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La banlieue en détresse

«Nous ne sommes rien sur cette terre si nous ne sommes d’abord les esclaves d’une cause, de la cause des peuples, la cause de la justice et de la liberté…» Frantz Fanon


Le géographe que je voudrai être davantage me demande qu’appelle t’on banlieue ? Cette notion serait-elle synonyme de périphérie par opposition au centre ou désigne t’elle les zones urbaines non ou mal loties, non ou mal assainies ?

D’après Yao, « le symbole le plus usuel du langage est le concept et il permet d’exprimer un point de vue sur une réalité, sert de pierre angulaire sur laquelle se monte la théorie. » Les définitions servent à clarifier et à préciser un concept. Il aide à mieux canaliser le débat. Le débat oui. Pourquoi une télévision de « la banlieue » ? Pourquoi l’office d’emploi des jeunes de la banlieue?

Si par banlieue on désigne la périphérie, je dirai cette périphérie n’a rien à envier à certains quartiers qui se trouvent en pleine centre-ville. Je veux nommer Fass, Medina et Geulle Tapée. La liste est loin d’être exhaustive. Ces quartiers ont des dénominateurs communs avec certaines localités de la périphérie dakaroise. Ils se caractérisent notamment par la promiscuité, l’insalubrité avec la question des inondations perpétuelles qui n’ont jamais d’issues. Le faible niveau d’instruction allié à l’esprit chauviniste, au chômage et à la précarité de l’emploi font que les jeunes s’adonnent à des actes abominables. En termes claires, dans ces zones, on existe mais on ne vit pas.

Par ailleurs il y’a bel et bien des quartiers dans cette périphérie qui sont de véritables quartiers résidentiels. Le cas de Fith-Mith, qui a fait l’objet d’un dossier intitulé « Fith-Mith un quartier résidentiel au cœur de la banlieue » du quotidien « Le soleil », en est une bonne illustration. Dans ce quartier, on y trouve toutes les infrastructures sociales de base. Il y’a un marché, un poste de santé avec une maternité et plusieurs pharmacies, un collège et une école primaire. C’est un quartier très bien loti et très bien assaini ou il fait bon à vivre.

Si on entend par banlieue les zones urbaines non ou mal loties, non ou mal assainies donc Dakar serait une banlieue. Du centre à la périphérie, on ne traverse que des zones qui ont ces deux caractéristiques en passant par Médina, Grand Yoff, Parcelles assainies, Médina Gounas, Yeumbeul, Malika…

Expression galvaudée, la notion « Banlieue » est devenue une denrée précieuse pour nos politiciens et hommes d’affaires, qui en réalité ne pensent qu’à leurs intérêts. En effet, quand le Président WADE avait créé l’Office pour l’emploi des Jeunes de la Banlieue, j’étais contre. Contre parce que cela peut être un antécédent dangereux dans le mesure où il y’a là un communautarisme. Contre parce qu’il y’a une jeunesse sénégalaise et elle devrait rester indivisible. La jeunesse de la banlieue ne fait-elle pas partie de la jeunesse nationale qui a son FNPJ ? Qu’est-ce qui différencient les jeunes de la banlieue des autres? Et pourquoi pas un office pour l’emploi de la jeunesse rurale ? Le chômage est un problème national et non spécifique à la banlieue. Autant les jeunes de Pikine et Guédiawaye ont besoin de travail, autant les jeunes de Mboro, Almadies et Saint-Louis en ont besoin.

En quoi est-il opportun d’avoir une télé pour la banlieue ? Monsieur Gueye comme tout homme d’affaires pense d’abord à un investissement rentable. En matière de télévision, le nombre de téléspectateurs est important pour gagner des publicités. Guédiawaye et Pikine sont très peuplés. Ils constituent en conséquence un bon débouché économique pour Monsieur Gueye.

Attention à l’arnaque ! Voici l’arbre qui cache une forêt de turpitude. Une idée bête et une fausse fierté communautaire plébiscitée pour des motivations politico-économiques. Nos politiciens et affairistes qui se disent fiers d'être banlieusards ont non seulement quitté la banlieue mais ils l’ont abandonnée. Détrompez-vous, ce n’est pas en soutenant un lutteur ou en créant une télévision dite celle de la banlieue que vous aidez la banlieue.

Etes-vous vraiment fiers d’être des banlieusards ? Voulez-vous réellement aider la banlieue ? Vous avez un exemple parfait avec le Président Uruguayen, José MUJICA. Il se distingue par son mode de vie, très éloigné du faste habituel de la fonction présidentielle. Délaissant le palais présidentiel, il habite la petite ferme de son épouse. Il est le seul Président au monde qui distribue 90% de son salaire à des caritatives ou pour aider des petits entrepreneurs. Chers « banlieusards » faites comme lui et la banlieue dont vous vous réclamez ou dont vous êtes fiers vous sera à jamais reconnaissante.

Mamadou Diang DIALLO
Master II DYGITER
Université de Picardie Jules Verne
Tel.: +33752189789
Email: diangugb@gmail.com

Mamadou Diang DIALLO

Mercredi 27 Novembre 2013 - 09:23





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