Chers Concitoyens ou Etrangers qui s’intéressent à « l’affaire Lamine Diack » (Par Alioune Diaw)


Avant de débuter mon propos, je voudrais d’abord me présenter pour permettre à l’opinion de savoir si je peux parler de Lamine Diack, le sportif ou l’homme politique 

Je suis un ancien partenaire de Lamine Diack dans l’équipe de football  du Foyer France Sénégal des années 60. Il fit, ensuite, mon entraineur (je fais partie des trois personnes qui sont allées le chercher pour qu’il devienne l’entraineur du FFS) ; le premier trophée qu’il a gagné en tant que sportif fut avec le Foyer France Sénégal dont j’étais le capitaine, avant qu’il ne fut champion de France en saut en longueur ; c’est à partir de cette époque que nous avons pu tisser des liens solides (d’ailleurs, un de mes fils d’une quarantaine d’années porte son nom) 

Plus tard, Lamine Diack a fait appel à moi et à d’autres jeunes « combattifs » connus dans leurs fiefs pour que nous plongions dans la politique parce qu’il avait des problèmes pour conquérir Dakar. Pour ce faire, Abdoulaye Makhtar Diop  (actuel Grand Serigne de Dakar) et Amadou Tarasse Diop étaient au Plateau, Adja Arame Diéne et Ahmet Diéne étaient du côté de Sinthiaba et à la médina, il y avait Boubacar Seck, Pape Seck « actuel Maire des HLM), Adja Bassine NDiaye et moi- même. 

Je pense qu’avec ce parcours, nul ne peut contester que je connais bien Lamine Diack et sa façon de faire, en particulier dans le domaine sportif et politique  

Lamine Diack a fait de la politique malgré lui, ou en tous cas, sans aimer la politique : il était rare, durant ces trente dernières années, de le voir à un meeting politique ou à une cérémonie funèbre d’un politicien 

Contrairement au soit disant « scoop » du journal « le Monde », je ne pense pas que Lamine Diack aiderait un homme politique, à plus forte raison, un parti politique pour la conquête du pouvoir. Si ces « aveux » s’avéraient exacts, ces financements avaient pour but, non pas de soutenir ou promouvoir un candidat, mais plutôt de faire quitter un dirigeant qui représentait à ses yeux une menace pour la paix sociale et la stabilité du Sénégal. 

A titre d’exemple, durant tout le temps que nous avons accompagné Lamine Diack, il n’a jamais donné de l’argent à l’un d’entre nous, alors que nous faisons sa politique nuit et jour, jusqu’à ce qu’il soit Vice-président de l’Assemblée nationale et Maire de Dakar. Toutes les dépenses politiques, nous les assumions sur nos propres revenus. 

 Ce que je dis pourra être confirmé par Amadou Diop ou Pape Seck, Maire des HLM ou par la famille d’Adja Arame Diene. Le Grand Serigne de Dakar ne peut se prononcer parce qu’il est membre de la Commission Ethique du CIO. 

Alors, croire qu’il peut soutenir financièrement Macky Sall relève de querelles d’enfants. 

J’ai entendu dire par quelques hommes politiques que Diack est du Parti Socialiste. A vrai dire,  Diack a quitté ses activités politiques depuis les années 80, même s’il était resté Vice-Président de l’Assemblée nationale jusqu’en 1993. Il est vrai que lamine Diack a failli revenir à la politique avant la première alternance, entre 1996 et 2000. Il nous avait réuni à son bureau au stade Léopold Sédar Senghor pour nous dire que le Président Abdou Diouf lui a demandé de l’aider à reconquérir Dakar qui commençait à basculer vers le PDS de Me Abdoulaye Wade à trois semaines des élections ; il voulait savoir ce que nous en pensions. Je lui ai tout simplement dis qu’il y a que le Messie pour réussir cet exploit. Tous les autres ont abondé dans le même sens que moi et la rencontre s’arrêta là. 

L’histoire nous a donné raison et, par bonheur, lui a permis d’engranger une carrière internationale riche de rencontres avec les plus grands dirigeants du monde mais aussi une dimension de personnalité africaine à la Mandela. Ce qui est, en soi, un exploit à magnifier si on sait qu’il est parti du quartier le plus démuni de Dakar (« Rebeuss ») pour côtoyer les plus grands Rois et Présidents de la planète qui lui offerts des décorations les plus élevées de leurs pays 

La seule critique objective que je peux formuler envers Lamine Diack, après notre long compagnonnage, est sa façon de faire confiance aveugle à ses proches collaborateurs, en ne leur imposant aucune limite, ni droit de regard dans leurs activités professionnelles dont il est le garant moral 

La malheureuse « affaire Diack » (en cours d’instruction donc présumé innocent même par le juge en charge du dossier) ne doit donc pas occulter la grandeur de l’homme, véritable porte drapeau de l’Afrique moderne. 

 En outre, une question demeure : peut-on se servir d’un seul faux pas du… vieil athlète pour le vouer aux gémonies ? Qui n’a jamais trébuché dans sa longue course me jette la première pierre ? 

Seuls ceux qui n’ont jamais péché peuvent jeter la première pierre à cet homme « qui aime son pays à en mourir » 

Aux Sénégalais et sénégalaises, je demande de soutenir Lamine Diack car, même si ces faits sont prouvés, tout le monde se trompe ou peut se tromper et, à ce titre, nous ne devons jamais  jeter le bébé avec l’eau du bain 

Je crois, à mon humble avis, que cette contribution servira à faire taire le « lynchage médiatique »  irrationnel de la  sphère politique et de la société civile sénégalaise alors qu’en France il y a une sorte d’union sacrée autour de Michel Platini ; Pourquoi ce ne sera pas le cas ici au Sénégal ? Les autres sont-ils plus solidaires et patriotes que nous ?  

Alioune Diaw 

Ancien Président Section Football de Jaraaf


Mardi 12 Janvier 2016 04:51

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