« L’ETAT SENEGALAIS NE CHERCHE PAS A RETENIR SES CITOYENS BIEN AU CONTRAIRE…….. Tant qu’il y aura des disparités énormes

Entre les riches et les pauvres, entre le Sud et le Nord, les gens feront tout pour migrer vers des horizons meilleurs. »


Peux  t-on  dire que les migrations sénégalaises sont  récentes ?
Les migrations sénégalaises sont loin d’être un phénomène récent. Les premiers mouvements migratoires vers l’Europe datent des années 70.Et la quasi-totalité de ses populations migrantes sont issues de la vallée du fleuve Sénégal. Cette migration vers la France est le résultat d’une crise économique  et écologique qui a frappé le Sénégal à cette époque.
 
 
 
 
 
2- L’Europe est –il  le seul continent prisé par les migrants sénégalais ?
Il faut préciser que l’Europe n’est pas la première destination des migrants sénégalais. Il y a  aussi un fort  flux migratoire vers la « sous-région », c'est-à-dire les pays africains avant 1970.Ces pays sont surtout la Côte d ivoire, le Gabon, le Cameroun et les certains pays du Maghreb.
 
3 -Comment pouvez-vous expliquer cette émigration sénégalaise qui ne cesse d’occuper les médias ?
Cette émigration sénégalaise s’explique surement par des conditions de vie plus en plus difficiles  de la population. Les habitants des zones rurales subissent les crises écologiques qui se traduisent  auparavant par le manque d’eau et des sols inexploitables. La survie de ces populations repose souvent sur l’émigration d’un ou deux  membres  de la famille communément appelé «  Modou- Modou ».
Mais   notons aussi  que la situation est aussi compliquée pour es populations résidant en zones urbaines notamment à Dakar et dans sa banlieue (Pikine et Guédiawaye). Dans ces localités le coût de la vie est de plus en plus élevé, les salaires sont faibles et le tau de chômage des jeunes diplômés particulièrement jeune ne cesse d’augmenter.
A cela s’ajoute  que la pêche qui était une activité très lucrative vers les années 1990,  permettait de faire vivre de nombreuses communautés, s’épuise peu à peu. Les eaux sénégalaises subissent  l’assaut des gros chalutiers européens et asiatiques se vident de manière effrayante. Ainsi les perspectives d’avenir dans ce pays s’amoindrissent de jour en jour, ce qui pousse les sénégalais à émigrer.
4- Quelle peut être la responsabilité de l’Etat  face à cette migration galopante ?
Il est évident que l’Etat sénégalais ne cherche pas à retenir ses citoyens, bien au contraire. Ceci est valable par tous les gouvernements successifs de Mr Léopold Sedar S. Senghor e passant  par            Mr Abdou Diouf, Maître Abdoulaye Wade à Mr Macky Sall.
L’absence de perspective pour les jeunes diplômés ne cesse de les encourager à partir. Au Sénégal, il est évident que le discours national tenu par le gouvernement incite les jeunes à aller se former à l’étranger dans le but de revenir au Sénégal avec une certaine expertise  voir compétence dans  leur domaine qui sera exploité dans leur pays d’origine. De là, on comprend implicitement le manque de volonté de l’Etat à mettre en place une réelle politique migratoire concernant les départs, l’émigration.
 
 
 
 
 
5- Quelles sont les solutions que vous préconisez pour pallier à cette situation ?
Il n’ya pas de recette miracle pour freiner  l’émigration au Sénégal et partout dans le monde. Tant qu’il y aura des disparités énormes entre les riches et les pauvres, entre le sud et le nord, les gens feront tout pour migrer vers des horizons meilleurs.
Je me rappelle quand j’étais étudiant à l‘université de Genève en Suisse en 2007, le Président Abdou Diouf Secrétaire Général de l’OIF disait lors d’un entretien à la Télévision de la Suisse Romande
(TSR) à propos de l’émigration en ces termes «  l’émigration, c’est comme des vagues d’un océan. Et nul ne peut arrêter ces vagues par la main ».Et il a parfaitement raison. C’est une question qui dépasse l’échelle du continent africain. Les solutions ne doivent pas venir de l’extérieur mais surtout de nos Etats  qui doivent  ELABORER UNE POLITIQUE MIGRATOIRE  VIABLE


Dimanche 3 Mai 2015 19:31

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