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SERIGNE MBOUP, PRESIDENT DE L’UNCCIAS : «Je suis candidat à la présidence de la Chambre de commerce nationale»


SERIGNE MBOUP, PRESIDENT DE L’UNCCIAS : «Je suis candidat à la présidence de la Chambre de commerce nationale»

«Le Patronat ne peut pas m’écarter de la présidence de la Chambre de commerce de Dakar, parce que ce n’est pas lui qui nomme»

«On essaie de travailler avec le Patronat pour développer notre économie»

«Ce qui m’oppose à une partie de ma famille…»

Le président de l’Union nationale des Chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture du Sénégal (Unccias) aborde dans cet entretien les contours de la réforme des Chambres consulaires adoptée par le Gouvernement. Serigne Mboup, patron de Ccbm (Comptoir commercial Bara Mboup), parle aussi de ses relations avec le Patronat, sans oublier ses démêlés avec quelques membres de sa famille.

 

Le gouvernement a adopté le projet de loi sur les réformes consulaires, qu’en pensez-vous ?

Comme vous le savez, les Chambres de commerce sont des établissements publics. Raison pour laquelle l’Etat y a un droit de regard. C’est vrai qu’on avait trouvé bizarre d’engager des réformes, alors que l’on préparait les élections. L’objectif des réformes, c’est de renforcer les Chambres consulaires et créer une Chambre nationale unique. Mais qui connaît véritablement les Chambres de commerce et leur utilité ne penserait pas ainsi, parce que la raison d’être des Chambres de commerce, c’est de décentraliser l’économie et d’encadrer le secteur privé. Dans les autres pays, on cherche à décentraliser, le plus possible, les Chambres, pendant qu’au Sénégal, on veut les regrouper. Nous avons tout de même trouvé un compromis, c’est-à-dire, créer une Chambre nationale de commerce et des Chambres départementales d’agriculture. Le côté positif, c’est que cela va permettre d’aider les Chambres des régions les moins favorisées. Mais, il faudrait que chaque région ait son autonomie de gestion avec des concertations locales. On espère que ce sera spécifié dans le décret d’application.

Qu’est-ce qui va changer dans le fonctionnement des Chambres consulaires avec ces réformes ?

Il faut savoir qu’il y a trois aspects : d’abord, la Chambre en tant qu’institution, ensuite les missions qui lui sont confiées et enfin le mode de fonctionnement. Ce qui va changer, c’est qu’avant, chaque région avait son statut juridique indépendant et il y avait l’Union nationale des Chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture du Sénégal (Unccias) qui coordonnait, gérait tout ce qui est intérêt commun et représentait le Sénégal à l’extérieur. Seulement, l’Union n’avait ni budget ni pouvoir de coercition sur les Chambres, la Chambre nationale aura ces prérogatives.

Que deviendra l’Union nationale quand la Chambre nationale verra le jour ?

L’Union n’existera plus. En fait, la Chambre nationale viendra juste remplacer l’Union et la renforcer. Il y aura une Chambre nationale de commerce et des Chambres départementales d’agriculture, et ensuite une Assemblée permanente sera mise en place. Mais, à mon avis, il y a là un certain manque de cohérence à ce niveau, parce qu’on a des Chambres de métiers régionales, une Chambre de commerce nationale et des Chambres d’agriculture départementales. L’Etat devrait harmoniser tout cela. Que l’on fasse, soit des Chambres nationales avec des démembrements régionaux, ou alors uniquement des Chambres départementales qui mettront en place une Assemblée permanente qui les représentera toutes.

Et comment se passera la désignation des membres de la Chambre nationale ?

Cela fait partie des points sur lesquels nous devons discuter. Parce qu’il est stipulé dans le décret que chaque Chambre doit élire ses délégués qui éliront la Chambre nationale. Nous avons demandé que le mode d’élection des délégués ne soit pas modifié. Il doit y avoir 103 délégués, dont 52 venant des régions et 51 de Dakar. Ce qui ne nous semble pas juste. Nous avons demandé que le choix du nombre de délégués se fasse au prorata du nombre d’électeurs, c’est-à-dire du nombre d’opérateurs économiques. Kaolack et Sédhiou, par exemple, ne peuvent pas avoir le même nombre de délégués. Sinon on risque de se retrouver avec une Chambre administrative à Dakar et les régions seront lésées.

Justement, vous aviez annoncé votre candidature à la présidence de la Chambre de commerce de Dakar, et vos proches avaient dénoncé une volonté du Patronat de vous écarter. Où en êtes-vous aujourd’hui ?

