Lettre ouverte au Président de la République

Monsieur le Président de la République, Alors que je me trouve en mission à l’étranger, j’ai appris à travers la presse en ligne que sur le campus de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, des affrontements entre étudiants et forces de l’ordre ont occasionné la mort par balle de l’étudiant Bassirou Faye, et des blessures a plusieurs autres ainsi que des éléments des forces de l’ordre. Que le Tout Puissant Allah accueille Bassirou Faye dans son paradis céleste et fasse de lui le dernier étudiant à être tué par balle pour avoir réclamé le paiement de plusieurs mois de bourse.Que le Tout Puissant Allah assiste les blessés et les aide à se soigner. J’ai dans la limite du possible essayé de suivre à travers la presse en ligne la suite de cet événement malheureux. C’est ainsi que j’ai pu noter dans la réaction de Monsieur Idrissa Seck, président du parti d’opposition Rewmi, en recevant un groupe d’étudiants les éléments suivants : · Regret de cet incident malheureux · Retrait des forces de police de l’espace universitaire · Promesse de rencontrer le Premier Ministre pour qui il dit avoir beaucoup d’estime pour des solutions de sortie de crise. · Invitation à arrêter les violences qui ne sauraient être un moyen efficace de réclamation. J’ai pu par ailleurs lire dans la réaction de l’ancien Président de la République, Me Abdoulaye Wade, Secrétaire général du Parti démocratique sénégalais (PDS, opposition) à l’occasion de la réception d’un groupe d’étudiants les éléments suivants : · Regret de cet incident malheureux · Rendez-vous à la place de l’Obélisque… J’ose imaginer qu’un tel événement ne saurait ne pas attirer l’attention du Sénégalais lambda à fortiori celle de l’institution suprême que vous incarnez dans un contexte assez tendu sur le plan politico-judiciaire, politico-économique et socio-économique où il y’a vraiment déjà dans le sens de la confrontation de l’électricité en abondance partout dans l’air sauf à la SENELEC qui est la société nationale chargée de la mission régalienne de la produire, la transporter et la distribuer onéreusement. En passant, je vous félicite d’avoir annoncé l’arrivée prochaine de 250 nouvelles Méga Watt en collaboration avec les Américains. Heureusement dans votre réaction à votre arrivée on peut parallèlement à celles qui l’ont précédée relever les éléments suivants : · Regret de cet incident malheureux · L’état des lieux de tous ces efforts remarquables du gouvernement actuel à faire face positivement aux préoccupations légitimes des étudiants. · Une série de programmes futurs pour des solutions définitives de sortie de crise. Cependant, Monsieur le Président de la République, J’ai noté dans votre réaction des éléments dont l’esprit est contraire à vos attitudes d’alors de Ministre de l’Intérieur dans le Gouvernement II de l’ancien Premier Ministre Idrissa Seck. Monsieur le Président de la République, Le malheur des Chefs d’Etat surtout africains est l’isolement, la désinformation, la manipulation et l’énervement couplé de menace face à la provocation de leurs opposants politiciens. Ces attitudes le plus souvent orchestrées par leur entourage politique les desservent au profit des seuls intérêts strictement personnels de la mouvance présidentielle et non de la patrie. En effet, Ministre de l’Intérieur dans le Gouvernement II de l’ancien Premier Ministre Idrissa Seck, vous aviez laissé l’opposition de l’époque faire sa marche pacifique qui s’était terminée par une lecture et le dépôt par votre actuel Ministre d’Etat, Monsieur Amath Dansokho d’un mémorandum auprès du Ministre d’Etat d’alors Macky Sall visiblement très fair-play. Dans les jours suivants, j’ai été le témoin oculaire de l’appréciation de cette attitude devant vous et devant toute la Ouma par le pacificateur El hadji Mansour Mbaye lorsqu’il vous présentait à l’occasion de la traditionnelle conférence du mois de ramadan à la Gueule Tapée chez Mawlana Cheikh El hadji Abdoul Aziz Sy Dabakh. Je me rappelle de votre arrivée à bord d’un véhicule 4/4 TROOPER que vous conduisiez vous-même après celle du Ministre d’alors de l’Enfant de la Femme et de la