Hommage à Garang COULIBALY: Une icône, une mine d’or, une bibliothèque du sport s’en est allé

Quand un fin connaisseur, une icône du sport comme Garang Coulibaly quitte ce monde, il est difficile de trouver les mots justes pour qualifier cette perte. Pour les jeunes journalistes comme moi, Garang était une source intarissable. C’tait un plaisir de l’écouter parler du sport sénégalais de la colonisation à nos jours. Son salon m’était devenu très familier. Il m’arrivait pour le plaisir de mes oreilles, de passer chez lui pour parler de sport. Et c’était toujours avec le même enthousiasme qu’il m’accueillait. De ces entretiens est née une forte complicité entre nous qui va nous conduire, le 29 Septembre 2010, à faire une contribution sur « Le financement du sport en République du Sénégal », qui sera publiée dans le journal Le Quotidien du 21 Octobre 2010, pape 13.
Garang était un grand monsieur. Un grand connaisseur du sport. Il fait parti de ceux là qui te marquent dès votre première rencontre parce qu’il maitrise à la perfection la langue de Molière et le sujet dont il traite. Il était une vraie mine d’or. Militant infatigable du sport, il a fait parti de tous les combats.
Ancien pratiquant, dirigeant, haut cadre de l’administration nationale et internationale du sport, Garang Coulibaly avait le mérite d’avoir fait toutes ses classes dans le milieu sportif. C'est-à-dire, du championnat national populaire « navétane » (dont il fut grand animateur et Tony Ndoye, président de la Fédération sénégalaise de sports travaillistes, le premier à le codifier) à la haute administration internationale. Avec Garang, j’ai beaucoup appris sur le sport sénégalais, africain et mondial. Lui, l’« adepte de l’école brésilienne » et du beau jeu est parti sans voir l’un de ses vœux les plus chers se réaliser : que le Sénégal gagne une Coupe d’Afrique des Nations de football.
Garang Coulibaly maîtrisait tous les sports qui sont pratiqués au Sénégal : lutte, natation, tennis, athlétisme, basket-ball, arts martiaux… Le plus remarquable est qu’il était capable de te retracer les faits saillants et anodins qui ont eu un grand impact sur notre sport.
Cependant, de tous les sports, il affectionnait particulièrement le football dont il fut joueur, entraineur et dirigeant. Il faut juste rappeler que c’est lui qui a créé l’ONU FC, ancêtre de l’ASC Niary Tally qui s’appelle aujourd’hui Ngb Niary Tally (Niary Tally Grand-Dakar Biscuiterie) qui évolue présentement en Ligue 1 sénégalaise. Généreux et disponible, M. Coulibaly détestait la violence. D’ailleurs, c’est à cause de celle-ci qu’il a raccroché ses godasses et créé l’ONU FC qui pratiquait à l’époque, le jeu du FC Barcelone d’aujourd’hui selon les termes de Tony Ndoye.
Avec sa mort, le Sénégal et l’Afrique a perdu un encadreur, un formateur, une icône, bref, une bibliothèque du sport. Heureusement qu’il a eu le temps nous laisser son ouvrage : « La fabuleuse histoire du sport africain et la genèse du Conseil supérieur du sport en Afrique ». En 2010, il m’avait parlé de cet ouvrage qui lui tenait à cœur. Sa publication de son vivant était l’un des souhaits qu’il avait exprimé. Et bravo aux Éditions Maguilène pour avoir réaliser son rêve.
Repose en paix M. Garang Coulibaly ! Le monde du sport est reconnaissant pour les bons et loyaux que vous lui avez rendu. Que Prophète Mohamed (PSL) en qui tu croyais vienne à ta rencontre au moment de franchir la Maison du Seigneur !
Mes condoléances à la famille éplorée et au monde du sport.
A Dieu Garang !
Paris, le 28 Mai 2014
François MENDY
Ancien journaliste « Le Soleil »