Le Patronat ne peut pas m’écarter, parce que ce n’est pas lui qui nomme. Ce sont des entreprises qui votent. Essayer d’écarter un adversaire sans aller aux élections, pour moi, ce n’est pas de la démocratie. Que chacun vienne avec ses chances. Mais, au Sénégal, les gens ont cette culture de toujours chercher à écarter leurs adversaires. Mais, je me dis que si l’on doit frauder ou user de subterfuges pour gagner, on ne pourra même pas gérer comme il faut, parce qu’on aura un problème de légitimité. Ceux qui peuvent m’écarter sont ceux qui doivent voter. Dans tous les cas, nous devons dépasser cette étape. Donc nous nous sommes retrouvés autour de l’essentiel qu’est le renforcement des Chambres de commerce, afin qu’elles puissent jouer pleinement leur rôle.

Mais vous êtes toujours candidat pour Dakar ?

Oui. Mais, maintenant, on ne parlera plus de Chambre de commerce de Dakar, puisqu’il y aura la Chambre nationale. Donc, je postule pour la présidence de cette Chambre de commerce nationale.

Aujourd’hui, quel est l’état de vos relations avec le Patronat ?

En fait, ce qui s’est passé, c’est que quand j’ai été porté à la tête de l’Union des Chambres de commerce, j’ai pris l’initiative de leur écrire une lettre. Ce, dans le but de discuter avec eux. Mais, ils ont mal interprété mes propos. Ils ont cru que je voulais diriger tout le secteur privé, alors que ce n’était pas mon intention. Par la suite, le Premier ministre nous a reçus et donné des orientations pour discuter. Et lorsque j’ai rencontré le Président Sall à Varsovie, il m’a dit la même chose. J’ai ensuite pris l’initiative de leur écrire, parce que notre rôle à l’Union, c’est de fédérer et d’animer pour un secteur privé fort. Et ils m’ont répondu favorablement. Nous avons eu une rencontre cordiale. Aujourd’hui, on essaie de travailler ensemble pour développer notre économie.

A votre avis, est-ce que l’Etat appuie suffisamment le secteur privé, sachant que plusieurs marchés et projets sont confiés à des étrangers ?

Certes cela affaiblit le secteur privé, mais en réalité, il y a un problème au Sénégal. Quand un ministre rencontre un investisseur ou homme d’affaires étranger, les Sénégalais ne voient aucun inconvénient à ce que ce ministre le conduise auprès du chef de l’Etat et le présente comme un partenaire. Mais, si c’était un Serigne Mboup ou un autre homme d’affaires Sénégalais, l’on commence à penser qu’il y a des dessous entre le ministre et l’homme d’affaires. Donc, c’est avant tout une question de culture, parce que dans d’autres pays, c’est inimaginable de confier les marchés à des étrangers. Ce qu’il faut faire avant tout, c’est de revoir la mentalité des Sénégalais. Mais,  je ne suis pas de ceux qui prônent un nationalisme pur et dur. Je suis pour l’ouverture. Il faut aller puiser dans l’expertise étrangère et venir l’utiliser dans notre pays.

Sur un autre sujet, dernièrement vous avez eu un problème avec l’une de vos sœurs et vous avez même déposé une plainte contre elle. Que s’est-il passé exactement ?

C’est un problème assez complexe. Quand mon père (Bara Mboup) est décédé en 1992, il n’avait laissé aucune société. Il était n juste un grand commerçant. A son décès donc, on a partagé son héritage, selon l’Islam, entre ses 21 enfants et ses trois veuves. Chacun a reçu sa part. J’ai été le premier à créer une société formelle en 1992. Je l’avais créée avant même la mort de mon père. La société s’appelait Sembimex (Serigne Mboup Import-export) et deviendra plus tard Ccbm (Comptoir commercial Bara Mboup). A ce moment, seuls deux parmi mes frères et sœurs étaient majeurs. Pour les autres, j’ai veillé à ce qu’ils poursuivent leurs études comme le voulait mon défunt père. Par la suite, j’ai ouvert le capital de ma société pour y intégrer trois d’entre eux, en plus de ma mère. En 2000, j’ai entamé un processus de séparation, en créant d’autres sociétés avec des activités différentes, telles que Master Office, Sbma… Et en 2008, j’ai fait en sorte de céder à chacun une société, et j’ai récupéré Ccbm.

En aviez-vous discuté avec les concernés ?

