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Les Rohingyas de la Birmanie : Les laissés pour compte d'une communauté internationale hypocrite!


Les Rohingyas de la Birmanie : Les laissés pour compte d'une communauté internationale hypocrite!
Depuis plus d'un mois et demi, les rohingyas, minorité birmane la plus persécutée au monde, subissent au quotidien les exactions d'un Etat comploteur et criminel. Et cela sous le regard inique d'une communauté internationale complice et discriminatoire. Car le silence signifie parfois qu’on est d’accord. Comme le dit l’adage : « Qui ne dit mot, consent ». 
Pourtant, il s'avère nécessaire de faire un rappel historique sur les conditions d'existences pénibles de ces habitants d'Arakan1 pour que nul n'en ignore. 
En réalité, selon le rapport n° 290 d'avril 2000 intitulé "Birmanie : répression, discrimination et nettoyage ethnique en Arakan" de la FIDH (Fédération Internationale des Ligues des Droits de l'Homme), les rohingyas sont présents depuis plusieurs siècles en Arakan où ils sont arrivés en trois vagues successives.  
En effet, les premiers marins musulmans aux origines diverses (perse, arabe turque, bengalie, etc.) se sont installés à partir du VIIIe siècle dans la région. Ainsi, la seconde vague d’immigration musulmane en Arakan, selon toujours le rapport, débute au XVe siècle. Les musulmans y seront dominants jusqu'en 1784, date à laquelle l’Arakan sera conquis par le roi birman Bodawpaya. La politique expansionniste aux portes de l'Empire britannique de ce dernier produit des tensions qui débouchent en 1824 sur la première guerre anglo-birmane. Par le traité de Yandabo, les britanniques en sortirent victorieux en 1826. L'Arakan est donc annexé. Et la troisième vague d'"immigration, la plus massive, commence, et va se poursuivre jusqu'aux années 1940. 
Sous le règne britannique, la population de l'Arakan passe de moins de 100 000 personnes à plus d'un million. Il s’agit là d’une politique volontariste de déplacement de populations indiennes (musulmane comme hindoue) vers l'Est birman ; cette arrivée nombreuse de populations indiennes bouleverse la société qui connaît ses premières tensions communautaires aggravées par la récession économique. 
Il faut noter que de 1824 à 1826, lors de la première guerre entre l’empire britannique et la Birmanie, les Rohingyas ont porté main-forte à l’armée britannique. Cela pour une simple raison : les britanniques les donnaient plus de libertés et les acceptaient dans leur ensemble. Mais cela est mal vu du côté des indépendantistes birmans qui considèrent désormais les Rohingyas comme de véritables traites. Après la Seconde guerre mondiale, ils soutiennent de nouveau les Anglais face aux Birmans, qui ne sont davantage outrés par les actes posés par les Rohingyas. Ces faits font partie des raisons majeurs qui justifient d’ailleurs l’attitude indiciaire et infâme des birmans à l’égard cette minorité désemparée. En 1948, la Birmanie retrouve son indépendance et les Rohingyas sont alors rejetés et persécutés. Et des vagues d’exode vont débuter. En outre, le premier grand exode aura lieu en 1978 ; on estime que 200 000 Rohingyas ont alors fui le pays pour échapper aux persécutions birmanes lancées à l'occasion d'un pré-recensement visant à déterminer la nationalité des habitants. 
Le second exode de 1991-1992 a touché, lui, 260 000 personnes, et a été déclenché par l'enrôlement dans des travaux forcés, lié à la très forte présence militaire dans la région. Tous ces déplacements sont dus au fait que le gouvernement birman considère que les Rohingyas sont en grande partie des immigrants clandestins et leur refuse toute citoyenneté, au moment où ceux-ci se targue d’être présents dans la région avant même qu'elle n'ait été rattachée à la Birmanie. 
Donc, depuis ce temps, c’est la chasse aux rohingyas qui semble être la ligne de conduite des birmans. Les rohingyas sont rejetés, persécutés, exterminés, exécutés sans que des réactions à mesure des faits ne soient affichées par les dirigeants du monde. Pourtant, un grand nombre d’éléments inquiétants constituaient des signes avant-coureurs de génocide dans l’ouest de la Birmanie comme le soulignait « INFO Birmanie » dans un texte publié en 2012.A cette époque, beaucoup ont tenté de gagner par la mer le Bangladesh d'où ils ont été repoussés par les garde-frontières. En plus, le discours d’Aung San Suu Kyi2 du 16 juin 2012, lors de l’acceptation de son prix Nobel de la paix décerné en 1991, avait suscité de l'espoir auprès des rohingyas désemparés. Mais la réplique du Président de la république d'alors, en juillet de la même année, en ses termes « il n'est pas possible d'accepter les Rohingyas entrés illégalement, qui ne sont pas de notre ethnicité », venait davantage chambouler tout le processus de dialogue et de paix espéré par les opprimés rohingyas. 
En réalité, toute cette littérature non exhaustive sur l'histoire des rohingyas tente d'éclairer de la manière la plus plausible la lanterne des populations sur les conditions horribles dans lesquelles ceux-ci vivotent depuis des siècles. Ce qui est maintenant dramatique et qui mériterait d'être décrié et puni, comme je l’ai effleuré un peu plus haut, c’est la manière cavalière dont l'Etat birman en connivence avec son armée ainsi que la communauté bouddhiste sont entrain de mener un nettoyage ethnique sans précédent dans cette zone d'Arakan depuis plusieurs mois. 