Famille Madame Awa Gueye Kebe. C’était la première et la dernière fois que je vous ai vu YAHZATAN. Monsieur le Président de la République, Le Sénégal a la nostalgie de ses magnifiques événements d’unité rares en Afrique qui ne sont possibles qu’avec la grandeur d’esprit et le dépassement des Hommes d’Etat que vous êtes pour l’intérêt supérieur de la Nation : · Le message de félicitation en 2000 du Président Abdou Diouf à son ancien Ministre d’Etat, son ancien opposant pendant presque deux (2) décennies de présence à la Magistrature Suprême, Maitre Abdoulaye WADE ainsi que leur passation de service. · La visite du Président Abdoulaye WADE nouvellement élu en 2000 rendue à la mère de son challenger Abdou DIOUF · Le déroulement encadré de la marche de l’opposition en 2003 ou 2004 que vous-mêmes aviez autorisée en qualité de Ministre d’Etat, Ministre de l’Intérieur. · L’annonce en 2009 sur les escaliers du palais présidentiel devant vous par l’ancien Ministre d’Etat, Maitre Madické Niang de votre réconciliation avec votre patron politique d’antan Maitre Abdoulaye WADE suite aux bons offices du Khalife Général des Mourides d’alors, Serigne Mouhamadou Lamine Bara MBACKE. · L’organisation pacifique et transparente par le gouvernement du Président Abdoulaye WADE des élections locales de 2009 où l’opposition sortait vainqueur dans plusieurs grandes villes du pays. · L’autorisation protégée du M23 en Janvier 2011 qui a permis à Sidi Lamine NIASSE de tenir son discours à la place de l’Indépendance (ici c’est la non interdiction et l’encadrement par l’Etat qui sont appréciés) · La félicitation en 2012 du Président Abdoulaye WADE à son ancien Directeur National à PETROSEN, son ancien Ministre des Mines et de l’Hydraulique, son ancien Ministre d’Etat, Ministre de l’Intérieur, son ancien Premier Ministre, son ancien Président de l’Assemblée Nationale, son ancien Maire à Fatick, son ancien opposant, Monsieur Macky Sall que vous êtes ainsi que votre passation de service. · Votre annonce solennelle de retour de l’étranger de mettre fin au projet de mise en place du sénat. · Les différentes réceptions et participations par des Maires de l’opposition à l’occasion de Conseils des Ministres décentralisés de votre gouvernement · L’organisation par votre gouvernement des élections locales de Juin 2014 où l’opposition sort vainqueur dans plusieurs grande villes du pays même si on note beaucoup de violences et des recours sur des résultats (la responsabilité de toutes les partie prenante est engagée ici). Monsieur le Président de la République, De tels beaux événements on ne peut en trouver qu’au pays de la Téranga le Sénégal: Le feu qui a allumé tous nos pays voisins et plusieurs autres du monde est maintes fois passé dans notre pays mais il a toujours été dissipé par la composition socioreligieuse de notre société sénégalaise. De tels acquis méritent d’être préservés et renforcés. Cependant, le Sénégal avant et durant votre magistère en a marre de ces malheureux événements de division et d’affrontement entre ses illustres fils. De tels événements n’ont pas besoin d’être listés et méritent d’être feintés à chaque fois qu’ils nous guettent. De tels actes sont le résultat de l’analyse sous l’angle purement et uniquement politicien des faits. Or chaque fait devrait aussi faire l’objet d’une analyse sous un angle autre que celui de la politique politicienne. Mais les autorités de la République dans des situations comme celle de la mort de cet étudiant Bassirou Faye, avant de se prononcer, consultent en plus de leur vision personnelle leur task-force qui pour la plupart du temps ne les attisent que dans le sens de la politique politicienne qui débouche sur des idées de manipulation des étudiants par des opposants, d’accusations, d’infiltrations… Or une analyse logique et rationnelle d’une telle situation pourrait aussi aboutir à des idées ci-dessous : · L’attitude non responsable d’un étudiant tout à fait non manipulé et incapable de comprendre le retard du payement de son allocation d’études sur laquelle il compte pour survivre et qui sans issue fait recours malheureusement à la traditionnelle violence. · Les nouvelles réformes