L’HEURE DE LA CONVERSION A SONNE La mue des hommes et femmes de Wade

Lorsqu’on est aux affaires, on ferme son cabinet d’avocat, son commerce ou autres école privée. Naturellement, lorsqu’on perd le pouvoir, on retourne à ses premières amours ou on se reconvertit. Les libéraux de Wade qui ont cédé la place à ceux de Macky Sall le 25 mars dernier, n’y ont pas coupé…


Aida Mbodj, Karim Wade, Alioune Sow ou encore Modou Diagne Fada, tous anciens dignitaires du régime du président Abdoulaye Wade, sont politiquement au chômage. Mais, ils ne pensent pas rester à ne rien faire. Ils ont des projets de reconversion, car il leur faut bien vivre…

 

La plupart des anciens dignitaires vont vers le secteur privé.

 

Aida Mbodj, 55 ans, mairesse de Bambey, parlementaire et ancienne ministre, titulaire d’un DEA en développement envisage l’ouverture d’un cabinet de consultance. «C’est encore à l’état de projet et je ne veux pas trop m’avancer sur cela», a-t-elle confié au quotidien L’Observateur. «Avec mon DEA en développement, je pense mettre sur pied un cabinet de consultance». Les rêves d’Aida Mbodj rejoignent ceux de l’ancien porte-parole de Wade.

 

Agé de 57 ans, Serigne Mbacké Ndiaye, conseiller et porte-parole du président Abdoulaye Wade avait fait beaucoup parler de lui en défendant bec et ongles la candidature du président Wade. Toujours prompt à convoquer un point de presse pour répliquer, préciser, voire recadrer et, au besoin, démentir... Wade n’étant plus aux commandes, il révèle son projet : «Je compte ouvrir deux sociétés, une de consultance et une autre spécialiste dans le bâtiment ». Serigne Mbacké qui n’est même pas titulaire d’un baccalauréat aurait décroché un master en administration des entreprises en 2007, à l’ISEG à Dakar. Effarant ! Il dit entretenir «d’excellentes relation avec les organisations internationales», explique que l’une de ses sociétés sera spécialisée «dans la consultance, l’analyse politique et à tout ce qui a trait aux statistiques en matière d’élections».

 

Karim Wade quelque puissant ministre qu’il fût ne dormira pas sur ses lauriers. Karim Wade 44 ans, a été ministre d’Etat, ministre de la Coopération internationale, des Transports aériens, des Infrastructures et de l’Energie. Un de ses proches a confié à L’Observateur qu’il compte investir le secteur privé sénégalais. «Karim continuera à se signaler aux Sénégalais par des investissements privés de grande envergure », a indiqué ce proche du fils de l’ancien président.

 

Aliou Sow, 35 ans, ancien député et ministre de la Décentralisation qui, au lendemain de l’effondrement du régime Wade, était très à l’aise pour parler de l’avenir et des perspectives du PDS, compte retourner à ses anciennes amours. «En plus de mes activités de Maître assistant à l’UCAD, je compte m’investir dans l’agriculture et l’élevage dans mon village natal à Keur Pathé ». Diplômé du Centre d’étude des sciences et techniques de l’information (CESTI), Aliou Sow est aussi docteur en langue anglaise. Il est maitre-assistant d’études africaine à l’UCAD.

 

Son collègue docteur. Modou Diagne Fada (43 ans), ancien ministre de la santé de Wade, ancien député et président du groupe parlementaire Liberté et Démocratie est docteur en biologie animale. Le pouvoir perdu, M. Fada entrevoit de «retourner dans les affaires». Sans autre précision. Il se fera peut-être chevillard, si, bien sûr, Macky Sall ne touche pas au prix de la viande

 

Frédéric ATAYODI


Bamba Toure

Jeudi 12 Avril 2012 02:28

Dans la même rubrique :