Mais ce qui est plus étonnant et qui ne peut laisser aucunement indifférent à tout observateur averti, c’est également le mutisme criminel dans lequel les soi-disant régulateurs du monde se sont mis depuis le début des exactions, des exterminations. Certains me rétorqueront effectivement que le conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni et que son secrétaire général s'en est prononcé. Mais à ceux-là je poserais la question de savoir, à quel moment les nations unies se sont prononcées sur la question? Lorsqu’elles ont attendu la mort de centaines de personnes et le déplacement plus de 500 vers le Bangladesh dubitatif qui à son tour n'a pas eu la pitié de barrer la route à ses opprimés en leur fermant ses frontières. Un véritable « médecin après la mort». Quelle est alors la raison d'être d'une telle organisation qui se targue de notoriété internationale? Je ne la vois pas! Car au moment où cette minorité est laissée à elle-même, d'autres sont secourus et protégés chaque jour en prétextant les délivrer de menaces terroristes. Et comment qualifier ce que vivent quotidiennement les rohingyas? Ne sont-ils pas terrorisés? Où bien le terrorisme est défini en fonction des goûts et aspirations d’un groupe qui en garde jalousement le monopole. À quand une définition sérieuse des concepts tel que le « terrorisme » pour sortir ce monde "fou" de cette injuste, de l'impasse et des ténèbres dans lequel il est mis depuis des siècles. 
Le silence du monde musulman à l'exception de la Turquie, de l’Iran et du Sénégal à ce que je sache, ne cesse d'étonner plus d'un. Cela témoigne justement du manquement et de la désunion qui secouent la communauté musulmane depuis plusieurs années. Certes, il fait partie des problèmes du monde musulman, le problème de l’unité de sa communauté. Mais cela ne doit en aucun justifier le silence de cimetière qui est notée dans cette affaire. Les musulmans sont plus que jamais appelés à s'unir pour faire face aux problèmes de l'heure comme je l'ai souligné dans un texte publié précédemment. Les grandes puissances de pays musulmans, surtout celles arabes doivent trouver de concert une solution concertée pour face aux situations actuelles que traversent leurs semblables à travers le monde. Personne ne le fera à leur place. Et c’est une obligation religieuse avant d’être humaine. Tout ce qui touche les autres dans les contrées les plus éloignées doit indéfectiblement et indirectement nous préoccuper. C’est le moins que l’on puisse faire. 
Le principal problème de notre monde contemporain, c’est la paix. Mais comment peut-on espérer avoir la paix au moment où des minorités innocentes qui méritaient plus de protection sont aujourd'hui laissées à elles-mêmes dans des situations les plus précaires et ignobles. Aujourd’hui, l'Homme n'est plus considéré comme le centre des relations qu'établissent les nations du monde. C’est le matérialisme débordant qui dicte la conduite des responsables de ce monde. Il a pris le dessus sur tout. Ce qui est dommage et dommageables. Le monde est aujourd'hui injuste, et le nouvel ordre qui lui est assigné ne va dans l'intérêt de la communauté toute entière. Alors qu'on nous parle aujourd'hui de "citoyen du monde", de défense des droits de l’homme. 
In fine, on doit retenir que les rohingyas comme d'autres minorités sont entrain de vivre l’enfer à cause de régimes fascistes, terroristes et criminels. Et la responsabilité de tout un chacun est interpellée. Chacun doit à son niveau s’en indigner et la décrier avec la dernière énergie. Et l'histoire nous en demandera compte. Aux soi-disant gouverneurs des peuples, défenseurs des droits de l'homme, je demande à être cohérent et conséquent avec les idéaux qu'ils font adopter aux peuples. Cette théorie de la conspiration doit cesser pour de bon. L’homme est au début à la fin de toute chose, a-t-on l'habitude de dire. Certains iront plus loin en le considérant comme la mesure de toute chose. Par conséquent, il ne peut-être concevable que celui-ci soit aujourd’hui relégué au nième plan. Notre monde a longtemps sombré dans l'errance et la terreur. Et en 2017, cette situation devrait drastiquement changer. La paix est la base de toute entreprise réussie .Il faut donc la faire revenir et l'entretenir. Cela dans une dynamique inclusive et d'un cadre de dialogue fréquent et sincère. 
Les conditions actuelles de terreur qui prévalent dans un peu partout ne subodorent en rien de l'existence d’une paix mondiale durable. Mieux, cette terreur ira crescendo. Je suis loin d'être emporté par un pessimisme beat, mais je demeure quand même convaincu que le monde ne connaitra jamais cette paix durable tant souhaitée tant la situation des minorités ne seront pas prises à bras-le-corps. 
1. Longue bande de terre sur le Golfe du Bengale, l'Arakan constitue la périphérie occidentale de la Birmanie. C’est la zone où habitent majoritairement les Rohingyas. 
2. Leader de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) qu’elle a co-fondée en 1988, elle est née le 19 Juin 1945à Rangoun. Conseillère spéciale de l'État et porte-parole de la Présidence de la République de l'Union de Birmanie .Prix Nobel de la paix décerné en 1991. 


El hadji DIOUF, étudiant en droit/Octobre 2017 /elajdiouf@gmail.com


Jeudi 5 Octobre 2017 - 06:32





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