Jeune et démocratiquement élu pour un renouvellement du personnel politique et un changement de méthode de gouvernance, Macky Sall est le symbole de la génération ardente des années 80 qui ont prestement lutté contre le régime socialiste, un régime qui, disposant à l’époque de l’appareil d’Etat, avaient une conduite stalinienne contre les forces politiques, principalement celles de Gauche.
Aujourd’hui, une image insolite s’impose à la Nation : Macky Sall, jeune Président de la République, assis entouré de Moustapha Niasse, Ousmane Tanor Dieng et Djibo Ka. L’ère senghorienne est bien réincarnée par les aléas d’une histoire influencée par le jeune Président de la République dans sa compréhensible volonté d’élargir ses forces politiques et fédérer celles des autres autour de lui.
Sans s’en rendre compte, Macky Sall a un gouvernement de majorité présidentielle élargie comme du temps de Diouf. Et cette majorité est élargie avec des Socialistes qui, du temps où ils détenaient le pouvoir, ont fait plus de mal que de bien. Ils retrouvent une virginité politique qui ne s’explique que par l’amnésie atavique des Sénégalais. Ils aiment le pouvoir et n’ont d’équilibre que dans l’appareil d’Etat. En stratèges féconds, ils ont eu le génie de fomenter des situations qui les inclinent dans la mouvance présidentielle où ils se voient installer à la tète de sinécures.
Ils ne sont ainsi jamais assouvis. Quand Macky Sall était à l’école primaire, Moustapha Niasse étaient déjà Directeur de Cabinet de Senghor. Aujourd’hui, cet élève est Président de la République. Le patriarche Niasse le loue, sacrifie son parti et verse même dans l’injure publique contre ceux qui ont voulu secouer le siège de Président de l’Assemblée nationale sur lequel il trône grâce à Macky. Djibo Ka avec qui il a eu une histoire gravée dans la mémoire collective, partage avec lui cet espace du pouvoir aux côtés surtout de l’artisan de la défaite du PS et de ses saignées tragiques, Ousmane Tanor Dieng.
Et Macky Sall a réussi, en virtuose, à domestiquer ces trois barons socialistes et à les soumettre à son obédience. Ils ont oublié Senghor et Diouf qu’ils servaient avec acharnement et lui vouent un dévouement ancillaire dont ils tirent bénéfice.
L’APR est perdante. On n’eût dit qu’elle manque de personnalités aptes à conduire le Conseil Economique Social et Environnemental, l’Assemblée nationale, le HCCT ou le Haut Conseil du Dialogue des Territoires. A l’exception de la Présidence de la République, toutes les Institutions qui assurent la force d’un régime sont entre les mains des Socialistes, ceux du PS, de l’AFP et de l’URD.
La loyauté qu’ils manifestent à Macky Sall est calculée. Les Institutions, les Ministères, et les Sociétés nationales qui leur sont confiées sont des vaches à lait qui leur permettent de bien consolider leurs bases politiques et de bien garnir leurs moyens financiers pour les échéances ultérieures.
Au nom de la volonté politique de gouverner ensemble, Macky Sall dessert l’APR et consacre le retour du passé avec le PS, l’AFP et l’URD, trois partis dont les chefs ont eu, quand ils furent au pouvoir, à faire boire aux Sénégalais jusqu’à la lie les supplices de l’autorité d’Etat.
Ils retrouvent une virginité politique, soumettent quiconque les contrarie à une géhenne et conspirent toujours à conserver des sinécures pour lesquelles ils ne transigent pas. Et l’APR qui a mené le combat et remporté la bataille se range et leur laisse les Institutions conquises.
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