L’informaticien Badiane aurait abusé d’une sourde-muette


Attrait hier devant la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar pour viol sur mineure au préjudice de B. Hanne à Keur Massar, l’informaticien Djibril Badiane sera édifié sur son sort ce mardi. Le parquet a requis l’application de la loi.
Le dossier de viol sur mineure jugé hier, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar, est particulier. La victime, sourde-muette, n’a pu sortir aucun mot à la barre. En plus, elle a des troubles psychiques. Finalement, B. Hanne a été assistée par un interprète qui n’a pas réussi à lui soutirer des réponses, à la suite des interrogatoires du juge et du parquet. A toutes les questions, elle a répondu : ‘’oui’’. Mais une chose est indéniable, B. Hanne a toujours eu l’index pointé vers Djibril Badiane.
L’un des témoins, Léna Ndiaye, a déclaré que le samedi 25 février dernier, vers 12 heures, elle a entendu sa nièce pleurer. A ce moment, sa mère était partie au marché Syndicat de Pikine. Elle est alors sortie de sa chambre pour aller s’enquérir de la situation. ‘’J’ai été surprise de la voir en compagnie de Djibril Badiane. Elle l’indexait, le pagne maculé de sang. Ils avaient tous les deux le corps recouvert de poussière. Le prévenu m’a dit qu’il était allé à la boutique avec la petite lui acheter des chaussures’’, a-t-elle déclaré.
Saliou Pouye, l’autre témoin, a ajouté que ce jour-là, il a aperçu  Djibril Badiane et la fille assis sur le mur d’une maison inachevée, non loin de la forêt de Keur Massar.
L’avocat de la partie civile, Me Mamadou Ndiaye, d’ajouter à ces propos que c’est après qu’ils sont allés dans la brousse. ‘’Cette fille ne comprend rien. Le prévenu a usé de subterfuges pour arriver à ses fins. Il a pris une chaussure de B. Hanne qui l’a suivi jusque dans la forêt. Il ne conteste pas qu’il avait de la poussière sur tout le corps. Il a abusé d’elle’’, a fait savoir le conseil. Arguant que le sieur Badiane ne peut pas donner d’arguments qui peuvent le disculper, car le viol et l’imputabilité des faits sont établis, ‘’malgré le handicap de la victime’’. Ainsi, Me Ndiaye a-t-il réclamé la somme de 30 millions de F CFA à titre de dommages et intérêts.
Appelée à la barre, la mère de B. Hanne a raconté que lorsqu’elle a interpellé son voisin, ce dernier lui a dit qu’il était parti en brousse pour chercher de l’herbe pour ses moutons. ‘’Or, il n’a pas de moutons’’, a ajouté la maman. Une fois dans la chambre, a-t-elle repris, ‘’ j’ai consulté ma fille et j’ai découvert qu’il s’était passé quelque chose’’. ‘’Je l’ai emmenée voir le gynécologue qui a révélé une défloraison hyménale récente avec des traces de sperme.’’
‘’Je suis prêt à payer un test Adn’’
Informaticien de son état, marié et père de 2 enfants, Djibril Badiane a réfuté l’accusation. ‘’Je suis allé dans la forêt pour cueillir des herbes médicinales, car je ne me sentais pas bien. C’est là-bas que j’ai rencontré la petite, les pieds nus. Ainsi, je suis partie à la boutique lui acheter des chaussures. Son père m’a trouvé avec ma femme et m’a accusé de viol. Je suis prêt à payer un test Adn pour démontrer que le liquide prélevé sur ses parties intimes ne vient pas de moi’’, a-t-il déclaré. Son avocat, Me Abdou Dialy Kane de renchérir : ‘’Cette personne (la sourde-muette) ne peut pas dire ce qui lui est arrivé. Il y a un doute par rapport à la culpabilité du prévenu’’. ‘’Comment les enquêteurs ont pu confectionner un procès-verbal avec les dépositions de la fille ? Je suis sensible à la situation de la victime et si j’étais convaincu que c’est mon client qui l’a violée, j’arrêterais immédiatement ma plaidoirie’’, a-t-il plaidé, avant de solliciter une relaxe au bénéfice du doute.
 Son confrère de la défense, Me Ciré Clédor Ly n’est pas de cet avis. Il a demandé le renvoi des fins de la poursuite sans peine ni dépens pour l’informaticien. ‘’Car c’est un doute qui poursuivra le prévenu toute son existence. Alors que ce n’est que des témoignages que vous avez. Il faut que l’acte de pénétration sexuelle puisse être prouvé. Même si l’état de la fille fait pitié, personne n’a vu mon client dans une position de conjonction sexuelle avec elle’’, a dit Me Ly au juge. Qui donnera sa décision mardi prochain. En attendant, le ministère public a requis l’application de la loi.


Dimanche 26 Mars 2017 08:16

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