Pourquoi c’est Mbagnick qui l’a dit?

Je n’ai pas posé la question pour avoir la réponse ni pour répondre moi-même. Je n’ai pas non plus posé la question pour ne pas avoir la réponse. J’ai juste posé la question pour exprimer un point de vue différent des réactions émotionnelles enregistrées après les déclarations de Mbagnick Ndiaye. En vérité, les révélations du ministre Mbagnick Ndiaye me donnent l’occasion d’attirer l’attention de ceux qui sont appelés à passer le service à d’autres, de se conformer aux règles requises pour la circonstance. Les propos de Mbagnick Ndiaye qui laissent entendre que la Première Dame a le pouvoir de nommer des ministres dans le gouvernement tranche d’avec le caractère ordinaire d’une passation de service. Au-delà de ce dérapage, ceux qui sont appelés à diriger les départements ministériels et autres structures de l’Etat, doivent éviter les amalgames et mériter la confiance du Président Macky Sall. Dans une passation de service entre deux ministres de la république, il y a un discours « républicainement » correct que les sénégalais attendent: les réalisations et les chantiers pour le ministre sortant, les ambitions et la méthode pour le ministre entrant.
A cet effet, je voudrais rappeler l’attachement indéfectible du Président Macky Sall aux fondements de la république. Sous ce rapport, force est de reconnaître que le président de la république a le pouvoir de nommer mais les propos et les comportements n’engagent que leurs auteurs. Chacun est maître de sa langue. Un adage sérère dit qu’on peut enfermer le coq dans la basse-cour mais on ne peut pas contrôler l’orientation de sa queue.
S’agissant de la première Dame Madame Marième Faye Sall, son engagement aux côtés de son époux pour l’accompagner dans sa mission ne fait l’ombre d’aucun doute. Mais dire qu’elle nomme des ministres dans le gouvernement relève d’un délire émotionnel. Pour ma part, je pense qu’on peut s’abstenir de citer le nom de madame Sall dans certaines circonstances d’autant plus que ses actions aux côtés du chef de l’état sont purement sociales. Etant une militante de la cause sociale, elle a besoin de plus d’égards et de protection.
Enfin je voudrais préciser que le ministre Mbagnick Ndiaye a reconnu que ses propos sont allés au-delà de sa pensée. D’une manière ou d’une autre tout le monde dérape. L’important c’est de comprendre que l’homme n’est pas ce qu’il dit, il est ce qu’il fait.
 
Diamé DIOUF
Conseiller Technique
Présidence de la République