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Ousmane SONKo est Président du parti« Patriotes du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité( PA.S.T.E.F. –

Les Patriote) ». Il s’est prononcé sans détours sur les causes du déséquilibre dans le traitement des agents de la fonction publique


Le président de la République s’est attaqué aux enseignants en leur disant que la masse salariale de 750 milliards est consommée par seulement 120 agents de la fonction, soit la moitié des recettes fiscales.
  1. D’abord est-ce que ces chiffres sont avérés ?
Avant d’en venir aux chiffres, je dois préciser qu’au-delà des enseignants, le Président de la République s’est attaqué à tous les corps de fonctionnaires et autres agents de l’Etat. C’est un discours qui lui est bien connu. Leprésident MackySall a un problème particulier avec l’administration sénégalaise. Il y’a deux ans, en recevant les acteurs culturels, et se prononçant sur le prétendu audit de la fonction publique, il disait ceci « le gouvernement a pris la responsabilité de mettre de l'ordre dans l'administration (...) Il faut payer ceux qui travaillent, et non ceux qui ne connaissent même pas le chemin de leur bureau qui perçoivent des salaires pendant des mois ». Il poursuit son réquisitoire en ces termes : « on prend des mesures conservatoires…et qu'est-ce qu'on récolte, des menaces, des préavis de grève. Non ça ne nous fait pas bouger…».
L’Administration sénégalaise a été également au cœur de son adresse à la nation à la vieille de la fête nationale de 2014. Le Chef de l’Etat avait rappelé ce que doit être une Administration de développement au service des usagers mais, il a surtout dénoncé les tares actuelles qui inhibent l’action administrative avant d’appeler à une réforme sur un ton presque moralisateur. Et c’est ce discours, indigne du chef « suprême » de la fonction publique, que reprennent en cœur, non sans un soupçon de démagogie, ses ministres de l’économie et des finances et de la fonction publique, pourtant tout deux haut fonctionnaires bien connus de leurs pairs.
Donc, cette déclaration est dans la continuité de son discours va-t-en guerre contre l’administration et les agents de l’Etat.
Pour répondre à votre question, il est évident que les statistiques du Président sont très loin de la réalité si l’on s’en tient au budget de l’Etat du Sénégal voté par l’assemblée nationale. Mais à sa décharge, il ne fait que reprendre des propos de son ministre de l’Economie, des Finances et du Plan tenu en septembre 2014, en marge de l’atelier sur la politique macroéconomique et les réformes structurelles pour l’année 2015.  En son temps, j’avais fait une contribution, au nom de PASTEF-LES PATRIOTES, publiée dans la presse pour démontrer toute la fausseté de ces chiffres. Par la magie des chiffres et du nombre, ils veulent nous faire croire, avec des formules surdimensionnées et catastrophistes, que ce sont les fonctionnaires qui seraient la cause de l’échec des politiques publiques. Ce qui est inacceptable.
La vérité, c’est que ce régime, poussé par les bailleurs de fonds à des mesures d’ajustement pour remplir la condition de réaliser des économies substantielles comme contribution au financement du fameux PSE, veux faire porter aux pauvres fonctionnaires le fardeau.
 
