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SCANDALE À L’IAAF: LE TÉMOIGNAGE QUI ENFONCE LAMINE DIACK


Mis en examen pour corruption passive dans l’enquête sur le scandale de dopage qui secoue le monde de l’athlétisme, le Français Gabriel Dollé, ancien responsable de l’antidopage à l’Iaaf, accuse Lamine Diack, l’ancien président de l’instance, de l’avoir utilisé pour masquer ses magouilles avant de le virer pour couvrir ses arrières et protéger son fils Papa Massata Diack. Le médecin de 75 ans s’est confié au quotidien sportif français L’Équipe dans un entretien paru vendredi 24 juin. Il affirme avoir été pris dans une sorte d’engrenage (« je me sentais coincé »), jouant un rôle actif, central, dans cette affaire où se mêlent sport, argent et politique.

Tout est parti d’un concours de circonstances. « Au fil des années est apparue une nette prédominance d’anomalies hématologiques chez les athlètes russes, donc nous les avons ciblés », rembobine Gabriel Dollé. La fédération russe est alertée. Entre 2008 et 2009, plusieurs lettres sont envoyées à son président, Valentin Balakhnichev. Mais rien ne bouge. En 2011, l’Iaaf dresse une liste de 23 cas de dopage d’athlètes russes.      

À l’origine, des soucis d’argent à l’Iaaf

Au même moment, les finances de l’instance mondiale de l’athlétisme sont au rouge. « On nous a imposé des restrictions budgétaires drastiques. Dans mon département, il fallait fournir les mêmes prestations avec 30 % de budget en moins », se rappelle l’ancien patron de l’antidopage à l’Iaaf. C’est à ce moment précis que Lamine Diack entre en scène. Il lui aurait expliqué « que l’Iaaf avait besoin de sponsors, qu’une négociation avec une banque russe (VTB) était en cours et qu’il y avait un risque de scandale qui compromettrait le sponsoring si (l’instance mondiale) annonçait ces cas de dopage sanguin en cours d’année olympique ». 

Le médecin français affirme avoir été réticent au départ, mais qu’il finira par accepter de mettre la pédale douce. « Il fallait prendre en considération l’intérêt supérieur de l’institution », justifie-t-il. Cependant, il jure s’être « résigné à trouver une solution, tout en précisant que ce devait être fait en conformité avec les règles, qu’il n’était question que de retardement et qu’aucun cas ne serait occulté ». Il est même allé plus loin : « J’ai fait comprendre que ces athlètes devaient être écartés des compétitions, sous une forme de suspension provisoire, mais sans publication officielle. Il fallait surtout que ces athlètes ne participent pas aux JO. »

Ballotté entre Diack et Balakhnichev

Jusque-là, dans le récit de Dollé, il n’est pas question de corruption. « À aucun moment, il n’a été question d’argent ou d’une quelconque contrepartie à mon égard », clame le médecin français, qui se souvient de la tenue d’au moins deux réunions pour « caler » le plan consistant à retarder la publication des cas russes de dopage tout en sauvant les négociations pour le sponsoring. Lamine Diack présidera la première, selon Dollé, avant de passer la main à Habib Cissé, son conseiller juridique, qui « a été chargé de superviser le suivi des cas russes ».      

Habib Cissé, poursuit le médecin de 75 ans, avait pour mission d’envoyer les courriers de notification à Balakhnichev. « Probablement à la demande de ce dernier, pour en préserver la confidentialité », commente-t-il en soulignant que d’ordinaire, Thomas Capdevielle était chargé de rédiger et d’envoyer « par mail ou par fax » ces correspondances.      

Mais les courriers d’Habib Cissé tardent à être acheminés. Selon Gabriel Dollé, le premier, qui concerne l’athlète russe Liliya Shobukhova, part en avril tandis que l’accusé de réception, portant la signature de Balakhnichev, tombe en juin. L’ancien patron de l’antidopage de l’Iaaf ne s’inquiète pas du retard. Jusqu’aux JO et la découverte sur la liste des athlètes en piste, des Russes épinglés pour dopage. Il se plaint « de façon véhémente » devant Lamine Diack, qui lui promet d’en parler à Balakhnichev. Ce dernier, interpellé à son tour, utilise la même parade : il promet d’en parler à Diack. Rien ne se passe. Les athlètes mis en cause prendront part aux compétitions de Londres-2012.

Les JO-2012 passent, les Mondiaux-2013 arrivent. Dollé remarque de nouveau les noms d’athlètes russes incriminés sur la liste des concurrents. Il confie avoir protesté auprès de Lamine Diack et obtenu gain de cause. « Le nécessaire a été fait : aucun athlète n’a participé aux Mondiaux 2013 », jubile-t-il dans les colonnes de L’Équipe.

À la fin du premier trimestre de 2014, une rumeur de versement de 450 000 euros (environ 300 millions de francs CFA) de pots de vin circule. Le fils de Lamine Diack, Papa Massata, est cité. Gabriel Dollé confie s’en être ouvert au président de l’Iaaf sans obtenir des réponses claires. « Il n’a pas voulu réagir », avance-t-il. Ce n’est que plus tard, affirme le médecin français, qu’il apprendra que Lamine Diack était lui-même impliqué dans l’affaire, qu’il avait conclu un deal avec les Russes pour financer des élections au Sénégal.

Viré avec 91 millions en poche

En septembre 2014, Lamine Diack met fin aux fonctions de Gabriel Dollé à l’Iaaf. L’intéressé raconte qu’en lui annonçant la nouvelle, l’ex-président de l’Iaaf avait à ses côtés Cheikh Thiaré, son chef de cabinet. Début 2015, reconnaît le médecin français, Lamine Diack lui remet 140 000 euros (91,7 millions de francs CFA) en trois versements comme « gratification de fin de parcours ». Auparavant, en juillet 2013, précise-t-il, Papa Massata Diack lui avait remis une enveloppe de 50 000 euros (32,7 millions de francs CFA). Dollé assure avoir déclaré cet argent au fisc. Preuve, suggère-t-il, qu’il n’avait rien à cacher.



Lundi 27 Juin 2016 - 08:23





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