Blanchiment de capitaux : Le Giaba veut relever le défi de la disponibilité des ressources humaines


Le Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (Giaba) affiche sa détermination à relever le défi de la disponibilité de ressources humaines dans sa lutte contre le blanchiment de capitaux. C’est pourquoi, en collaboration avec le Groupe d'action financière (Gafi) et le Groupe d'action contre le blanchiment d'argent en Afrique centrale (Gabac), il a organisé, ce lundi 25 mars à Dakar, un atelier régional de cinq jours de formation des évaluateurs des pays francophones sur la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.

Ce quatrième atelier régional de formation des évaluateurs à la méthodologie révisée du Gafi a regroupé une trentaine de participants provenant des Etats membres du Giaba, du Gafi et du Gabac. Ils sont composés notamment d’experts financiers, juridiques et opérationnels.  Elle a pour objectif de renforcer l’effectif du pool des experts évaluateurs, de permettre aux participants de se familiariser aux recommandations du Gafi à la nouvelle méthodologie dédiée à l’évaluation mutuelle et enfin, d’acquérir des compétences, des techniques de visite sur place, des techniques d’entretien et surtout des techniques de rédaction de rapport d’évaluation mutuelle.

Venue présider la cérémonie d’ouverture des travaux, Gnagna Sow Diop, conseiller technique du ministre de l’Economie, a souligné que la conduite des exercices d’évaluation des dispositifs nationaux de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme «appelle à relever plusieurs défis dont celui de la disponibilité de ressources humaines ayant une expertise et une maîtrise avérées à la fois des normes à l’aune desquelles cette évaluation est menée et de la méthodologie appropriée».

La représentante du ministre de l'Économie a, par ailleurs, salué le travail «important» réalisé par le Giaba qui, selon elle, depuis sa création, «œuvre de manière continue à aligner» la région ouest-africaine sur les standards internationaux en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme».

«Ressources humaines qualifiées insuffisantes»

Selon le directeur général du Giaba, Kimelabalou Aba, le pool d’experts évaluateurs existant est «insuffisant pour faire le travail» parce que, signale-t-il, «certains sont partis à la retraite et d’autres ont migré dans d’autres organisations». Il a ainsi exhorté les évaluateurs à «participer activement» à cette formation et à «s’efforcer à mettre en application les compétences» qu’ils vont acquérir dans leurs pays et régions respectifs, ainsi que dans l’ensemble du réseau mondial de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme».

«Le rôle du Sénégal dans la lutte magnifié»

Le Dg du Giaba a saisi l’occasion pour remercier le gouvernement du Sénégal, son pays hôte, pour son «soutien indéfectible» au Giaba. Pour lui, «le Sénégal a joué, et continue de jouer, un rôle tout à fait essentiel dans l’exécution du mandat du Giaba, afin d’aider les Etats membres à adopter et mettre efficacement en œuvre les mesures de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme de qualité internationales acceptables, en particulier les recommandations du Gafi contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et de la prolifération des armes de destruction massive».

En tant qu’institution spécialisée de la Cedeao, le Giaba a pour mandat d’aider les Etats membres à adopter et mettre en œuvre efficacement la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme conformément aux normes internationales acceptables, en particulier les normes du Gafi.

La cérémonie a également noté la présence d'Anne-Françoise Lefevre du Gafi, de la présidente de la Cellule nationale de traitement des informations financières du Sénégal (Centif), Ramatoulaye Gadio Agne, de Etienne Tabi Mbang du Gabac, entre autres.

 



Mardi 26 Mars 2019 09:17

Dans la même rubrique :