Cheikh Anta Diop : Grand prix de la Mémoire (par Morgane Oko)

L’intelligentsia de l’Afrique contemporaine ne cesse de le réclamer à cor et à cris : les œuvres de Cheikh Anta Diop méritent d’être étudiés davantage dans les milieux académiques. Mais les décisionnaires l’entendent-ils de cette oreille ?


Voici un extrait édifiant de l’acte de consécration de Cheikh Anta Diop au Grand Prix de la Mémoire à l’Institut Français du Cameroun (Yaoundé) le 26 février dernier :  
« Notre lauréat du Grand Prix de la Mémoire des GPAL 2015 ne s’est pas contenté d’être un chercheur téméraire et un écrivain de grande renommée. Il est à l’avant-garde d’une reconfiguration des acquis de la science, nous recommandons que ses livres soient davantage étudiés et lus, avec les nouvelles perspectives que nous offrent plus de vingt années d’écart depuis sa disparition. 
 C’est pour saluer un Timor, un précurseur et un écrivain constant que nous dédions  pour le compte de l’année 2015 le Grand Prix de la Mémoire à Cheikh Anta Diop, pour l’ensemble de son œuvre et son dévouement à la recherche en et sur l’Afrique. » (L’Equipe des GPAL) 
Dans une interview subséquente accordée aux Dépêches de Brazzaville, Fiston Mwanza Mujila, le lauréat du Grand Prix des Grand Prix des Belles-Lettres aux GPAL 2015 pour « Tram 83 » lui déclarait, plus franc et direct : « Après tout le lavage de cerveau orchestré à l’époque coloniale, revu et réactualisé dans l’Apocalypse joyeuse et tonitruante de nos républiques bananières, la relecture de l’œuvre de Cheikh Anta Diop s’avère une nécessité. » 

Le Professeur Jacques Fame Ndongo, lui non plus n’a pas échappé à la tendance antadiope. Les habitués du savant sénégalais (que dis-je ? africain !) ; les habitués du savant africain et même universel devraient pour sûr trouver en l’ « Essai sur la sémiotique d’une civilisation en mutation » de Jacques Fame Ndongo, Grand Prix de la Recherche aux GPAL 2015, un nouvel ouvrage pro-Diop de référence.  
Et voici pour terminer sur une note d’humour : 
« Puis il en était arrivé à l’Egypte. Un autre thème de controverse entre savants africains et occidentaux. Les Blancs avaient toujours représenté les Pharaons dans leurs livres et leurs péplums avec une peau claire. Or, Cheikh Anta Diop, un éminent égyptologue de son pays, après une étude approfondie de la carnation des momies pharaoniques, avait démontré que les grands rois égyptiens étaient des hommes noirs de peau. Bien avant lui d’ailleurs, certains grands esprits de l’antiquité, parmi lesquels Hérodote et l’immense Aristote, avaient déjà évoqué ce fait. Et au dix-huitième siècle encore, un certain comte de Volney, dans son ouvrage intitulé Voyage en Egypte et en Syrie, avait reconnu que les Egyptiens étaient de descendance nègre. Mais chose étrange, les Occidentaux contemporains se refusaient toujours à ratifier la véracité des travaux de son défunt compatriote, et continuaient à mentir aux enfants en leur montrant dans les dessins animés des pharaons à la peau flavescente… »                                                                                                                                                         In Opération Obama d’Eric Mendi (Grand Prix des Belles-Lettres aux GPAL 2013). 
Article proposé par Morgane Oko


Dimanche 27 Mars 2016 08:58

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