Jean-Christophe Sagna, né à Dakar le 05 mai 1954, est arrivé en France par la Bretagne. Comme tout Africain, Christophe découvre le sport par le football. En 1975, il est la star indiscutée de la Jeanne d’Arc de Dakar. Il emmène son club en 1/2 finale de la Coupe d’Afrique des clubs, mais c’est à Penmarc’h qu’il découvre le football européen. Le club est alors en Division 3. Il passera deux ans dans ce club qui naviguait dans les dernières places du groupe Ouest de D 3 française.
Christophe occupait alors un poste de milieu de terrain (n°10). Son physique fin lui permet d’être très endurant. Sa taille modeste est compensée par une technique au-dessus de la moyenne. Il arrive au Stade Lavallois en 1977 et y occupe le milieu de terrain avec Kéruzoré, Cougé et Smerecki. Il faut attendre la seconde partie de la saison pour le voir apparaitre régulièrement en Division 1. Il termine la saison 1977-78 avec 21 matches en division 1 et 9 en division 3. Pas mal pour une première saison.
Comme tout jeune Sénégalais, il découvrira le football dans la rue ou des terrains vagues en tapant dans des boîtes de conserve ou des vieux ballons, lorsque c’était possible de s’en procurer. Il se fera remarquer lors de matchs de quartier par les recruteurs de la Jeanne d’Arc de Dakar, qui lui feront intégrer leur centre de formation afin de lui apprendre d’autres techniques du football que celles « qu’il aura apprises dans la rue.
Pétri de talents, Christophe avait remporté le concours du jeune football, un challenge aujourd’hui disparu des tablettes du football sénégalais. Plus tard, il a intégré l’équipe nationale du Sénégal, dont il était l’une des principales stars, aux côté des Mbaye Fall et autres grands footballeurs de cette génération. On se souvient encore de ce match comptant pour les éliminatoires de la Can disputé contre le Maroc à Kaolack, et qui avait vu les «Lions» du Sénégal éliminés par ceux de l’Atlas, malgré les buts de Mbaye Fall et Christophe Sagna. Plus tard, il prendra le chemin de l’exil pour devenir des joueurs que notre confrère Cheikh Tidiane Fall (le Soleil) avait baptisés «Sénefs» (Sénégalais de France).
Dans l’Hexagone, «Chris» a porté les couleurs de Penmarc’h (D3), Laval (D1), où il eut comme coéquipiers Claude Le Roy, Pierre Lechantre et Souleymane Camara «Gaucher», entre autres, ensuite Guingamp (D2), Quimper (D2), club avec lequel il mettra un terme à sa carrière professionnelle, en 1986, année où il a participé à la fameuse CAN en Egypte passée à la postérité au Sénégal sous le nom de Caire-86, alors qu’il était quasiment en fin de carrière.
A cause de sa participation à cette compétition, sans l’aval de son club, il avait été licencié et a fini par arpenter les couloirs des tribunaux française pour être rétabli dans ses droits, sans soutien aucun de la Fédération sénégalaise de football, qui lui avait pourtant valu une telle sanction. La dernière fois que votre serviteur l’a rencontré, c’était en 1992 dans le restaurant «Le Fouquets» du défunt Abdoulaye Sow, qui a été son entraîneur à la JA. Et quand nous avons évoqué ses démêlés avec la justice, il est sorti de sa réserve pour nous reprocher vertement de ne l’avoir pas soutenu dans son épreuve, comme les autorités sportives sénégalaises. Bien que nous fûmes l’un des rares journalistes, en son temps, à avoir déploré le silence des responsables fédéraux.