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Détachez vos ceintures et restez debout, on atterrit à Dakar ! (PAR MADIAMBAL DIAGNE)


vous serez étonné si vous avez l’occasion de rencontrer un groupe de Sénégalais dans un aéroport étranger ! Nos compatriotes font montre d’une discipline et d’un respect strict des règles et codes imposés. Ils se prêtent volontiers aux contrôles de sécurité les plus rigoureux ; ils se mettent sagement dans les files attendant leur tour et s’adressent à leurs interlocuteurs avec  respect et humilité. Mais dès que l’avion atterrit sur le tarmac de l’aéroport de Dakar, on assiste à une autre scène. Les passagers se lèvent avant même que l’avion ne rejoigne sa place de parking. Ils se ruent sur les compartiments à bagages pour retirer des objets lourds qui peuvent blesser leurs voisins et se bousculent pour sortir les premiers de l’avion. La même bousculade est observée au niveau des bus qui transportent les passagers à l’aérogare. Je veux dire les passagers qui ne revendiquent pas d’être des Vip, car les autres ont leurs propres voitures avec chauffeur et garde du corps qui les attendent à la coupée de l’avion pour les transporter sur la centaine de mètres qui séparent la place de parking de l’avion au salon d’honneur. Il y a tellement foule pour le salon d‘honneur que l’on arrive à se demander si c’est le passage par le salon d’honneur qui est la règle et que les autres parties de l’aérogare constituent l’exception.
Un personnage connu, qui passe par les espaces grands publics, suscite la curiosité.  Au contrôle de police, on joue des coudes pour passer en premier, surtout si vous n’avez pas une connaissance qui vient vous extirper des rangs pour vous faire passer avant tout le monde. Si l’occasion se présente et que vous avez du scrupule à accepter ce traitement de faveur, que rien ne devrait d’ailleurs justifier, on vous prend pour un «faiseur de malin» ! Sur le tapis à bagages, vous trouverez deux fois plus de monde qu’il y en avait dans l’avion.  C’est comme si le tout Dakar était doté d’un «pass» pour accéder à ce lieu. Un quidam vous propose, sur place, de vous faire le change de ce qu’il vous resterait de monnaie étrangère ! Un porteur vous impose ses services en vous arrachant vos bagages de vos mains pour les mettre sur un chariot, et en vous assurant que les bagages ne passeront pas par la fouille des douanes. Si vous en doutez, il vous en donne la preuve séance tenante. Insistez pour faire passer votre bagage à la fouille et vous serez pris naturellement, une nouvelle fois, pour un «faiseur de malin». Mais le plus renversant est que ce même porteur va vous conduire jusqu’à votre voiture pour retourner, sans aucune fouille, à l’intérieur de l’aéroport pour chercher un autre client. Le manège va durer jusqu’à la sortie du dernier passager. Gare à vous si vous faites remarquer à un policier que le souci pour «notre sécurité à nous tous» lui imposerait de fouiller toute personne qui entre dans cet espace sensible sur le plan sécuritaire. On finit par se faire une raison, «le pays est comme ça !». Cette situation n’est pas nouvelle. Scandalisée par ce spectacle vécu à l’aéroport de Dakar, une dame, cadre dans une institution internationale, suggérait, il y a un an de cela, de parler de ces travers à l’aéroport de Dakar et elle continue d’espérer que le nouvel aéroport de Diass n’héritera pas de ce laxisme et de cette pagaille. Seulement, cette situation de laisser-aller n’est pas propre au seul aéroport de Dakar. Indiquez-moi un service public au Sénégal où les choses ne se passent pas de la même manière ? 
Il y a encore à s’inquiéter davantage dans un contexte de lourdes préoccupations sécuritaires. Il y a un dispositif sécuritaire  assez impressionnant mis en place devant les grands hôtels et certains lieux ouverts au public. Mais que de failles notées dans le dispositif ! Dans un grand hôtel de la Corniche de Dakar, la fouille est systématique pour les véhicules qui en franchissent l’enceinte. Mais une employée qui venait prendre son service, après avoir chambré les hommes trouvés à l’entrée, était entrée tranquillement sans faire l‘objet de la moindre fouille. Un automobiliste se permit d’interpeller les préposés à la sécurité sur le fait que cette dame n’ait pas été fouillée comme tout le monde et leur réponse est toute simple : «Non, elle travaille à l’hôtel.» N’importe quoi ! Justement, des terroristes peuvent utiliser les personnes habituées des lieux et qui y ont l’accès facile pour faire entrer des armes ou tous autres moyens nécessaires à des actions terroristes ! La remarque ne changea rien à la situation. Elle suscita même une hostilité envers l’impertinent. Dans un hôtel situé à quelques encablures, après la fouille de l’intérieur du véhicule, un préposé à cet exercice demande à l’automobiliste la pièce de monnaie aperçue quelque part dans l’habitacle et qui pourrait «acheter de quoi faire le thé». Un tel agent est on ne peut plus vulnérable. 
Toutes les réflexions et analyses ont déjà été faites sur les tares et les travers de l’Administration publique sénégalaise, mais la mise en œuvre des réformes se fait toujours attendre. Le forum tenu le mois dernier à Diamniadio sur le renouveau de l’Administration publique risque d’être un simple vœu pieux, tant que des mesures hardies ne sont pas prises pour instaurer de la discipline, de l’ordre et de la rigueur. Peut-être qu’il ne serait pas superflu de mettre en place une sorte d’Observatoire du laxisme dans la société sénégalaise. L’idée, on peut en rire, viendrait d’un citoyen excédé notamment par les occupations anarchiques de la voie publique, par des constructions irrégulières sur une voie secondaire dont la réalisation avait été prévue et qui devrait longer la route de l’aéroport. «On laisse faire mais cela dégrade notre cadre de vie et nous indispose dans la circulation, et le jour où cette route sera faite, on va devoir casser ces constructions irrégulières, ce qui suscitera de la polémique et peut-être même des réparations aux frais du contribuable», fulmine-t-il. Ils avaient véritablement le sens de l’anticipation, nos ancêtres qui racontaient au village, au clair de lune, des contes sur les odyssées de Bouki l’Hyène à Ndoumbelane, un pays de non-droit, de népotisme et de laxisme par excellence !  
Ces multiples tares, on ne le dira jamais assez, ne sont pas l’apanage des administrations publiques. Allez vous renseigner à un guichet de banque ou pour vous plaindre de quelconques dysfonctionnements ! La personne employée qui vous recevra, vous fera perdre votre journée à attendre qu’elle termine sa conversation sur Viber, Whatsapps, Imo  ou on ne sait quel autre réseau social, avant de s’occuper de vous. Les plaintes et récriminations du client sont considérées comme de vulgaires caprices. Qu’aucun guichet de banque ne fonctionne pendant tout un week-end dans la ville de Dakar ne devrait déranger personne, car «ce sont des choses qui arrivent !». Quand vous êtes une personne connue, vous êtes obligée de raser les murs et d’éviter d’attirer l’attention sur vous, de crainte d’être pris pour chercher à en imposer aux autres.  Va-t-on en arriver à devoir toujours s’excuser pour «être vu comme un riche, pour être célèbre ou pour s’être bien habillé» ?


Lundi 2 Mai 2016 - 19:11





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