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Le pacte populaire de l’opposition (PPO) : les errements d’une proposition.


Le pacte populaire de l’opposition (PPO) : les errements d’une proposition.
Le leader du parti  Espoir et modernité (PEM) / YAKARU Reew MI, Monsieur Habib Sy a proposé un pacte soit disant populaire de l’opposition. La presse en a fait les choux gras mais en se fondant sur l’effet d’annonce, omettant de l’analyser, de le soumettre à l’observation critique. J’ai décidé de répondre à sa proposition pour montrer à quel point, elle est utopique et souffre d’un véritable déficit de construction. La proposition constitue une atteinte sérieuse à la démocratie et aux fondements de notre République.
Je vais passer sous silence le constat que leur comité de stratégie a lui-même effectué relativement à la cuisante défaite de l’opposition.
Le pacte populaire de l’opposition(PPO) contient des propositions pêle-mêle mais que je m’efforcerai de scinder en l’articulant  autour de deux(02) volets pour les besoins de l’analyse.
Le premier en amont consiste à préparer les élections présidentielles de 2019 et le second vise le partage du pouvoir.
Nous allons d’abord examiner le premier volet relatif à la préparation des élections présidentielles de 2019 (accord politique et choix du candidat de l’opposition) composé de quatre (04) points. J’exposerai la proposition et ensuite la critique que j’en ferai.
Premier point.
« Engagement écrit et irrévocable de tous les partis politiques de l’opposition, des mouvements politiques de l’opposition et des organisations de la société civile prônant l’alternance »
Critique.
 C’est confondre les domaines d’activités que de vouloir comparaitre accord politique et contrat d’affaires. Je ne doute pas un seul instant de la nécessité d’acter les résolutions d’un processus politique mais je sais que les acteurs politiques ne sont pas des prisonniers d’une sentence éternelle. Ils auraient alors choisi de peupler les mosquées, églises  et autres temples au lieu de rester en politique. Faire de la politique, c’est choisir en toute liberté d’adhérer ou  de renoncer. C’est être en situation. La politique est une activité dynamique. La question que je me pose en cas de non-respect de l’engagement, quelle serait la sanction ? Un tel accord serait-il opposable au peuple sénégalais ? Quel est le moyen juridique pour empêcher à un parti  politique ou mouvement dissident de rompre une alliance et d’aller seul aux élections ?
Deuxième point.
 Authentification devant notaire.
Critique.
La confusion de domaine s’aggrave lorsqu’on invite le notaire à authentifier  un engagement politique. Le notaire est un officier public ministériel qui a la charge de l’Etat et authentifie les actes relatifs aux personnes et aux biens. Ses actes sont soumis à l’enregistrement. Quel notaire prendrait le risque de transformer son cabinet  destiné à sécuriser des transactions, des patrimoines et à garantir le secret  de nos vies, en tribune politique ? Epargnons nos discrets et bienveillants notaires de ce terrain difficile. 
Troisième point.
L’organisation d’un référendum pour les militants et sympathisants de l’opposition
Critique.
Sur ce point, il faudrait rappeler la définition du référendum. Le Grand Larousse illustré 2016 nous apprend qu’il s’agit d’ « une procédure qui permet à tous les citoyens d’un pays de manifester leur approbation ou le rejet d’une mesure proposée par les pouvoirs publics ». C’est dire qu’il s’agit d’une méprise des règles et principes qui gouvernent l’organisation d’un référendum. Dans la pratique, le référendum est une institution de droit public exclusivement conféré à l’Etat. C’est d’ailleurs le cas en Espagne ou l’état central a refusé  aux catalans d’organiser leur propre référendum. C’est comme si aussi on permettrait à tout groupe politique ou social de pouvoir organiser un référendum. 
En parlant de référendum je suppose  que leur comité de stratégie se soit trompé car voulant parler de primaires à la place de référendum. Mais allons-y pour les primaires.
Vous me faites penser à la France, là-bas c’est possible parce que les idéologies et les familles politiques sont connues et assumées. C’était possible de créer une haute autorité pour aller vers des primaires. Notre système politique n’est pas organisé de la sorte. Mieux, tout le monde n’est pas obligé de participer aux primaires qui ont d’ailleurs montrées leur inefficacité. Macron en est une illustration parfaite.
Quatrième point.
Prestation de serment des leaders  sur le Coran ou la Bible en présence de chefs religieux.
Critique.
Cette proposition pose un problème majeur d’option républicaine au sens de la  laïcité de l’Etat. Dissocier la politique de la religion. Qui recevra ce serment ? Que fera-t-il de ses autres talibés ou fidèles de la mouvance présidentielle ? La formule de prestation de serment proposé par le leader de PEM/ YAKARU REWMI, attribut officiel du pouvoir,  serait-elle une tentative d’usurpation de fonction?
Après ce questionnement sur le premier volet, nous pouvons interroger la suite qui tombe comme un château de cartes. Le raisonnement à la base du  pacte populaire de l’opposition étant bancal,  c’est clair que les autres propositions que je ne reprendrais pas intégralement souffrent également d’un manque criard  de pertinence.
Examinons maintenant le second volet qui concerne le partage du pouvoir à la tête des institutions publiques.
Pour ce second volet, je n’aborderai pas la question du candidat unique  de  l’opposition qui a été examinée dans l’analyse du référendum et des primaires.
Premier point.
“Désigner par consensus les personnes qui seront présidents des autres institutions publiques ainsi que le premier ministre. A défaut de consensus, procéder à des primaires pour choisir les futurs présidents de ces institutions et le premier ministre”
Critique
Non seulement le partage du gâteau est clairement affirmé mais la gestion des institutions ne doit pas être réservée exclusivement aux seuls partis politiques. N’oublions pas que les candidatures indépendantes sont également admises.
Si pour tous les choix   relatifs aux institutions publiques et au choix du Premier ministre se font  par un consensus ou des primaires, le PPO exposera le Sénégal dans une campagne électorale permanente avec un risque d’une instabilité politique sans précédent, un blocage institutionnel qui donnera  l’image d’un régime à la Nicolas SMADOUROU.
Deuxième point.
Une amnistie sera accordée à tous les condamnes pour raisons politiques évidentes
Critique.
L’autre faiblesse du pacte c’est d’effacer des décisions de justice rendues par nos cours et tribunaux pour des raisons politiques évidentes. Je voudrais savoir quel serait le critère qui sera défini pour dire qu’une décision a été rendue pour des raisons politiques évidentes. Espérons que nous n’aurons une autre loi Ezzan. 
Troisième point.
Chaque parti devra, au plus, avoir un candidat pour toutes les institutions.
Critique.
Combien de candidats pour combien de partis politiques et de mouvements ?
Donc nous aurons au moins 258 partis et mouvements politiques pour briguer le poste de Président de l’assemblée nationale, du conseil économique, social et environnemental, du haut conseil des collectivités territoriales et celui de premier ministre.
Le pire c’est qu’on veuille enlever au Président de la République le pouvoir de désigner son Premier Ministre. 
Troisième point.
Le pacte arrivera à terme à la fin du mandat du président de la république et à celle des autres institutions.
Critique.
Est-ce à dire que le Sénégal s’arrêtera à la fin de ce mandat ? Le pacte n’a pas de perspective historique. C’est ça le danger d’une telle proposition. 
 
Aliou Sow
Président de la plateforme républicaine pour l’émergence et la citoyenneté au Sénégal (PRECIS)


Lundi 9 Octobre 2017 - 06:56





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