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Burundi : l'opposition suspend le dialogue après le meurtre d'un de ses leaders

Zedi Feruzi a été abattu par balles samedi soir avec un de ses gardes du corps, alors qu’il rentrait à son domicile à Bujumbura.


Burundi : l'opposition suspend le dialogue après le meurtre d'un de ses leaders
Au lendemain de l’assassinat d’une de ses figures, le mouvement contre un troisième mandat du président burundais Pierre Nkurunziza a suspendu dimanche le dialogue initié avec le gouvernement. Il a appelé à reprendre les manifestations lundi avec encore «plus de vigueur». Zedi Feruzi, président de l’UPD, un petit parti d’opposition, a été abattu par balles samedi soir avec un de ses gardes du corps alors qu’il rentrait à son domicile dans le quartier de Ngarara. Les assaillants ont pu prendre la fuite, mais selon un journaliste burundais qui discutait avec la victime au moment de l’attaque et qui a lui-même été blessé, les tueurs portaient «des tenues policières de la garde présidentielle». La présidence a immédiatement démenti ses accusations. Elle s’est dite «choquée» et a «demandé que la lumière soit faite de façon urgente afin que les coupables soient traduits devant la justice». 

Le premier coup d’État au Burundi (18 octobre 1965) 

Condamnant «un acte ignoble», la Coordination de la campagne contre le troisième mandat a annoncé «suspendre sa participation au dialogue, encore en phase préliminaire, initié par le Menub (bureau des Nations unies pour les élections) entre le gouvernement du Burundi et les différents acteurs sociopolitiques», selon un communiqué transmis à l’AFP. Ces discrètes négociations, à peine entamées, se déroulaient sous l’égide de l’envoyé spécial de l’ONU Saïd Djinnit, de représentants de l’Union africaine (UA) et des pays de la région. Elles incluaient des représentants de la société civile, de partis politiques, d’organisations religieuses et du gouvernement. Dans la nuit, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a condamné ce «crime», réitérant «ses appels au calme et à la retenue», et a encouragé «les parties burundaises à poursuivre le dialogue». 

L’assassinat de Zedi Feruzi «intervient quelques jours seulement après des informations parvenues aux responsables de la campagne qui faisaient état d’un plan d’élimination physique de certains de ses leaders ainsi que de l’exposition publique de leurs corps pour faire peur aux manifestants», ont accusé les leaders du mouvement anti-Nkurunziza. Zedi Feruzi était «un des leaders» du mouvement et il avait appelé mardi, lors de manifestations dans le quartier de Musaga, «tous les Burundais à s’unir» pour obtenir le retrait de la candidature de Pierre Nkurunziza. 

CLIMAT D’INSTABILITÉ 
«On ne dialoguera pas dans le sang et sous la menace de mort !», a lancé la Coordination qui, après avoir décrété une trêve samedi et dimanche, a appelé de nouveau «à manifester lundi matin, avec plus de vigueur». Le pays connaît depuis un mois un vaste mouvement de contestation populaire contre le président Pierre Nkurunziza, au pouvoir depuis 2005 et candidat à un troisième mandat à la présidentielle du 26 juin. Des manifestations ont lieu quasi quotidiennement, émaillées de heurts avec la police, avec près d’une trentaine de morts en quatre semaines. Plusieurs responsables de la contestation sont passés dans la clandestinité, craignant d’être arrêtés ou affirmant être la cible de menaces de mort. 

Vendredi soir, l’explosion de trois grenades lancées dans la foule par des inconnus en plein centre-ville de Bujumbura avait fait trois morts et plusieurs dizaines de blessés. Les auteurs de l’attaque avaient aussi pu prendre la fuite. Selon la police, ils seraient liés aux manifestants anti-troisième mandat, qui ont rejeté ces allégations et accusé la police de chercher à les «diaboliser pour pouvoir justifier l’usage excessif de la force». Ces deux incidents en moins de 24 heures contribuent encore un peu plus à instaurer un climat d’instabilité dans la capitale burundaise. «Ils risquent d’accroître la méfiance et de déclencher d’autres violences dans le pays», a reconnu le secrétaire général de l’ONU. 
Le blocage reste pour le moment total entre les deux camps. Les protestataires espèrent faire renoncer Pierre Nkurunziza, au pouvoir depuis 2005, à briguer un troisième mandat qu’ils jugent anticonstitutionnel et contraire aux accords de paix d’Arusha, qui avaient mis fin à la sanglante guerre civile entre majorité hutue et minorité tutsie (1993-2006). Pour le président, ce mouvement en cours est une «insurrection» limitée à «quatre quartiers» de la capitale, alors que «la paix et la sécurité règnent sur 99,9% du territoire». 

Des élections législatives et communales, reportées de dix jours sous la pression internationale, sont prévues le 5 juin, suivies par la présidentielle du 26 juin. Jeudi, des manifestants ont brûlé pour la première fois du matériel électoral, en périphérie rurale de la capitale


Dimanche 24 Mai 2015 - 12:15





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