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ENTRETIEN AVEC… Me MADICKE NIANG, ANCIEN MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES «Je n’ai reçu ni de chèque ni d’argent d’un chef d’Etat»

Pour la première fois depuis la perte du pouvoir par son camp (Pds), l’ancien ministre des Affaires étrangères, Me Madické Niang, se prononce sur la situation politique nationale. La sortie de Wade, vendredi dernier, les audits, son implication dans la collecte des fonds du Fesman3, la rébellion au sein du Pds… Madické Niang se lâche.


ENTRETIEN AVEC… Me MADICKE NIANG, ANCIEN MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES «Je n’ai reçu ni de chèque ni d’argent d’un chef d’Etat»
La presse a révélé votre implication dans la collecte des fonds pour le compte du Festival mondial des arts nègres (Fesman3). Quel rôle aviez-vous joué dans cette opération ?

Je voudrais lever une équivoque : ma mission s’est limitée à me rendre dans certains pays pour rencontrer des chefs d’Etat qui avaient promis de participer au Fesman et qui n’ont pas pu le faire. J’ai rencontré ces chefs d’Etat pour leur transmettre un message personnel du président de la République, les sensibiliser sur l’importance du Fesman et aussi leur demander de bien vouloir exécuter la promesse et l’engagement que leur pays avait eus à faire. A ces chefs d’Etat, j’ai aussi remis le bilan financier du Festival ainsi qu’un numéro de compte dans lequel les fonds devraient être virés en cas de contribution. Je n’ai reçu ni chèque ni somme d’argent de quelque chef d’Etat qu’il soit. Je n’ai rien reçu. Le Président Wade avait opté pour les virements bancaires pour avoir la traçabilité des fonds.

Quels sont les chefs d’Etat que vous aviez rencontrés à l’époque ?

J’ai été au Cameroun, au Gabon, en Guinée-Équatoriale, au Tchad, au Niger, au Soudan… Si ma mémoire est encore bonne, ce sont les chefs d’Etat de ces pays d’Afrique que j’ai rencontrés pour leur transmettre les messages dont j’étais porteur. J’ajoute que j’ai été aussi dans les deux Congo (République démocratique du Congo et le Congo Brazzaville).
Est-ce qu’il y avait un Président qui vous a remis de la liquidité en guise de contribution ?

Du tout ! Encore une fois, je répète que je n’ai reçu de ces chefs d’Etat ni chèque ni la plus petite somme d’argent.

Aviez-vous vérifié si les Présidents en question avaient effectué des virements dans les comptes du Fesman que vous leur aviez remis ?

Je n’étais pas impliqué dans le Fesman et ma mission se limitait seulement à faire les missions que le Président Wade m’avait chargées.

Il est avancé que l’Inspection générale d’Etat (Ige) a effectué une mission de contrôle sur le Fesman. Avez-vous été interpellé par l’Ige sur les missions que vous avez menées à l’étranger pour le compte du Festival ?

C’est faux ! L’Ige ne m’a jamais cité dans un rapport, sinon j’aurais été interpellé sur la question. Peut-être que les gens ont été informés de mes déplacements qui n’étaient pas un secret. Il est aussi possible qu’on se soit rendu compte, dans le bilan du Fesman, qu’un avion a été loué pour me permettre de me rendre dans ces pays pour effectuer les missions que le Président Wade m’avait assignées. Encore une fois, aucun chef d’Etat ne m’a remis la plus petite somme d’argent. Et comme l’information circule dans le monde, il leur est loisible de démentir.

Depuis la défaite de votre camp le 25 mars dernier, on ne vous entend pas. Il a été même constaté que votre nom ne figure pas sur la liste des investis du Parti démocratique sénégalais (Pds) pour les investitures aux élections législatives du 1er juillet prochain. Pourquoi cette «disparition» subite ?

D’abord, on ne m’entend pas parce que le peuple sénégalais souverain a choisi un autre président de la République et je pense qu’il est plus conforme aux principes de la République de laisser à celui qui est élu de bénéficier d’un climat favorable pour mener à bien la mission pour laquelle il a été élu et tenir les promesses qu’il avait faites lors de la campagne électorale. C’est pourquoi j’ai décliné toutes les offres d’entretien ou d’interview qui m’ont été faites jusque-là par les médias. Ensuite, j’ai décidé moi-même, après analyse, de faire part au Président Wade de ma volonté de ne pas figurer sur les listes des investitures du Pds pour les élections législatives.

Qu’es-ce qui fonde cette décision ?

