Lors de son meeting tenu samedi à Paris, le président de l’Union centriste du Sénégal (UCS) a déroulé son CV pour prouver que son ambition de devenir cinquième président dans son pays n’est pas démesurée. Pour Abdoulaye Baldé, son long passage à un poste au « cœur de l’administration », jadis occupé par un certain Abdou Diouf, est un motif de croire à sa bonne étoile. Vendre son image. Mettre en avant sa longue expérience dans la haute administration. Prouver qu’il a le moyen (son CV) de ses ambitions (devenir cinquième président du Sénégal). Samedi, dans le 20e arrondissement de Paris, Abdoulaye Baldé n’a pas fait que dérouler un chapelet de promesses à la diaspora. Il a aussi (beaucoup) insisté sur son parcours personnel. Ce qu’il a fait. Ce qu’il serait capable de faire si les Sénégalais lui accordent leur confiance. Bref, en mettant en exergue le « je », le député-maire de Ziguinchor (sud) a aussi voulu montrer à l’assistance que ce n’est pas un « vaut-rien » qui se présente devant eux pour demander à voter pour lui en 2017 ou 2019. Commissaire de police, Inspecteur d’Etat, député, maire, Directeur exécutif de l’ANOCI, ministre des Mines, ministre des Forces armées…cet ancien élève de l’ENA en France n’a pas manqué de bomber le torse avec sa riche expérience dans la haute administration étatique et locale. « Parmi tous les gens qui veulent devenir président, personne n’a plus d’expérience que moi », précise t-il. A Lire: AFRIQUE, EUROPE, ASIE : le marathon fonctionnel et politique de ce député-maire sénégalais sous contrôle judiciaire (Afrique Connection) A l’entendre parler, de toutes ses expériences, c’est celle vécue en tant que Secrétaire général de la présidence qui semble lui avoir beaucoup plus marqué. Et qu’il brandit comme preuve qu’il est un crack et non un cancre. « Si j’étais un nullard, Abdoulaye Wade m’aurais renvoyé depuis longtemps du palais », a lancé celui qui a officié durant huit ans et demi comme secrétaire général à la présidence sénégalaise (2001 à 2009). Un poste qu’avait occupé, à une époque, un certain Abdou Diouf. D’ailleurs, révèle Baldé, c’est ce dernier qui l’a copté au palais, et non Abdoulaye Wade. C’était au début des années 90. Diouf avait alors fait venir le jeune commissaire de police comme chargé de mission au Bureau d’analyse et d’orientation (1992- 2000). Mais, flairant sans doute son potentiel dans la gestion des affaires de l’Etat, Diouf encouragera Baldé à reprendre des études dans ce sens. Le futur secrétaire général de la présidence partira alors en Malaisie, puis en France où il décrochera notamment un diplôme à la prestigieuse ENA. A lire: Abdoulaye Baldé promet « quatre à cinq » députés pour les Sénégalais de l’extérieur (Afrique Connection) Rapportant une discussion qu’il a eue avec Diouf quelques années après, à propos du poste de secrétaire général, le président de l’Union centriste du Sénégal (UCS) confie à ses militants : « Abdou Diouf m’a dit que ce poste est le cœur de l’administration. Si tu occupes ce poste, tu sais tout faire. Parce que tu t’occupes en même temps, de l’agriculture, de la sécurité, de la diplomatie…Tu es l’interface entre la présidence et le gouvernement ». Lancé dans une campagne avant l’heure, Abdoulaye Baldé, à l’évidence, rêve discrètement de s’asseoir une deuxième fois sur un fauteuil occupé par le passé par Abdou Diouf. Thierno DIALLO