussi bien à Bignona, à Oussouye et à Cabrousse, plusieurs responsables politiques ont pris la parole’, font remarquer les proches de l’édile de la capitale du sud qui constatent que nulle part, la parole n’a été donnée à leur leader. Mais, ce qui les choque de plus, c’est que même chez lui à Ziguinchor, Abdoulaye Baldé soit privé de parole. Pour les libéraux de Ziguinchor, cela est inacceptable.

Ce qui s’est passé samedi à la place Aline Sitoé Diatta n’est qu’un élément de plus dans la mise en œuvre du plan de liquidation politique du maire de Ziguinchor. C’est du reste la conviction de plusieurs libéraux du sud, avec à leur tête, Taïbou Diédhiou.Pour cet adjoint au maire, ‘tous les actes que le parti pose depuis quelque temps sont de nature à fragiliser notre leader’.Et les libéraux de rappeler entre autres actes, le décret présidentiel qui diminue les responsabilités gouvernementales de l’édile de la capitale du sud. Le fait donc que Baldé soit snobé lors d’un meeting qu’il a lui-même organisé fonde donc la conviction des libéraux, notamment des jeunes qui demandent au parti de se ressaisir. ‘Nous dénonçons l’attitude du parti et nous lui demandons de revenir à la raison’, avertit Lamine Bodian. Comme le patron de l’Ujtl à Ziguinchor, les libéraux osent espérer que ce plan de liquidation de leur leader sera revu. Certains sont tellement remontés qu’ils réclament le départ de Baldé du Pds. L’intéressé lui-même n’a pas caché sa colère. ‘Je ne suis pas content et je l’ai fait savoir au président’.

DEVANT LES FEMMES DE LA CASAMANCE : Souleymane Ndéné Ndiaye dérape

Les libéraux ne sont pas les seuls à être atteints dans leur dignité par les Fal 2012. Au contraire, la liste des frustrés s’est allongée avec les femmes regroupées au sein de la plateforme des femmes pour la paix en Casamance. En décidant de tenter de rencontrer le chef de l’Etat pour lui faire signer un mémorandum sur la paix dans cette partie méridionale du Sénégal, ces dames étaient loin de s’imaginer qu’elles allaient être rabrouées. C’est en tout cas l’accueil qu’elles ont reçu du directeur de campagne de Me Abdoulaye. Avant-hier, c’est des femmes blessées et très choquées qui se sont adressé à la presse pour dénoncer le comportement de Souleymane Ndéné Ndiaye. ‘Non seulement nous n’avons pas réussi à voir le président de la République, mais, nous avons eu la malchance de nous adresser au Premier ministre qui nous a taxées de menteuses’, s’est indignée la présidente de la plateforme des femmes.

‘Nous avons écrit dans notre plateforme qui doit être soumise à tous les candidats que la Casamance est meurtrie, elle souffre depuis trente ans’. rapporte Ndèye Marie Diédhiou qui s’interroge en ces termes : ‘Qu’est-ce qui est faux dans ce que nous avons dit ?’. L’explication de l’attitude de Souleymane Ndéné Ndiaye, les femmes disent la chercher dans le type d’éducation reçu par ce dernier. Dans tous les cas, elles invitent les populations du sud, meurtries par trente années de conflit armé à prendre leurs responsabilités devant des dirigeants qui nourrissent du mépris pour la Casamance en même temps qu’elles exigent des excuses publiques.C’est ce même mépris que les élèves des lycées et collèges de Ziguinchor ont ressenti samedi dernier après leur audience avortée avec le chef de l’Etat. ‘Après avoir attendu des heures en vain, nous avons été dispersés par les forces de sécurité’. regrettent-ils.

Abdoulaye Baldé, les libéraux de Ziguinchor, les femmes de la plateforme, les élèves des lycées et collèges de Ziguinchor, tous partagent aujourd’hui le même sort : l’humiliation, le même sentiment : La déception. Comme pour dire que Me Wade a laissé derrière lui des blessures profondes qui mettront du temps à se cicatriser.


Bamba Toure

Lundi 13 Février 2012 10:57

Dans la même rubrique :