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Dans l’univers du chicha : la cigarette qui envoie les adolescents au septième ciel


Dans l’univers du chicha : la cigarette qui envoie les adolescents au septième ciel

Le chicha : c’est le tabac en vogue à Dakar. Dans les boîtes de nuit, les restaurants, cette cigarette venue d’Orient, fait fureur. Ses adeptes sont, pour la plupart, des mineurs, des adolescents et…la gent féminine dans l’antichambre de la majorité. Si certains l’utilisent pour faire le buzz, d’autres, par contre, en usent et abusent, en y malaxant de l’alcool ou de la drogue pour avoir la tête sur les étoiles

Dans sa série de reportages sociétaux, Actusen.com plonge ses internautes dans l’univers du chicha, son mode de fabrication et ses effets, après utilisation. Rencontrés, certains utilisateurs se complaisent avec, contrairement aux autres cigarettes. D’autres, par contre, remettent en cause la grande fumée et les bulles qu’il dégage. Dans l’un ou l’autre des cas, les avis sont partagés, les témoignages étonnants et détonants. Reportage ! 


La nuit, tous les chats sont gris. Ce jour-là, samedi 21 novembre, l’horloge affiche 20 heures, à Dakar. En cette période où les nuits sont plus longues que les jours (hiver boréal), il commence à faire sombre. Derrière la Piscine olympique nationale, entre les quartiers de Fann et du Point E, une foule composée d’hommes, de femmes et de jeunes gens, se dirige vers un restaurant prisé de la place. Non pas pour ses qualités culinaires, mais plutôt pour fumer du chicha : la nouvelle cigarette qui fait fureur dans les endroits les plus enflammés de Dakar. Et qui vous envoie loin, très loin même. 
GUIGUI 4Pour du chicha : des mineurs se bousculent aux portes de ce restaurant de Dakar, à la tombée de la nuit 
«C’est comme ça, tous les soirs», murmure un employé, sous le sceau de l’anonymat. Avant qu’il ne termine, un jeune garçon s’approche de lui, pour faire sa commande. Les minutes passent, la même scène se répète. Et au fur et à mesure que le noir s’empare de la capitale, des minettes arrivent en masse. Accompagnées de leurs compagnes ou amis pour se défouler. 
En effet, le chicha est une nouvelle cigarette à la fois traditionnelle et moderne, ô combien prisée par les jeunes dakarois. Fait à base de parfums (pomme, menthe, raisin, fraise, raisin-menthe…) il est déposé dans une assiette, ressemblant à l’encens, sous différentes formes. Du papier aluminium, des braises et de l’eau font le reste. Venu d’Orient, cette cigarette fait, actuellement, des ravages dans la capitale. Certains n’hésitent pas à le mélanger avec de l’alcool ou de la drogue. Et quand c’est le cas, inutile de vous raconter la suite : on est carrément envoyé au septième ciel. 
Marème Sarr, 18 ans : «à cause de son pouvoir accrocheur, certaines de mes copines fument le Chicha pour le buzz» 


A cause de son pouvoir accrocheur, le chicha a rendu célèbre un restaurant du Point E, géré par des étrangers. Au crépuscule déjà, l’ambiance est à son paroxysme. Des jeunes venus de toute la capitale, arrivent par groupes. Assis, debout, se défoulant au rythme de la musique urbaine, ils se régalent avec du chicha. La fumée montant dans le ciel, donne du tournis au premier visiteur. Mais fait gémir de plaisir ses adeptes. 
Ce restaurant sous forme de grotte, est d’une architecture assez particulière. De la musique douce résonne dans tous les coins. Ses tables bien alignées et équipé de Wifi, le restaurant attire les adolescents. Qui s’éclatent, au fur et à mesure, que cette bulle de fumée envahit les lieux. Dans ce tohu-bohu, l’ambiance est à son comble. Les clients, dont la plupart sont des jeunes, donnent leur avis sur l’utilisation du chicha. 
A peine sortie de l’adolescence, Marième Sarr, 18 ans, fait partie des fidèles-clients de ce restaurant. En compagnie de ses amies, elle vient, pour la énième fois, cette soirée, pour passer un bon temps avec ses copines. Toutefois, contrairement à certaines d’entre elles, Marième Sarr ne fume pas du chicha. 
Oumar Diop, 16 ans : «je fume du chicha à cause des parfums» 


Smartphone à la main, tenue sexy, assise autour d’une table, un verre de jus en face d’elle, la jeune fille confesse : «beaucoup de mes copines fument du chicha pour le buzz. Elles fument du chicha, pour être pointées du doigt ou être in. C’est, aussi, pour démontrer qu’elles ont un statut supérieur aux autres», confie-t-elle. 
Non loin de Marième Sarr, toujours dans le même périmètre, Oumar Diop. Malgré sa minorité (16 ans), elle est aussi venue, pour s’éclater dans ce restaurant. Jeune garçon plutôt swagg et paré de chaines, Oumar Sarr inscrit dans un établissement scolaire de la place, adopte le style 2 Chainz. Sans sourciller, un instant, l’adolescent explique les raisons, qui l’ont poussé à fumer ce tabac oriental. 
«Je fume du chicha, à cause des parfums. La saveur-menthe, j’adore ! C’est mon parfum préféré. J’aime toutes les senteurs, certes, mais la saveur-menthe, j’en raffole ! J’adore fumer du chicha entre potes», déclare-t-il, sur un air dévergondé. 