universitaires qui naturellement doivent s’accompagner de faveurs et de défaveurs vis-à-vis des étudiants : sur ce, la responsabilité du Ministère de l’Enseignement Supérieur ne saurait être écartée dans la mesure où tout ce qui est favorable aux étudiants reste à l’état de projets comme les futures universités de Diamniadio et du Sine-Saloum et tout ce qui est défavorable aux étudiants comme l’augmentation des droits d’inscription et la rationalisation ou révision des critères d’octroi de bourses commencent dores et déjà à s’appliquer. Monsieur le Président de la République, Nous vous souhaitons vivement une concrétisation rapide, efficiente et efficace de ces projets pour un enseignement supérieur public de qualité au Sénégal où un enseignement supérieur de qualité commence à n’être accessible qu’aux rares citoyens ayant les moyens de se faire payer les frais de scolarité dans le privé ou à l’étranger. Monsieur le Président de la République, Les acteurs politiques actuels que vous êtes ainsi que toutes les forcesde la Nation, avez l’historique obligation de transformer cette situation afin qu’elle soit largement meilleure que celle dans laquelle vous aviez étudiez au point d’être à vos positions actuelles. Monsieur le Président de la République, Même si les démarches de ces membres de l’opposition avaient visiblement des soubassements ou des fins purement politiciens, Monsieur le Président de la République, Essayez de les analyser dans le sens de démarches de vos gouvernés parce qu’une solution à de pareille situation nécessite le concours de toutes les forces de la Nation et Messieurs Idrissa Seck et Abdoulaye WADE comme vous et les autres mêmes les moins représentatifs bénéficient de la fidélité d’au moins de quelques sénégalais qui ne peuvent pas être exclus de cette communauté qui constitue le Sénégal où vous êtes sans contestation aucune l’actuel Président de la République élu au suffrage universel et non par accident comme le disent par erreur certains de vos opposants politiques. Monsieur le Président de la République, Dans le souci de vous aider en tant qu’être humain naturellement influençable et susceptible d’être trompé par son entourage à des fins autres que celles pour lesquelles vous avez été élu, et compte tenu du fait que le Sénégal n’appartient pas et ne saurait appartenir exclusivement aux politiciens qui nous dirigent jusqu’ici et dissipent en permanence notre unité pour des calculs certes logiques mais exclusivement politiciens, je vous suggère de : Mettre en place un Haut Conseil pour l’Equilibre et l’Unité Nationale (HCEUN) où il n’aura aucun politicien mais composé d’illustres utiles et impartiaux fils de ce pays issus des autres couches de la société : société civile ; secteur privé, religieux, jeunesse, … Ce conseil aura pour mission de se réunir régulièrement pour prévoir, anticiper, alerter, analyser et vous donner leur avis et suggestions sur des situations qui menacent le pays et risquent de déboucher sur des situations similaires à celles-ci et suite à la consultation de votre entourage politique, vous prenez en compte au moins les avis et les suggestions de ce HCEUN et prendre la décision qui vous convient en tant qu’autorité suprême. Pour preuve, où étiez vos entourages qui viennent de commencer de recevoir les étudiants au début de cette crise ? N’ont-ils pas laissé le terrain à vos opposants politiques qui devant des étudiants désemparés devant un Ministre de l’Enseignement Supérieur qui préférerait le bras de fer et les forces de l’ordre au détriment du dialogue au moment où d’autres solutions viennent d’autres gouvernés fussent-ils de l’opposition. Monsieur le Président de la République, Ce HCEUN permettra à votre entourage de comprendre que même si vous leur avez donné une oreille, l’autre aurait aussi écouté une autre force supposée faire parvenir la vérité d’une analyse juste et impartiale. Bujumbura, ce 18 Août 2014 Modou Mamoune SENE, Gouverné sénégalais de 33 ans, Animé par la garantie d’un enseignement supérieur de qualité aux actuels et futurs millions de jeunes filles et garçons sénégalais dans un contexte mondial marqué déjà par des crises de toutes sortes.