LA MORT DE L’IDEOLOGIE POLITIQUE ? Quand la transhumance devient religion





La maturité politique du peuple Sénégal lui confère toute la souveraineté requise à décider de son sort quand il est appelé à se prononcer par la voie des urnes. L’alternance survenue en 2000 et celle appliquée au libéraux le 25 mars dernier corroborent à plus d’un titre cette volonté populaire, libre et irrévocable. Si d’ordinaire les militants adhèrent à leur formation politique par conviction, c’est loin à présent d’être le cas. La transhumance est élevée au rang de religion au mépris de la morale. L’idéologie politique est morte mais fort heureusement que le réveil a sonné dans le même temps pour le peuple de ne plus laisser son sort trainer entre les mains de l’autre !


   La débâcle, le dimanche 25 mars dernier, des militants du parti démocratique sénégalais sonne comme le déracinement d’un fromager qui aura déployé ses branchages sur les plus hautes sphères de l’Etat jusque dans ses organes les plus déconcentrés et même les villages en attestent la révision du statut des chefs de villages encombrés de véhicules.

Une offre de trop que certains n’ont point hésiter à mettre à la disposition de leur président de conseil rural au motif qu’ils ne seront pas à mesure de payer du carburant et moins encore de l’entretenir. Sakar et Koussy sont des exemples parlants.

Ce renversement on ne peu plus inattendu de situation donne à certain militants libéraux un goût amer et indigeste. Ceux de Sédhiou ne dérogent pas à ce constat. S’ouvre alors le temps du questionnement, du doute face à un horizon assombri par la retraite de celui dont le nom se confond toujours au parti, Me Abdoulaye Wade astreinte à la souveraineté du peuple nonobstant ses parades sur les règles du jeu constitutionnel.
Le temps du doute fait sans doute valser entre l’épreuve de l’opposition et la transhumance vers la prairie marron du nouvel homme fort du pays, Macky Sall.

A quelques heures de l’ouverture de leur congrès d’investiture, le jeu des couloirs bat son plein dans la région de Sédhiou. une source ayant requis l’anonymat annonce une bonne vingtaine de président de conseil rural et de bien d’autres ténors locaux du PDS sur la fiche d’audience du leader de « Féké ma ci bollé », Youssou N’dour en concert à Sédhiou demain dimanche. D’un autre côté, se signalent ceux qui réaffirment leur ancrage au PDS.

La colonie des maîtres transhumants
La transhumance, un sport bien adoré au pays de la « Téranga » au lendemain des défaites électorales. Un regard sur les récents gouvernements du PDS identifie une bonne colonie de socialistes ayant monnayé leur crédibilité à des postes de complaisance. La troublante rhétorique du professeur Iba Der Thiam avec « le mouvement Abdou gnou doy (Abdou Diouf) » contre Abdoulaye Wade en 2000 avec qui il s’alliera pour le meilleur rien que pour le meilleur. Que dire aussi de Sérigne Mb’acké N’diaye porte parole du président Abdoulaye Wade, initiateur avant 2000, du mouvement «Tout sauf Abdoulaye Wade». Aïda M’bodji, la mairesse de Bambèye qui se demandait à tout bout de champs «où est passé Fanthomas », diabolisation faite à la morphologie de Abdoulaye Wade pour qui elle se battra, à la surprise générale, bec et ongles sous la caricature « Ma carte, ma caution ». Peut-on éluder de ce collège de transhumants professionnels le désormais ex ministre de l’intérieur Ousmane N’gom de qui l’histoire retiendra le qualificatif désignant Abdoulaye Wade de celui qui « réfléchit en démocrate mais agit en monarque ». Djibo Leyti Kâ, le dernier soldat du président Abdou Diouf et patron du Renouveau démocratique, tombé arme à la main, finit par fondre son parti ou ce qui semble l’être au sein du parti démocratique sénégalais.

Dans ce congloméra nourri par une hérésie malveillante se pointe maître Abdoulaye Babou qui à l’histoire récente décerne un grade de retournement spectaculaire de veste et de la plus incongrue des manières au regard du discours antérieur qui cloue au pilori le pape du Soppi (A Wade).

La liste n’est pas Delà à se demander où se situe au juste l’idéologie politique au Sénégal où l’on est socialiste ou libéral selon les offres du moments et peu importe du qu’en dira t- on.

Ne dit-on pas que le ridicule ne tue pas, qu’à cela ne tienne ? Mais la morale politique est une valeur sûre, n’est ce pas là le socle de la crédibilité du président Macky Sall quoique sorti de l’école des libéraux. L’élève a donc appris et su sa leçon dont la note est donnée par le peuple le 25 mars dernier.

Dans un discours programmatique cohérent, dit –on, il souligne faire du « Wakh Wakhet » (se dédire) un vice à combattre pour faire de l’arène politique une aire où les véritables préoccupations des populations seront prises en charge par les véritables leaders soucieux de la postérité de la nation dans une cartographie géopolitique en perpétuelle mutation vers un idéal de démocratie dont le Sénégal s’est tracé le chemin depuis 2000.
 


Bamba Toure

Dimanche 1 Avril 2012 10:41

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