Suite aux élections régionales du dimanche 27 septembre 2015 en Catalogne, les partis indépendantistes ont obtenu une majorité absolue de siège au Parlement régional (72 sièges sur 135), mais pas la majorité de voix. Les indépendantistes veulent lancer le processus qui doit mener la riche région du nord-est de l'Espagne vers l'indépendance en 2017. Mariano Rajoy, le chef du gouvernement espagnol, lui, s'est dit prêt à discuter mais uniquement «dans le cadre de la loi».
Avec notre envoyé spécial à Barcelone, Romain Lemaresquier
Les Catalans se réveillent ce matin avec un sentiment mitigé. Les indépendantistes ont, certes, remporté une victoire nette avec une majorité absolue si on additionne les résultats des deux formations séparatistes, mais la fameuse majorité de voix qui devait légitimer le processus d’indépendance n’a pas été obtenu malgré la très forte participation. « La majorité des Catalans a rejeté l'indépendance et nous allons continuer à garantir la légalité, nous allons continué à défendre l'unité de l'Espagne », a d'ailleurs déclaré le porte-parole du Parti populaire (PP), Pablo Casado, au siège du parti à Madrid.
Le problème qui se pose désormais est de savoir si les deux formations indépendantistes victorieuses en Catalogne - plutôt opposées idéologiquement - vont s’entendre. Junts pel Si (« Ensemble pour le oui »), la coalition formée par le chef sortant du gouvernement catalan Artur Mas est en fait une alliance entre conservateurs et gauche nationaliste, tandis que l’autre parti la Candidature d’unité populaire (CUP) est située très à gauche et appelle à la désobéissance civile.
Décalage
Ces deux partis vont-ils pouvoir s’entendre ? Déjà dimanche soir, dans les discours de leurs responsables, on sentait un certain décalage ; une différence accentuée dans le discours des militants : ceux de «Ensemble pour le oui» souhaitant une sortie négociée et ceux de la CUP souhaitant une rupture brutale avec l’Espagne. La CUP avait conditionné son soutien aux initiatives d’Artur Mas à l’obtention d’une majorité de voix en plus de la majorité absolue. Or, en l’absence de cette majorité, on se demande comment ces deux formations vont pouvoir s’allier et faire cause commune. La tête de liste d'Ensemble pour le oui, Raul Romeva, a estimé lors d'une conférence de presse ce lundi 28 septembre que «le message des électeurs est clair. Nous avons la majorité qui légitime totalement le fait d'initier le processus» d'indépendance de la Catalogne. Mariano Rajoy, le chef du gouvernement espagnol, s'est dit prêt à discuter «dans le cadre de la loi».
On comprend que, malgré ces tensions internes, les indépendantistes vont vouloir profiter de ce succès électoral. Mais quelle est la suite du processus maintenant ? Là, il s’agit de politique fiction. Beaucoup d’experts pensent qu’il ne se passera pas grand-chose avant la formation d’un nouveau gouvernement espagnol qui sera issu des élections générales du 20 décembre prochain. Car, mis à part le Parti populaire actuellement au pouvoir, tous les autres partis semblent désormais disposer à négocier un nouveau statut pour la Catalogne lui accordant plus d’autonomie.
Mais ce nouveau gouvernement n’entrera en fonction qu’à compter de février 2016. Pour de nombreux observateurs, on risque de se retrouver dans une situation de statu quo pendant les quelques mois à venir, en tout cas jusqu’en février 2016.
Double langage
En réalité, il y a quelque chose de contradictoire dans le discours de Madrid, nous dit notre correspondant en Espagne, François Musseau, d’un côté le gouvernement nie la victoire des indépendantistes; de l’autre le pouvoir central affirme qu’il va falloir battre à tout prix la menace de cette liste qui « veut briser l’Espagne en deux ». Une façon de reconnaître que les indépendantistes disposent d’une légitimité populaire et d’une force de frappe. Dorénavant, ce sera la grande difficulté pour Mariano Rajoy : affronter Artur Mas par des arguments, convaincre l’essentiel des Catalans qu’ils suivent une voie erronée et recomposer une coexistence nationale qui, à l’heure actuelle, est en lambeaux.
Victoire indépendantiste en Catalogne: Madrid relativise
SETAL.NET-Les partisans de l'indépendance fêtent leur victoire... mais le chemin vers une Catalogne libre semble encore bien difficile.
Lundi 28 Septembre 2015 - 14:19
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