  1. Selon vous, quels sont les grands consommateurs de cette masse salariale ?
Il est certain que la masse salariale de notre pays est importante mais elle n’a pas atteint des proportions inquiétantes. Le budget est un système de vases communicants, toute dépense en faveur d’un secteur limite les marges pour dépenser dans un autre secteur. Il y a nécessairement des arbitrages à faire.
Lamasse salariale inscrite dans la Loi de finances initiale de 2014 demeure encore soutenable car située en deçà des ratios de convergence de l’UEMOA (les dépenses de personnel y sont évaluées à 492 milliards pour des recettes fiscales de 1.561 milliards de   FCFA, soit un taux 31,49 % alors que l’objectif communautaire est de 35%). C’est la même tendance pour l’exercice 2015.
LeMEFP et le Président ont inclus dans ce montant certaines dépenses de fonctionnement pour parler de masse salariale.
Donc, 492 milliards de masse salariale pour des recettes budgétaires de 1.561 milliards de FCFA, il va sans dire que les grands consommateurs de cette masse salariale  ne sont pas les fonctionnaires.
En réalité, dans la formule creuse du President de la Pépublique, on oublie volontairement de s’intéresser à la rémunération de tout le personnel public, politique et technique, émargeant, à quelque titre que ce soit, au budget de l’Etat ? Dans le chiffre projeté, quelle est la part des ministres, des ministres conseillers, des conseillers politiques, des députés, des conseillers économiques, de la clientèle politique logée dans les ambassades et consulats… ? Combien coûtent aux Sénégalais les agents du secteur parapublic (ceux des agences et autres structures similaires confiés aux dignitaires du régime) financés par le budget de l’Etat au moyen d’importants transferts?
  1. Est-il conséquent que le budget de la présidence du Sénégal dépasse celui de l’Elysée qui est réduit cette année à 100 millions d’Euro pour un président qui demande à  d’autres catégories professionnelles de faire des sacrifices ?
Comme j’ai l’habitude de le dire, le débat politique au Sénégal doit être réorienté vers les questions de développement. Ce sont des questions poticiennes comme celles sur le mandat, la transumance qui occupent l’espace médiatique. Le financement des politiques publiques, la rationnalisation des institutions…sont totalement occultés.
Si le budget de la présidence est aussi important au Sénégal, certes les dépenses de personnel, les fonds politiques y sont pour quelque chose, mais cela peut s’expliquer par le fait que certaines institutions sont logées à la présidence. Donc, cela pose la problématique de la réforme des instutions que le Président veut repousser sine die en fonction de son agenda personnel alors que la CNRI a mis sur la table un rapport qui contient des propositions concrètes.
La President a tenu un discours sur la gouvernance sobre et vertueuse au moment où les recrutements politiques dans l’administration se multiplient, au moment où il distribue ça et là des privilèges à certaines categories. A titre d’exemple, à l’occasion de la réforme de l’acte 3 de la decentralisation, on a consacré la communalisation universelle avec des maires (personnel politique) et des présidents de conseils départementauxgrassement rémunérés. Ces derniers seraient même alignésau rang de ministre avec tout ce que cela comporte comme conséquence sur la masse salariale… ?
Dans ces conditions, je peux comprendre la frustration de certaines catégories de fonctionnaires, particulièrement les enseignants, le personnel de la santé, qui se sacrifient dans les coins les plus reculés du pays au service des populations. Ils méritent plus de considérations.
  1. Depuis le président Abdoulaye Wade, il se pose un sérieux problème d’iniquité dans la répartition des indemnités de logement si l’on tient compte des niveaux de certifications académiques des différents corps professionnels. Ne pensez-vous pas qu’il faille réparer cette injustice (et comment) si l’on veut éviter des mouvements de grève récurrents.
Ce n’est pas seulement la répartition des indemnités de logement qui pose un problème d’iniquité compte tenu des niveaux de certifications académiques des différents corps professionnels. Mais comme vous l’avez souligné cela date du régime du président Abdoulaye Wade, qui en voulant corriger des injustices en a créées d’autres.
Le régime du Président MackySall est dans la même voie et fait même pire puisque son gouvernement a accordé une indemnité aux conjoints des diplomates qui n’ont pas de rapport d’employeur à employées avec l’Etat du Sénégal, si l’on s’entient simplement à leur qualité de conjoint en considération de laquelle cette indemnité leur a été accordée. Il vient de mettre sur pied un Haut conseil du dialogue social, encore pour caser des transhumants, à la charge du contribuable. Nous pourrions démultiplier les exemples depuis qu’il est là. Sans compter que, par manque de transparence et de patriotisme, ils font perdre à ce pays d’énormes ressources financières (Arcelor Mittal, Petro-Tim…)
Alors qu’il souffre un peu de la conséquence des actes qu’il pose et assume ses responsabilités au lieu d’indexer des corps ou des personnes qui n’ont rien à voir dans la cause du problème.
Ce sont des actes comme ceux là et d’autres aussi comme le doublement de l’indemnité de logement de certains hautsfoncitionnaires (par Décret estampillé confidentiel alors qu’il doit être publié au journal official) qui ont contribué à réchauffer le climat social
 
Source : Le Témoin


Lundi 27 Avril 2015 - 13:26





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