CAMPAGNE ARACHIDIERE: Jaber, Paysans et Huiliers, même Sort.


 
A mon avis ,c'est le harcèlement de Abass Jaber, PDG de la Suneor ,qui serait à l' origine de la  mauvaise campagne de commercialisation de l'arachide 2013/2014 .Il lui serait reproché d'être proche de Karim Wade  .C est pourquoi ,le nouveau régime a contesté puis réévalué le prix de cession de la Suneor .De même, la manière dont   la présente campagne arachidière a démarré  laisse croire  que le gouvernement  a eu  l'intention  d'aller encore plus loin dans le traitement du dossier de Jaber . C'est à dire  pousser  le repreneur de la Suneor à jeter l'éponge après qu’il ait déjà subi sans  démordre plusieurs  tracasseries qu'on peut considérer comme des tentatives de   remise en cause des actes posés par  l'ancien régime .Il a dû débourser plus de cinq milliards de francs cfa représentant le différentiel exigé à la suite du relèvement d'office par l' Etat du prix de cession de la Suneor .Manifestement, Jaber n' a pas eu  le choix. Il a dû   payer cach au prix de s'endetter lourdement  pour conserver son huilerie .        
 Ensuite, les huiliers ont été soumis à la loi du marché dès le début de la campagne agricole. Certains observateurs ont assimilé cela  à une forme de pression sur Jaber. En effet , le gouvernement  et le conseil national interprofessionnel de l 'arachide (CNIA) ont eu à  fixer  le prix  au producteur à un niveau jamais égalé , 200f cfa par kilogramme,  sans le subventionner alors que le cours mondial tourne autour de 130f ..Puis, l’État  a abandonné totalement le marché des graines  à lui même et n’a  pris aucune disposition pour garantir le financement normal des opérateurs et des huiliers  ou pour encadrer la collecte des graines .C'est  d'ailleurs cette absence  de surveillance des marchés hebdomadaires qui a favorisé le  bradage des récoltes des pauvres paysans à vils prix entre 120 et 150 francs cfa  le kilogramme . En outre,  les huiliers  qui peinent à obtenir les moyens de   financement ont dû faire face à une équation à plusieurs inconnues :  
 1- s’approvisionner au marché parallèle et s'exposer à des critiques et sanctions                      
 2- acheter au prix officiel et perdre 70.000 francs cfa par tonne soit 21milliards pour des besoins estimés à 300milles tonnes              
 3 -ne pas acheter du tout  et détruire la filière de l'huilerie locale. Cette situation délétère au niveau de toute la filière a  détérioré le  climat social  un peu partout dans les huileries du pays et a plombé les performances  du sous secteur
Cependant, les observateurs avertis ont vite compris qu’ 'en supprimant la subvention  que le gouvernement était entrain de  sanctionner Jaber afin de l'amener à jeter l'éponge et à déposer le bilan. Ce qui pourrait  justifier  aux yeux de l’opinion  et des bailleurs de fonds la récupération de la Suneor par l'Etat et la désignation d’un autre repreneur sur mesure .Ce  scenario  a été déjoué par l'absence surprenante des chinois et des indiens qui avaient raflé à travers tout le pays la production arachidière de l'année dernière à des prix inespérés allant de 250 à 300 f cfa ou plus par kilogramme. Contre toute attente, chinoise et indienne ont été portés absents  cette année à cause dit on du taux élevé de l’aflatoxine dans nos graines et des problèmes liés à leur propre législation .Or, si ces derniers étaient présents,  ils auraient payé les graines d’arachide à prix forts aux paysans. Par conséquent, seules, les huileries, (Copeole/Novasen ,Cait et Suneor )  supporteraient les conséquences néfastes du mauvais déroulement de cette campagne.  
             
 A présent, la  situation est tout autre  Huileries et paysans sont  tous menacés dans leur existence  par l'anarchie qui règne   tandis que Jaber risque  toujours d'être dépossédé de Suneor.
                   
En   réalité, c’est toute  notre économie qui est touchée par les manquements graves et les indicateurs économiques ne tarderont pas à le signaler. C’est pourquoi, le gouvernement a signé d’urgence un protocole d' accord avec les huiliers qui sont au bord de la faillite  afin de tenter de sauver ce qu’ 'il reste de cette campagne..Ainsi, l 'Etat devrait trouver dare dare 21milliards de francs cfa à injecter dans la filière huilerie  en guise de subvention alors que notre pays est en  butte  à des problèmes de trésorerie. Tout cela est le fruit de l'absence de politique agricole claire.

En tout état de cause, Le pouvoir  est entrain de rater sa seconde campagne arachidière...

Farba SENGHOR

Mercredi 15 Janvier 2014 08:31

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