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REPONSE A MONSIEUR MODY NIANG Là où sont passés les milliards des inondations


Monsieur Mody Niang, dans sa dernière contribution portant sur les activités de la Première Dame Marième Faye Sall, s’est posé la question de savoir «où sont passés les 111 milliards de francs CFA» annoncés par les ministres Diène Farba Sarr et Mansour Faye. «…Au début de l'hivernage, quand les premières inondations ont commencé de s'installer, ils (les ministres Diène Farba Sarr et Mansour Faye) avaient fait le tour du pays avec, en bandoulière, des engagements fermes à trouver des solutions à ces problèmes. Le premier criait d'ailleurs sur tous les toits que, depuis l'avènement de Macky Sall à la Présidence de la République, 111 milliards de francs CFA ont été investis dans la lutte contre les inondations. Quand on se promène aujourd'hui Dakar, à Kaolack, à Thiès, à Saint-Louis, etc., on se demande légitimement où sont passés ses 111 milliards déclarés». Fin de citation.
En saluant son interrogation de citoyen soucieux de savoir comment les deniers publics, (donc les impôts qui sont collectés sur ses revenus et ceux de ses compatriotes) sont utilisés, il nous revient de l’honneur d’éclairer sa lanterne dans un souci de contribution au débat public sur les questions de gouvernance.
En effet, répondre à la question Monsieur Mody Niang suppose qu’on expose la situation des interventions dans les inondations avant l’arrivée du Président Macky Sall au pouvoir (A), qu’on définisse qui sont les acteurs qui interviennent dans le secteur (B) et enfin, qu’on présente les résultats (C) depuis 2012.
 
  • Situation avant 2012
Pour le contexte que nous connaissons tous, il s’agit de rappeler que les inondations sont récurrentes (1995, 2005, 2009, 2012) et constituent l’un des fléaux les plus graves au Sénégal. A titre illustratif, les inondations de 2009 ont causé d’importants impacts économiques, sociaux, financiers et environnementaux. En effet d’après une étude de la Banque Mondiale, ces inondations ont affecté 360 000 personnes au Sénégal (sur une superficie de 12 km²), souvent parmi les plus pauvres, et causé des dommages importants aux habitations, aux infrastructures urbaines, aux centres de santé et aux écoles. Cette même étude a estimé les impacts économiques des inondations à plus de 82 millions de dollars, soit 41 milliards de francs CFA.
Pendant ce temps, sur la période 2007-2012, les solutions proposées pour juguler le phénomène consistaient à l’utilisation de ressources publiques pour une efficacité plus que discutable. Monsieur le Premier Ministre Abdoul Mbaye, lors du Conseil des ministres du vendredi 4 mai 2012, avait révélé que «de 2007 à 2012, plus de 72 milliards de francs CFA ont été dépensés pour des opérations contre les inondations, sans qu’une solution définitive ne soit trouvée». Et le dossier Aida Ndiongue est là pour nous prouver que les milliards des inondations sont allés ailleurs que là où ils étaient destinés.
 