Maimouna Hanne «avant, je chichais, mais… je ne chiche plus…» 


En revanche, Maimouna Hanne, la vingtaine bien sonnée, révèle qu’elle n’utilise plus le chicha, depuis un certain temps. En effet, après moult réflexions, elle a décidé d’arrêter et de reprendre sa vie normale. «Avant, je chichais, mais maintenant, je ne chiche plus. Au fait, je me suis rendue compte que fumer du chicha n’a aucun sens, pour une jeune de mon âge. En dehors des dangers que j’ai découverts sur internet, je trouve que c’est du gaspillage d’argent et le chicha est nuisible pour la santé», se repent Maimouna Hanne, qui a décidé de tourner la page et de vaquer à autre chose.
Moustapha Seck, 17 ans : «le chicha, c’est vraiment la classe» 


Toutefois, plus Actusen.com tourne en rond dans ce restaurant pour tirer le ver du nez des adeptes du chicha, plus les avis sont variés et divers. Moustapha Seck, boucle d’oreilles en pacotille, avec le style d’un «blowman» de haut niveau, dément les idées infondées, dit-il, sur le chicha. Avec force conviction, il défend sa position. 
«Le chicha n’est pas une affaire de tous. Le chicha, c’est vraiment la classe. Les gens, qui le fument, sont class. Ils ne sont pas n’importe qui», soutient-il. Pour Moustapha Seck, ceux qui remettent en cause le chicha, ignorent à tout point de vue, son apport psychologique, ce qu’il peut faire chez un individu. 


Bintou Aidara, 22 ans : «certains malaxent le chicha avec de l’alcool» 


Mais les jeunes ne se limitent pas seulement à fumer du chicha. Selon Bintou Aidara, certains le mélangent avec de l’alcool. «Au lieu de l’eau, certains malaxent le chicha, avec de l’alcool : vin ou bière pour se saouler», révèle-t-elle. «Ce qui est dangereux», poursuit-elle. Trouvée en train de boire son jus de fruit, Bintou Aidara déplore cette nouvelle trouvaille des jeunes. «Le chicha peut embarquer un individu dans d’autres horizons, au point de faire n’importe quoi», indique Bintou Aidara. «L’Etat doit réagir», alerte-t-elle, avant qu’il ne soit «trop tard pour la jeunesse de mon pays». 
guigui7Henry Diouf, 25 ans : «beaucoup de fumeurs dissimulent le chanvre indien dans le chicha». 


«Beaucoup d e jeunes profitent du chicha, pour fumer du chanvre indien en public, sans attirer l’attention. J’ai des preuves. En effet, au lieu d’y associer du parfum, certains fumeurs y mettent du chanvre indien», confie Henry Diouf, âgé de 25 ans. A l’en croire, le chicha est un moyen pour certains jeunes d’utiliser de la drogue, citant quelques exemples dont Actusen.com se garde de taire. Mais qui se sont produits dans ce restaurant. $


Fatimata Sagna : «le chicha me donne des maux de tête» 


Les effets du chicha sont appréciés, diversement. Si pour certains, c’est la class, le must, pour d’autres, par contre, c’est un début de «folie» qui ne dit pas son nom. «Après avoir fumé du chicha, j’ai tout le temps mal à la tête. Mes nuits son mouvementées. Je ne dors plus. On m’a dit que c’est à cause des braises et des parfums”. 
Mais, ajoute-t-elle, “je ne peux plus m’en passer», regrette Fatimata Sagna. «Quand je fume le Chicha, je me sens bien. Je m’éclate avec mes copines. Après, c’est ma tête qui explose», dit-elle en avouant que «finalement, c’en vaut pas la peine». 


Moustapha Dia, 23 ans : «je n’aime pas le chicha, ça me donne des nausées» 
Moustapha Dia met du sable dans le couscous. Contrairement à certains jeunes de son âge, le jeune homme de 23 ans, vêtu d’une chemise blanche assortie d’un jeans de couleur noir à la «classic man», déclare que le chicha, ce n’est pas son affaire. «Je déteste, vraiment, le chicha. Non seulement ça me donne des maux de tête, mais aussi, des nausées. L’odeur me dérange et me saoule», dit-il, avant de manifester son dégoût pour cette pratique. 


Après tout ce qui précède et à l’image du “bombass” (du nom de cette danse obscène et salace) qui a été à l’origine de l’arrestation de jeunes filles sur la plage de Hann, les forces de l’ordre devraient faire une descente dans certaines boîtes de nuit ou restaurants de la place. Où des mineurs s’adonnent à fumer du chicha, parfois à base d’alcool ou chanvre indien, au vu de tous. 
Ndèye Fatou Diop- Stagiaire (Actusen.com)



Mardi 8 Novembre 2016 - 08:54





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