CONFERENCE DE PRESSE DU 26 SEPTEMBRE 2012 SUR LA SITUATION INSTITUTIONNELLE DE L’APROSEN DECLARATION LIMINAIRE DE M. EL HADJI MALICK SY, COORDONNATEUR DU COLLECTIF DU PERSONNEL DE L’APROSEN


CONFERENCE DE PRESSE DU 26 SEPTEMBRE 2012
SUR LA SITUATION INSTITUTIONNELLE DE L’APROSEN
DECLARATION LIMINAIRE DE M. EL HADJI MALICK SY, COORDONNATEUR DU COLLECTIF
DU PERSONNEL DE L’APROSEN

Dix mois après la suppression de l’Agence nationale pour la Propreté du Sénégal (APROSEN), nous sommes au regret de constater que le gouvernement n’a posé aucun acte concret pour la résolution des problèmes du personnel. En effet, l’APROSEN a été dissoute le 30 novembre 2011 au bout d’un long processus dont nous évoquons les différentes étapes ci-après :
 
I- Processus de  dissolution de l’APROSEN
La loi 2011-17 du 30 aout 2011 autorise la création de la Société pour la Propreté du Sénégal (SOPROSEN), société à participation publique majoritaire. Cette loi a été adoptée par l’assemblée nationale et le Sénat respectivement les 18 et 23 Aout 2011.
Le décret n°2011-1677 du 30 septembre 2011 crée la SOPROSEN et abroge,  par la même occasion, le décret n°2011-329 du 16 mars 2011 portant création, organisation et fonctionnement de l’APROSEN. Au terme de ce nouveau décret, la SOPROSEN se substitue à l’APROSEN et hérite de son patrimoine matériel et humain avec la ferme garantie que les emplois seraient sauvegardés.
 
Durant la phase de transition entre la suppression de l’APROSEN et la constitution de la SOPROSEN, l’arrêté n°012 551 du 17 novembre 2011 du Ministre d’Etat, Ministre de la Culture, du Genre et du Cadre de Vie créé, en son sein, l’Unité de coordination de la gestion des déchets solides (UCG).
En outre, le décret 2011-1920 du 30 novembre 2011 dissout, à nouveau, l’APROSEN et transfère le reliquat des budgets de fonctionnement et d’investissement pour l’année 2011, ainsi que ses biens à l’UCG créée deux semaines auparavant. Cependant, il n’y jamais eu de passation de service entre l’UCG et la Direction Générale de l’APROSEN qui continue jusqu’à présent à gérer les affaires courantes de l’Agence.
 
5. Le conseil interministériel sur les ordures ménagères tenu le 11 mai 2012 par les Nouvelles Autorités, a proposé de confier le secteur de la gestion des ordures ménagères au Ministère de l’Aménagement du Territoire et des Collectivités Locales.
 
6. Le conseil des ministres du jeudi 31 mai 2012 a adopté un projet de loi abrogeant la loi 2011-17 du 30 Août 2011 portant création de la SOPROSEN.
 
Ainsi, le personnel de l’APROSEN que devrait reprendre la SOPROSEN se trouve dépourvu de tout outil de travail.
 
II- Les différentes démarches entreprises par le personnel

Soucieux de la préservation de leurs emplois, les agents de l’APROSEN, réunis au sein d’un Collectif, ont initié plusieurs actions jusque là infructueuses.

D’abord, la Ministre en charge de l’urbanisme, première tutelle de l’Unité de coordination de la gestion des déchets solides (UCG), a été approchée. Malgré sa bonne volonté, elle n’était pas en mesure de donner des réponses satisfaisantes sur notre devenir.
Ensuite, une première correspondance a été adressée à Son Excellence, Monsieur le Président de la République. Une autre lettre de relance lui a été adressée, il y a une dizaine de jours. 

De même, le Ministre des Finances a, lui aussi, reçu deux correspondances avec ampliations au Président de la République, au Premier Ministre et au Ministre chargé des Collectivités Locales.
 
A ce jour, aucune réponse ne nous est parvenue.
 
Enfin, des rencontres avec le Secrétaire Général du Ministère en charge des collectivités n’ont  encore rien donné.
Pendant tout ce temps, les travailleurs de l’APROSEN ont adopté une attitude républicaine et responsable espérant que les autorités iraient prendre toute la mesure de la situation précaire qu’ils vivent quotidiennement.

C’est pourquoi, le personnel fustige avec la dernière énergie le mutisme du gouvernement face aux préoccupations du personnel de l’APROSEN. Cette attitude frise, pour nous, le mépris.
 
III- Situation sociale du personnel 
Ce mutisme des Autorités a fini d’installer le personnel dans une profonde angoisse liée aux risques d’une éventuelle perte d’emplois. En effet, il traine trois mois d’arriérés de salaire et ne bénéficie plus de la couverture médicale.
Ceci place le personnel dans un désastre économique et social en raison des difficultés de la prise en charge des besoins fondamentaux du quotidien à savoir nourriture, loyer, frais médicaux, scolarité des enfants surtout avec l’ouverture des classes et la fête de Tabaski qui se profilent à l’horizon.
 
 IV- Attentes du personnel
Le personnel a besoin d’être édifié et rassuré par rapport a son devenir. Autrement dit, il réclame la sauvegarde pure et simple de son emploi.
 
Le personnel est essentiellement constitué de jeunes dont la majeure partie capitalise plus de 12 ans d’expérience significative dans le secteur de la gestion des ordures ménagères. Il demeure engagé à servir le Sénégal et reste convaincu qu’il a un rôle majeur à jouer dans ce secteur au profit de l’Etat du Sénégal et des populations sénégalaises.
 
L’ancien régime avait promis de sauvegarder les emplois et nous n’attendons pas moins des nouvelles autorités. Nous ne pouvons pas admettre, aujourd’hui, que le gouvernement ne puisse pas trouver d’autres solutions que de mettre à la rue plus de 60 chefs de famille.
 
Au demeurant, le personnel continue de penser que le nouveau gouvernement, qui fait de la création d’emplois son crédo, va, sans doute, apporter les solutions attendues pour résoudre définitivement les préoccupations du personnel de l’APROSEN.
 
Mesdames et Messieurs,
Après une longue période d’attente dans la dignité et en toute responsabilité, il est grand temps que notre syndicat, le SYNAPS et notre centrale, la CNTS FC s’en saisissent pour porter la revendication auprès des autorités.
 
Mesdames et Messieurs,
Le régime précédent avait promis de nous « vêtir », les nouvelles autorités, par contre,  veulent nous « dévêtir » sans aucune forme de procès. Contre ce dessein macabre, nous sommes prêts pour le SACRIFICE ULTIME qu’exige la préservation de notre dignité.
 
Enfin, il est temps, pour nous, de prendre l’opinion à témoin de la responsabilité du gouvernement sur toute situation que pourrait engendrer la défense de nos emplois.
 
Nous vous remercions de votre aimable attention et nous tenons disponibles pour vos questions.
 
Le Collectif du personnel de l’APROSEN



Abdou Khadre Cissé

Jeudi 27 Septembre 2012 13:06

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