Setal.net

Economie:Amadou Ba est il intègre et compétent ?

Qui aurait cru qu’Amadou Bâ serait un jour ministre de l’Economie et des finances de Macky Sall ? Pas grand monde si ce ne sont les avertis qui connaissent bien l’homme et sa propension à bien manœuvrer. Or, rien qu’avec ce profil-là, on ne peut s’attendre à grand-chose de sa part en tant qu’argentier de l’Etat et cheville ouvrière du PSE.


Economie:Amadou Ba est il intègre et compétent ?
De tous les proches collaborateurs du président, il est de loin le plus futé en matière de lobbying au sens le moins noble du terme. On le suspecte d’ailleurs d’avoir misé entre les deux tours sur chacun des deux candidats en lice. Et pour cause. C’était une obsession pour lui de devenir, enfin, ministre de l’Economie et des finances après avoir trôné à la tête des Impôts et domaines durant tout le magistère de Wade.

 Alors, grande fut sa déception lorsqu’Amadou Kane a été porté à la tête de ce ministère tout aussi stratégique que juteux. Mais il a failli surtout s’étrangler de rage quand il apprendra qu’Abdoulaye Daouda Diallo devait hériter, pour sa part, du portefeuille du budget. Et que, en tandem avec Amadou Kane, il allait avoir la haute main sur les finances publiques. Pourquoi diantre Amadou Ba ne pouvait-il souffrir que le budget fut confié à Abdoulaye Daouda Diallo ? C’est toute une histoire.

 Trônant majestueusement à la tête  de la Direction générale des Impôts et Domaines, il s’était rendu coupable à ses yeux d’avoir manifesté son soutien indéfectible à Macky Sall lors de sa traversée du désert. Pour ne pas s’attirer les foudres de Wade, il l’avait alors relégué au rang de simple conseiller. Libre à lui de se présenter ou pas à son travail. L’essentiel était qu’il s’éloigne de la direction des Impôts et Domaines. Autrement dit, sur l’autel d ses intérêts  immédiats ou lointains, l’homme n’hésiterait pas à user des méthodes les plus machiavéliques.

 Mais qu’à cela ne tienne, au grand soir de la victoire de Macky Sall, Abdoulaye Daouda Diallo verra son engagement constant couronné par un portefeuille ministériel. Devenant  alors ministre délégué chargé du Budget, il était en quelque sorte le patron d’Amadou Bâ. Une situation inadmissible et insupportable aux yeux de ce dernier qui n’hésita pas à engager la guéguerre avec le duo Amadou Kane et Abdoulaye Daouda Diallo.

 A travers le solide réseau dont il dispose dans la presse et qu’il maîtrise très bien, les moindres faits et gestes de Diallo sont épiés et portés en épingle. Durant cette période, la presse n’avait cessé de remettre en cause les compétences de l’actuel ministre de l’Intérieur. Aucun impair ne lui était toléré. Pas même la moindre maladresse. Comme ce fut le cas avec ce petit bout de phrase qu’il prononça malencontreusement à ses débuts. « Les caisses de l’Etat sont vides », avait-il lâché.

 Il n’en fallait pas plus pour essuyer les tirs nourris et groupés d’une certaine presse qui n’hésita pas à le descendre en flammes. Abdoulaye Daouda Diallo finit par quitter le ministère délégué chargé du budget pour celui de l’intérieur. Et c’est le moment qu’attendait Amadou Bâ pour mettre à profit ses accointances avec des hommes d’affaires comme Diagna Ndiaye et Baba Diaw, déjà au cœur de la présidence et d’autres réseaux pour arracher le ministère de l’Economie et des finances.

 Pour autant, l’homme n’était pas encore satisfait. Car son collègue du Budget, Mouhamadou  Makhtar Cissé, nommé en même temps que lui, était visiblement un empêcheur de tourner en rond. Jouissant d’une bonne réputation et d’une crédibilité certaine après son passage réussi à la Douane, Mouhamadou Makhtar Cissé, affranchi des lobbies, ne pouvait être  le collaborateur « idéal » pour le ministre de l’Economie et des Finances. D’autant qu’en privé, certains le disaient même plus technique, maîtrisant beaucoup ses dossiers et les défendant avec bien plus de finesse qu’Amadou Bâ. On connaît la suite. Après Abdoulaye Daouda Diallo, Mouhamadou Makhtar Cissé finit par quitter le ministère du Budget pour les fonctions de Directeur de cabinet du président de la république.

