AWA GUEYE KEBE A Lii Cii Rewmi «Je suis et je resterai la sœur d’Idrissa à vie»

-Mon silence, c’est reculer pour mieux sauter
-A passer tout son temps à parler politique, on risque de déplaire aux sénégalais
-Il est normal d’auditer, mais avec la manière


Awa Guèye Kebe était l’invité de Lii Cii Rewmi sur Rewmi Fm, ce dimanche. Avec Oumar Ben Khatab Guèye, elle est revenue sur la journée du 8 mars, sa relation avec Idrissa Seck et sur l’incendie de la Medina. 


Depuis un certain temps, Awa Guèye est invisible dans le milieu médiatique et politique…. 

Je suis chez moi en train de vaquer à mes occupations. Seulement, je me suis un peu retirée, côté politique, parce que je pense qu’il faut savoir, à un moment, se taire et travailler. C’est la manie sénégalaise et le champ politique est chamboulé. Quand on passe tout son temps à parler politique, on risque de déplaire aux sénégalais. 

Une sorte de sabbat politique… 

En effet, je pense qu’abandonner la politique est impossible, pour quelqu’un comme moi qui a un grand monde derrière elle. L’idée est justement de ne pas décevoir ces derniers. C’est reculer pour mieux sauter. Je suis comme les américains. Attendre le moment de la campagne, pour parler politique et travailler pendant le reste du temps.

Est-ce à dire que nos gouvernants ne font que parler politique tout le temps ? 

Il suffit d’écouter les radios, ce ne sont que des débats politiques, du matin au soir. Alors que les sénégalais ont besoin d’un temps de réflexion pour mettre sur pied des projets et autres. La traque des biens mal acquis est écœurante. Parce que l’africain voire le sénégalais a peur de la police. Il suffit de dire qu’un tel a été convoqué pour qu’on se soucie de sa liberté. Aussi, occupe-t-elle la majorité des débats et malheureusement, ce n’est pas le plus important. Il est normal que les gestionnaires rendent compte mais, avec la manière. 

Quid de la médiation pénale….. 

Ce n’est pas un débat, ça. Quand on fait confiance à quelqu’un pour la gestion des affaires de la cité, on ne doit pas attendre qu’on vous demande de rendre compte. Et en plus de tout rembourser, il faut payer sa dette à la cité. Toutefois, il faut respecter la présomption d’innocence. 

Vous étiez très proche d’Idrissa Seck… 

Et c’est le cas aujourd’hui. Il ne m’avait rien donné pour que je sois avec lui, moi non plus. Je suis sa sœur et il restera mon frère, c’est pour la vie. Maintenant politiquement, chacun d’entre nous est en train de faire son chemin. 

Il a été lui aussi victime des chantiers de Thiès ….. 

En effet, et à cette époque, je l’avais défendu. Je faisais partie de ceux qui croyait à son innocence, ayant compris qu’un premier ministre n’exécute pas le budget, au point de pouvoir s’enrichir avec. La gestion des chantiers était faite de façon nette. L’atteinte à la sureté de l’Etat faisait partie de ce qu’on lui faisait, mais on sait maintenant, que ce n’était qu’accusation gratuite. En atteste le non-lieu qui a clôs l’affaire. 

Pour revenir à l’actualité, comment vous avez vécu l’incendie de la Médina ? 

C’est très difficile. J’y étais, parce que j’ai grandi à la Médina et l’endroit en question est mon fief. Le problème majeur est le lotissement. C’est l’occasion de prendre une décision concernant les enfants de la rue, de moderniser les Dahra. Il faut que la loi contre la mendicité de l’enfant soit appliquée. J’en profite pour sensibiliser les parents à ne plus donner leurs enfants à des marabouts, n’importe comment. Il faut que les marabouts aussi soient assistés, pour la nourriture des enfants. 

Comment avez-vous vécu le 8 mars ? 

La veille, j’ai envoyé des messages à plusieurs femmes et je me suis rendue chez d’autres, histoire de les féliciter et les encourager à aller de l’avant. Vous savez, les 365 jours de l’année devraient servir à fêter la femme. Et certainement, ça se fait mais, on n’y prête pas attention. La femme mérite qu’on respecte ses droits et devoirs, tout le temps. On le faisait, avec la quinzaine de la femme, une façon d’encourager la femme à contribuer davantage au fonctionnement de la vie. 

Et la position de la femme à l’assemblée ? 

Avec la parité, on sent que l’équité est en train de se faire. Seulement, il faut qu’elles fassent tout pour mériter ce nombre. Il ne faut pas qu’on accepte de porter les disputes des autres. Les querelles ne sont pas la panacée, et c’est la raison du choix des femmes. Le peuple nous fait confiance, il ne faut pas qu’on déçoive. 

Yandé DIOP (Synthèse) 

REWMI QUOTIDIEN

Bamba Toure

Lundi 11 Mars 2013 07:41

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