Ces derniers temps, la conjonctivite, communément appelée ‘’Apollo’’, est présente au Sénégal. Une pathologie dont la contagion est très rapide. Pour en savoir plus, EnQuête a interrogé Docteur Boubacar Sarr, Ophtalmologiste.
Les yeux rouges cachés par les lunettes noires, mouchoirs à la main, nombreux sont les Sénégalais qui estiment être atteints de la conjonctivite endémique hémorragique tropicale communément appelée ‘’Apollo ‘’. Même si toute conjonctivite n’est pas forcément ‘’Apollo’’. Selon le Coordonnateur du Programme national de la santé oculaire, Docteur Boubacar Sarr, la conjonctivite est une inflammation de la conjonctive, une membrane qui recouvre la partie antérieure de l’œil et la face profonde des paupières.
Il y a plusieurs types de conjonctivite : la conjonctivite infectieuse liée à des germes tels que des bactéries, des virus et des parasites ; la conjonctivite allergique liée à une irritation de la conjonctive par une substance chimique ; et la conjonctivite hémorragique, plus connue sous le nom de ‘’Apollo’’. ‘’La conjonctivite virale est une variété de conjonctivite due à un virus particulier qu’on appelle entérovirus, un groupe de la même famille que celui qui est à l’origine de la poliomyélite’’, explique-t-il.
Pour lui, il n’y a pas de causes identifiées de façon très claire. Parmi celles-ci, il y a celles traumatiques dues à la fumée, la poussière, un accident de la circulation. ‘’Chaque année, durant cette période, il y a une résurgence de conjonctivite. Ce sont des microbes qui se transmettent en général par la main, par les objets souillés, le linge, les mouchoirs. Depuis un certain temps, on a constaté des cas de conjonctivite dans les structures de santé.’’
La pathologie se caractérise par une rougeur brutale au niveau des yeux, une sensation de corps étranger (impression d’avoir des grains de sable dans les yeux), une trop grande sensibilité au soleil et à la lumière (photophobie) caractérisée par des larmoiements et dans les 24 heures qui suivent, la conjonctivite accélère et les yeux deviennent très rouges. ‘’Au cas où c’est l’Apollo, ces rougeurs sont de véritables flaques de sang, car les vaisseaux éclatent par le fait que le virus a la particularité de faire éclater ceux-ci et ça fait très mal. La sécrétion dans cette conjonctivite est importante, abondante au point que les paupières sont souvent enflées, la sécrétion est séreuse mais pas purulente. Il y a parfois de fausses membranes qui recouvrent les yeux, mais ce n’est pas du pus’’, explique Dr Sarr.
‘’Se laver régulièrement les mains’’
Dans le cadre de la prévention, le médecin conseille une haute hygiène des mains, mais surtout une hygiène corporelle de façon générale. ‘’Il faut se laver régulièrement les mains. La maladie se produit naturellement deux ou trois jours et s’arrête. Ce qu’il faut faire quand vous l’avez : il faut essayer de mettre un collyre antiseptique au niveau des yeux, fréquemment. Si elle séjourne pendant plus de quatre jours, il faut allez voir un professionnel’’, conseille-t-il. A l’en croire, la maladie, en soi, pose rarement des problèmes. Car elle est souvent très banale. ‘’Les complications que nous observons sont liées à un mauvais traitement. Il faut éviter de mettre de l’eau de mer, du jus de citron, de l’eau savonneuse dans les yeux. On a l’habitude de mettre du n’importe quoi dans les yeux. Tout cela, ce sont des produits qui créent des complications. Beaucoup disent que plus ça pique, mieux sera, alors que c’est totalement faux. Il faut se rapprocher d’un agent de santé, en cas de conjonctivite’’, prévient-il.
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