Oui. Nous en avions discuté et pris acte devant notaire. Si c’était quelque chose de flou ou d’informel, ça n’aurait pas duré 25 ans. Chacun est devenu indépendant de ses biens pour mieux préparer sa relève. Toutefois, nous avons continué à avoir des relations de partenariat, avec des accords qui sont purement commerciaux. Cet état d’esprit a permis à la famille Mboup d’être citée comme exemple, du fait de son unité et de son éducation basée sur les principes du Mouridisme. C’est en 2014 que l’un de nos frères (Moussa Mboup) a commencé à créer des problèmes. Il s’est rebellé contre moi en mettant en avant des allégations et accusations mensongères. Avec l’intercession des parents et de guides religieux, des protocoles ont été signés pour ramener la paix entre nous, parfois certifiés devant notaire. Mais, ces protocoles sont chaque fois remis en cause par le même frère. Tout y passe : des méthodes inconvenantes, des voies de fait, des dénigrements, de la provocation, de la manipulation, rien que pour embarquer les autres frères et sœurs dans ses œuvres. Pour ma part, j’ai respecté tout ce qui m’était demandé, mais Moussa n’a rien fait de ce qui était convenu. Un accord, c’est entre deux parties, et si l’une des parties ne respecte pas sa part, cela ne tient plus.

Mais en réalité, quel est le problème avec Moussa ? Que veut-il ?

Je ne sais pas. Seul Dieu sait. Son objectif est de détruire le patrimoine de la famille Mboup, le Groupe Ccbm et sa notoriété, au préjudice des milliers de pères de famille qui y travaillent. Je reste débout et ferai face à toute tentative de sabordage ou de règlement de comptes personnels avec moi à travers les médias, tout en étant ouvert à toute solution durable basée sur la vérité, rien que la vérité. Je précise qu’il n’existe aucun conflit au sein de la famille, forte de 21 personnes. Le contentieux ne m’oppose qu’à deux frères et une sœur.

Avez-vous essayé de discuter avec lui pour arrondir les angles ?

Je ne veux pas trop entrer dans les détails, parce que c’est une affaire de famille avant tout. En ce qui concerne ma sœur, ce sont juste des tiraillements entre frères et sœurs, comme ça existe dans toutes les familles. Je déplore, toutefois, le fait que nos problèmes de famille soient exposés sur la place publique. Le problème, c’était lors du dernier Magal, il s’agit de ma maison sise à Touba, dont j’ai interdit l’accès à mes frères et sœurs avec qui je ne suis pas en bons termes et qui ne me respectent pas, pour éviter une cohabitation difficile. Et je pense que c’est mon droit le plus absolu. Je les avais prévenus, mais ils sont quand même venus chez moi, et ont créé des disputes. Je suis tout simplement allé à la Police, qui est venue faire son enquête et transmettre le dossier au Procureur. Mais finalement, je me suis désisté au procès. Donc, ce n’est rien de très grave, juste un problème de famille que la presse a amplifié.

Aujourd’hui, cherchez-vous une solution pour faire revenir la paix ?

Je suis en train de chercher une solution, parce qu’on ne peut pas passer tout notre temps à nous chamailler. Il y a de bonnes volontés qui œuvrent dans ce sens. Je ne compte pas détruire ou laisser détruire tout ce que j’ai construit avec le nom de mon père. Et il faut que les gens sachent que Ccbm n’est pas une entreprise familiale, la société m’appartient à 65% et 32% sont pour ma mère.

On a également entendu des maraichers du Technopole vous accuser de vouloir les déloger. Qu’en est-il ?

En réalité, je ne comprends même pas, c’est un terrain que l’Etat m’avait donné sous forme de bail. J’y avais un projet pour mieux développer les services de télécommunication. Par la suite, j’ai proposé à l’Etat de me vendre le Titre foncier, c’était en 2014. Mais, comme il y avait des personnes qui travaillaient sur le terrain, nous sommes allés voir le Préfet pour lui dire que nous voulons dédommager ceux qui étaient sur les lieux pour pouvoir récupérer le terrain. Ils étaient d’accord et on les a payés, en présence du Préfet. Maintenant, ce sont des gens qui ne sont pas concernés qui s’agitent. Je ne peux pas déloger des gens comme ça, sans raison. Tout a été fait dans les règles de l’art, selon la loi.

Vous allez organiser la deuxième édition de la Foire de Kaolack. Quelles seront les innovations ?

La foire aura effectivement lieu du 1er au 14 février prochain. C’est à Kaolack qu’a eu lieu la première Foire du Sénégal, sur le tarmac du Port de Kaolack, sous Senghor. Nous avons pris l’initiative d’organiser la Foire internationale de Kaolack. La première édition a eu un grand succès, avec le Mali comme invité d’honneur. Cette année, ce sera le Nigeria. Le Premier ministre nous a assuré qu’il assistera à l’ouverture. La FIKA est la première foire organisée par le secteur privé et dans une région autre que Dakar. Le plus important, c’est que tous les pays de la Cedeao y seront représentés. Il y aura également une soirée, avec des «Guerté d’Or», pour récompenser les meilleurs.



Lundi 23 Janvier 2017 - 05:56





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