 Amadou Ba va alors saisir le lancement du Programme Sénégal Émergeant (PSE) pour se mettre en évidence. Au four et au moulin, il parvient même à éclipser l’excellent travail abattu par les techniciens de la Primature. Le Premier ministre d’alors, Aminata Touré, en bisbilles avec certains ministres, était pratiquement sur la touche. Il ne restait alors à Amadou Bâ qu’à s’approprier tout le mérite du Plan Sénégal Émergent. Mieux, convaincu que le sort d’Aminata Touré avec qui il avait des relations exécrables était déjà scellé, il se voyait même son remplaçant à la Primature. Lors de la présentation du PSE en février 2014 devant le Club de Paris, on lui a même prêté d’avoir filé à un cabinet de communication un juteux contrat pour travailler à son compte.

 D’ailleurs l’ancien journaliste de Jeune Afrique, Philipe Perdrix avait clairement indiqué à l’époque : «j’ai une société de communication qui s’appelle 35° nord, le ministre Amadou Bâ est l’un de nos clients. Nous nous occupons de son image personnelle dans les médias étrangers ». C’était clair, net et précis.

 Amadou Bâ aime donc s’appuyer sur les médias pour faire du lobbying et s’emploie à en contrôler le maximum. Il est rare, voire exceptionnel, de voir un article de presse l’égratigner. C’est tellement vrai qu’épinglé par les rapports de la Cour des comptes sur de nombreux scandales fonciers sous le magistère de Wade, ses démêlés avec cette juridiction passeront presque inaperçus. Mieux, on parle même d’un rapport explosif de l’Inspection générale des finances le concernant. Là aussi, c’est l’omerta. Bref, l’homme paraît pratiquement intouchable.

 Son nom revient régulièrement dans toutes les discussions au sujet des dignitaires de l’ancien régime dont le patrimoine doit être minutieusement passé à la loupe par la CREI. Et pourtant, tout le monde s’étonne qu’il ait pu échapper jusque là aux enquêteurs de la CREI, en particulier sur le dossier Karim Wade.

 Le cas Amadou Bâ est d’autant plus surprenant qu’on a enregistré dans l’instruction de ce dossier un véritable défilé de personnalités ayant travaillé aux Impôts et Domaines. Et, tenez-vous bien, sous  ses ordres. D’Assane Dianko à Ibrahima Wade en passant par Tahibou Ndiaye et Vincent Gbigi, tous ont eu à se présenter devant les magistrats de la CREI. Même Abdoulaye Diop, son ministre de tutelle à l’époque où il était DG des Impôts, est venu témoigner au procès. Alors comment se fait-il qu’Amadou Ba n’ait même pas été entendu, ne serait-ce qu’à titre de témoin, par la CREI ? Sa non convocation reste en tout cas un grand mystère.

 Et vu la manière dont il a fait le vide à l’Economie et aux Finances en se débarrassant subitement de tout empêcheur de tourner en rond, on doute fort qu’il soit entouré des meilleures compétences pour mener à bien les projets du PSE. A moins que le président y veille personnellement pour éviter que le rêve  qu’il est en train de “vendre” aux Sénégalais ne soit finalement une chimère


Mardi 29 Décembre 2015 - 06:36





Setal People - 11/01/2024 - 0 Commentaire

La femme de Sadio émue : Le « Ndokolé » de ses camarades d’école… (vidéo)

Mariage de Sadio Mané : Les premières images de son épouse

07/01/2024 - 0 Commentaire

Courroucé par son divorce, le maintenancier du Prodac divulgue les vidéos d'ébats sexuels de son ex épouse

28/12/2023 - 0 Commentaire

Remariage : Mia Guissé a pris une décision

28/12/2023 - 0 Commentaire

Awa Baldé raconte sa descente aux enfers :«Je n’ai plus d’argent …»

28/12/2023 - 0 Commentaire





Google+

Partager ce site