  • Les intervenants dans le secteur
La lutte contre les inondations a été une sur-priorité pour le gouvernement qui, en septembre 2012, a organisé le premier Conseil présidentiel sous l’ère Macky Sall sur la question. Conseil au cours duquel a été lancé le Programme décennal de lutte contre des inondations chiffré à plus de 700 milliards de francs CFA.
Ainsi, pour mener à bien la lutte contre les inondations, Monsieur le Président de la République a érigé cette problématique en département ministériel. Ainsi, le Ministère délégué de la Restructuration des zones d’inondations chapeaute toutes les activités de lutte contre les inondations sous la direction du Ministère du l’Urbanisme. Parmi les autres acteurs, il y a le Projet de construction des logements sociaux et de lutte contre les inondations et les bidonvilles (PCLSLIB) qui s’occupe de la construction de logements sociaux au profit des populations déplacées des zones non aedificandi.
Vient ensuite l’Agence de développement municipal (ADM) à travers le Projet de gestion des eaux pluviales et d’adaptation aux changements climatiques (PROGEP). Le PROGEP a pour objectif principal de réduire les risques d’inondations dans les zones périurbaines de Dakar (Pikine et Guédiawaye) et d’améliorer la capacité de planification et de mise en œuvre de pratiques de gestion durable des villes, y compris la résilience face au climat, dans deux zones à savoir l’Agglomération de Saint-Louis et le Pôle urbain de Diamniadio.
Le troisième intervenant dans la lutte contre les inondations est l'Agence d'exécution des travaux d'intérêt public (AGETIP) qui met en œuvre de le programme de l’Agence pour l’investissement et les grands travaux (APIX) qui accompagne la construction de l’autoroute à péage. Il s’agit du projet Pikine irrégulier Sud (PIS) qui concerne les communes de Diamagueune SICAP Mbao, Thiaroye Gare, Guinaw Rails Nord, Guinaw Rails Sud et Tivaouane Diacksao.
Enfin, l’Office national de l’assainissement du Sénégal (ONAS) dont c’est la missions principale de s’occuper des questions d’assainissement des eaux pluviales et des eaux usées.
Il convient de faire remarquer que tous ces acteurs travaillent en synergie et ont des actions complémentaires. A titre indicatif, l’ADM intervient dans les zones de Dalifort, Médina Gounass, Djiddah Thiaroye Kao, Yeumbeul Nord, Yeumbeul Sud, Wakhkinane Nimzatt, Malika, Keur Massar. Ce qui est différent de la zone d’intervention de l’AGETIP comme expliqué plus haut ou de l’ONAS qui a en charge la gestion des bassins et des canalisations partout ailleurs.
  • Là où sont passés les milliards des inondations
Cette complémentarité et cette synergie des actions ont permis d’engranger des résultats positifs de 2012 à maintenant. Sur la base des réalisations des structures intervenant dans la lutte contre les inondations —ADM, AGETIP et ONAS – le montant investi s’approche des 111 annoncés par le ministre Diène Farba Sarr.
En effet, avec lePikine Irrégulier Sud (PIS), AGETIP a consenti 23 milliards  francs CFA  pour couvrir une superficie de 857 ha dans laquelle vit une population  estimée à 291 000 âmes.Son intervention vise à améliorer  les conditions de vie des populations de 5 communes du département de Pikine (Diamagueune-SICAP Mbao, Thiaroye Gare, Guinaw Rails Nord, Guinaw Rails Sud et Tivaouane Diacksao) par la réalisation d’infrastructures et des équipements sociaux de base, d’ouvrages de drainage des eaux de pluies (bassins et canaux) et de voiries.
Le PROGEP, exécuté par l’ADM sur financement de l’Etat du Sénégal, de la Banque mondiale et du Fonds Nordique de Développement (FND), est lancé en 2013 prendra fin en 2019. Il est doté d’un budget global de 57,9 milliards de francs CFA. La phase 1 (Dalifort, Médina Gounass, Djiddah Thiaroye Kao, Wakhinane Nimzatt, Yeumbeul Sud) est terminée et la phase 2 (la tranche 1 de Yeumbeul Nord) est cours. Ces travaux ont permis la réalisation de plus de 12 km de canalisation pour évacuer les eaux de pluies par un système gravitaire, de près de 20km de voirie en pavés (sous lesquels sont enterrées les canalisations) pour améliorer la mobilité urbaine. Et autour des bassins, dans le cadre de l’ingénierie sociale qui accompagne le PROGEP, des Projets d’investissement communautaire (aire de jeu pour enfants, aire de détente, équipements sportifs, végétation) ont renforcé les équipements des collectivités locales, tous en socialisant les ouvrages qui sont plus des mouroirs (12 victimes enregistrées avant l’intervention de l’ADM). Ainsi les 37 milliards déjà investis par l’ADM dans le PROGEPont permis laréalisation de Huit (08) Bassins d’une capacité cumulée 315 000 m3 qui ont positivement impactés la vie de 156 000 habitants sur une superficie de 420 hectaresrépartis dans les zones de Dalifort, Wakhinane, Thiourour, Bagdad-Nietty Mbar et Médina Gounass.
Pour ce qui est de l’intervention de l’Office national de l’assainissement (ONAS), elle permis la réalisation des réseaux de drainage des eaux pluviales de Bambey, Touba et CICES Ouest Foire. L’ONAS a également réhabilité les stations de Grand Yoff, de l’autoroute à péage, de la Zone de Captage. Ainsi, la réhabilitation des réseaux de Dakar, Saint-Louis, Kaolack, Matam et Thiès  ont nécessité un budget de 37 milliards de francs CFA. Ce, compte non tenu des opérations de curage annuelles.
En conclusion, retenons que les populations ressentent de moins en moins les effets néfastes des inondations. Les fortes pluies reviennent et pourtant le spectre des désolations constatées par le passé ne se voit pas. L’illustration la plus parfaite de cette situation de mieux être c’est les communes de Dalifort et de Médina Gounass. Toutefois, il va de soit de que d’autres localités de la banlieue sont encore sous les eaux et les pouvoirs publics en sont conscients.
Bachir FOFANA
Responsable de la Communication
Agence de Développement Municipal (ADM)
Bachir.fofana@adm.gouv.sn


Jeudi 6 Octobre 2016 - 07:55





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