Criminalité faunique au Sénégal : 3 trafiquants d’ivoire condamnés à 3 mois de prison ferme


Le 05 Août 2016, le tribunal d’instance du palais de justice de Dakar a condamné les sieurs Malick BA, Mamadou DIOP et Momar GAYE à trois mois ferme de prison pour détention, circulation et commercialisation de 136 trophées d’ivoire de contrebande, toutes choses réprimées par le code de la chasse et de protection de la faune en vigueur au Sénégal. 
Cette sanction, bien qu’encore légère est encourageante et démontre une vraie prise de conscience de la gravité des faits par le tribunal de Dakar. Tandis qu’au mois de juillet dernier, une très faible peine de prison avec sursis avait été rendue pour un trafiquant international d’ivoire et poils d’éléphant pris à Ziguinchor, en possession d’une saisie record pour le Sénégal de 1069 objets de contrebande d’éléphant, essentiellement de l’ivoire. Une décision de justice très faible qui au regard de la gravité des faits, de la quantité saisie, avait été critiquée par les experts mondiaux du commerce illégal des espèces et huée sur les réseaux sociaux.  
Le Sénégal, conformément à ses engagements internationaux relatifs à la convention de Washington de 1977 portant sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction, doit se faire le devoir de punir les trafiquants de produits fauniques avec rigueur, l’application effective de la loi par de fortes peines d’emprisonnement fermes est le seul moyen de dissuader. L’impunité ou le manque de fermeté dans ce domaine n’honorent pas le Sénégal et, encourage les délinquants en les renforçant dans leur activité criminelle, les rassurant sur les faibles risques qu’ils encourent. 
Le commerce illégal des espèces est un crime organisé transnational, qui occupe le 4ème rang du commerce illicite dans le monde, après la drogue, les armes et les êtres humains. Il amasse des bénéfices d’environ 20 milliards de dollars chaque année. C’est une menace sérieuse qui doit être traitée sérieusement par les Etats Africains. 
Ce trafic génère d’énormes profits illégaux pour des organisations criminelles complexes qui sont souvent responsables de l’abattage des éléphants. Ce trafic porte atteinte à l’Etat de droit et contribue au financement du crime organisé et des groupes armés dans certaines régions.  
Il est temps que ces criminels qui jalonnent les 4 coins de notre pays, soient jugés comme tels et que les sanctions appliquées par notre justice soient exemplaires et dissuasives.


Vendredi 26 Aout 2016 07:51

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