Parce que mes relations avec le Président Wade ne sont pas tirées par des questions politiques. Ces relations sont d’une très grande importance à mes yeux et j’ai pensé que je devais, dans un premier temps, accompagner le Président, non pas en tant que militant, mais en tant que petit frère, comme quelqu’un pour qui il nourrit une forte affection. Je n’ai pas non plus voulu être sur les listes, c’est aussi pour faire la leçon à tous ceux qui se sont rebellés ou qui se disputent pour des places sur les listes. Il fallait montrer à ceux-là que le compagnonnage avec Wade ne doit pas se résumer en une recherche de position d’éligibilité. Mais, même si je ne suis pas investi, je soutiendrai la liste du Pds. Je la soutiendrai à Touba, à Saint-Louis et partout ailleurs où je pourrai le faire.

Même si vous n’êtes pas au Sénégal, vous avez dû suivre la conférence de presse du Président Wade, vendredi dernier. Comment jugez-vous cette première sortie de Wade ?

Dans un premier temps, j’ai pensé que le Président pouvait encore attendre. Quand j’ai eu des contacts avec certains responsables qui lui sont proches, j’ai compris que c’était nécessaire pour le Président Wade de partager certains de ses sentiments avec les Sénégalais. C’était une occasion pour lui de s’expliquer sur certaines questions. Je pense que ce qui se passe au Sénégal pose problème, ce sont des situations qui pourraient amener certains Présidents à ne pas reconnaître la volonté populaire et à ne jamais vouloir quitter le pouvoir. Parce qu’on ne voudra pas être traité comme on l’a fait, à tort, au Président Wade. Je ne suis pas contre les audits, bien au contraire. Tout ce que je demande, c’est qu’il y ait la sérénité. Ceux qui doivent mener les audits le fassent dans la sérénité, mais qu’on ne passe pas par la presse pour tenter de vilipender ou traîner dans la boue des personnalités qui ont eu à occuper des fonctions publiques et qui ont servi ce pays. Le Sénégal a l’obligation de donner l’exemple grâce à deux alternances réussies, mais la gestion de l’après-alternance doit être aussi un exemple à offrir à la face du monde.

Vous dites que s’il ne dépendait que de vous, le Président Wade allait peut-être attendre encore avant de parler. Avez-vous tenté de le convaincre ?

Je n’ai pas eu la possibilité de discuter avec lui sur la question, mais je pense qu’il pouvait encore attendre. Ça, c’est mon appréciation personnelle. Encore une fois, je précise que je comprends les motivations qui sont les siennes. Le Président était indisponible et je n’arrivais pas à l’avoir au téléphone, mais quand j’ai parlé avec certains qui lui sont proches, j’ai compris que le Président Wade avait vraiment besoin de parler pour que prenne fin le lynchage médiatique dont il était victime.

On a constaté une scission au sein du Pds avec la liste de «Bokk Guiss-Guiss». Attendiez-vous à cette rébellion de Pape Diop, Mamadou Seck, Masseck Ndiaye… ?

Non. J’ai été totalement surpris. Parce que, d’abord, les personnes concernées furent très proches du Président Wade. Ils ont occupé les fonctions les plus importantes après celle de président de la République, c’est-à-dire les postes de Président du Sénat, Président de l’Assemblée nationale, Président du Conseil économique et social. Cette affaire m’a beaucoup meurtri surtout quand elle concerne le Président Pape Diop qui est non seulement un frère, mais qui fut un homme très proche du Président Wade. Je peux en témoigner parce que j’étais là et je sais beaucoup de choses entre le Président Wade et Pape Diop. C’est pourquoi, dès que l’information m’a été donnée, j’ai immédiatement proposé ma médiation. J’ai appelé Pape Diop, j’ai tout fait pour le rencontrer, mais ce fut sans succès. Une fois de plus, je demande que la raison revienne et que le Président Pape Diop et ses compagnons comprennent que leurs places ne peuvent être que dans le Pds.

Vous avez suivi le Président Macky Sall, depuis son installation à la tête du pays. Comment appréciez-vous les premiers actes qu’il a posés comme la suppression d’agences, certaines abrogations de décret etc. ?

Je pense qu’il est prématuré de se mettre à juger ou à critiquer l’action de Macky Sall. Pour le moment, je m’abstiens de dire quoi que ce soit. Je pense que dans ce pays, tout doit se faire dans la sérénité et qu’on n’oublie pas que le monde nous regarde.

REALISE PAR NDIAGA NDIAYE

Source: L'Observateur


Jeudi 31 Mai 2012 - 09:15





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