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Mutinerie de Rebeuss : Wilane pointe une « faute » de l’État


Mutinerie de Rebeuss : Wilane pointe une « faute » de l’État

La mutinerie de Rebeuss et la part de responsabilité de l’Etat dans cette dramatique affaire, la ségrégation dans les prisons : le porte-parole du Parti socialiste, Abdoulaye Wilane, par ailleurs maire de Kaffrine, s’est prononcé sur ces questions sans faire dans la langue de bois. Il a reçu SeneWeb ce dimanche dans son fief. Entretien, première partie.     

« Conditions de vie carcérale dégradantes »

« Je suis particulièrement préoccupé par ce qui s’est passé il y a quelques jours à la prison de Rebeuss tout simplement parce que je suis un être humain, et tout ce qui touche aux droits humains m’interpelle au-delà du simple fait de m’intéresser. Je me veux un gouvernant à mon modeste niveau de maire, malgré mon jeune âge, j’ai une idée précise de ce que doit être l’administration de la justice.

Les détenus, bien qu’étant en conflit avec la société, restent des Sénégalais et ils ont des droits à coté de leurs obligations. Depuis l’indépendance, notre pays n’a pas réalisé beaucoup de centres de détention, ni de maisons d’arrêt et de correction encore moins de centres d’éducation ou de rééducation pour une réinsertion. C’est dire qu’avec les phénomènes de société qu’on connaît, il y a une surpopulation, un surpeuplement dans nos prisons. Cela est dû à beaucoup de facteurs dont les longues détentions préventives. Il y a énormément de citoyens sénégalais qui sont en détention provisoire en attendant que justice leur soit rendue.

Au Sénégal il y a surtout que les conditions de vie carcérale humainement dévalorisantes et dégradantes. J’ignore ce qui s’est réellement passé ou même ce qui n’a pas fonctionné jusqu’à ce que l’on soit surpris par cette mutinerie à Rebeuss.

 

« Une justice à deux vitesses »

« Nos prisons sont-elles bien tenues ? On peut s’interroger d’autant qu’on entend des détenus faire des appels téléphoniques dans les médias depuis leurs cellules. On a un sentiment de justice à deux vitesses. Simplement parce que pour des « détenus de luxe » ou des prisonniers dits « politiques », on accorde d’énormes privilèges, contrairement à d’autres issus de la grande masse. Ils sont incarcérés dans des conditions favorables par rapport au commun des mortels sénégalais. On dépense énormément d’argent dans des procès pour ce genre de prisonniers privilégiés. C’est le cas de Karim Wade ou encore le Président Hissène Habré pour ne pas les nommer, et d’autres parce qu’ils ont des avocats de renom ou parce qu’ils ont d’importantes ressources. Ils peuvent téléphoner ou même entrer en visioconférence quand ils le souhaitent à leurs familles et leurs amis, être exfiltrés pour passer quelques bons moments avec épouses, amis ou parents.

Tout cela mérite réflexion parce que nous devons éviter que ce qui s’est passé se reproduise en étant mieux informé de ce qui se fait dans les prisons. Le renseignement ce n’est pas seulement pour les aspects politiques ou moraux, ou sur les actes de gestion et les agissements des hommes publics. On parle même de trafic de drogue en milieu carcéral.

 

Une nouvelle prison à Kaffrine, une exigence de l’heure

« De Kaffrine d’où je vous parle, je dois dire que je suis particulièrement tenté d’interpeller le ministre de la Justice, Garde des Sceaux et tout le gouvernement. Simplement parce que je sais que sous le régime du Président Abdoulaye Wade, au moins deux de ses ministres m’avaient adressé des correspondances pour que la commune de Kaffrine affecte un terrain devant abriter une nouvelle prison. Et sous le régime du Président Macky Sall, le ministre Garde des sceaux Aminata Touré nous avait aussi saisis à cet effet. Malheureusement depuis on n’en parle plus.

Je dois avouer qu’à notre niveau tout ce qui devait être fait l’a été. Un terrain a bel et bien été affecté. Mais les fonds qu’on nous disait qu’ils existaient, je ne sais pas s’ils se sont volatilisés ou dans le cadre des lois de finances rectificatives, ils ont été orientés à autre chose.

En tout cas nous aimerions savoir ce qu’il en est. Ce qu’il y a comme condition déplorable à Dakar, Kaolack, Diourbel, Thiès ou encore Tamba, il y a pire à Kaffrine. Et si on n’y prend garde, on peut avoir demain des Sénégalais victimes de la justice en ce sens qu’ils développent des maladies parfois incurables ou handicapantes en prison alors qu’ils étaient bien portants au moment d’y entrer, à cause des conditions de vie en prison. La justice n’est pas faite pour ça.

« Rebeuss : il y a faute, manquement et faillite »

« Je ne veux parler que de choses dont je maitrise les tenants et les aboutissants. Je dois aussi dire qu’avec l’âge et l’expérience, j’évite d’avoir des jugements péremptoires et de faire des affirmations gratuites. Je me contente des faits. Et sur la base des faits, il y a à dire contre l’Etat du Sénégal sur la mutinerie de Rebeuss. Parce que ça ne s’est pas passé dans un marché, ni dans un stade, ni dans un foyer religieux. Quand bien même dans un foyer religieux comme Touba, Tivaouane, chez les Layennes, l’Etat est suffisamment organisé et avisé pour savoir ce qui s’y trame. Il n’existe pas de « hors Etat » dans ce Sénégal.

Puisque ça s’est passé dans la prison de Rebeuss qu’il y a eu une succession de faits ayant abouti à une mutinerie sanctionnée par mort d’homme et l’existence de blessés, il y a faute, il y a manquement et il y a faillite. Puisque c’est dans une Maison d’arrêt et de correction qui est un patrimoine national géré par l’Etat qui nomme des administrateurs, à partir de ce moment l’Etat doit prendre ses responsabilités pour éviter que pareilles choses ne se répètent.

Ce qui s’est passé aurait pu être évité. C’est au service de l’Etat d’assumer pleinement leurs rôles. Si on peut être surpris par ce qui se passe dans une prison, on peut l’être davantage par d’autres choses encore plus graves. Je le dis en tenant compte de la lutte contre l’insécurité, le grand banditisme frontalier et même le terrorisme. »

 



Lundi 26 Septembre 2016 - 07:12





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