C’est une lapalissade : Gris Bordeaux a réussi à fédérer toute l’écurie Fass autour de lui. Ses différentes prestations convaincantes ont mis la galaxie Fass à ses pieds. Aujourd’hui, il a fait l’unanimité sur ses capacités à tenir haut le flambeau. En réussissant une sortie victorieuse devant Tyson, là où son mentor, Tapha Guèye est passé sans marquer les esprits, Gris Bordeaux a inscrit son nom dans les annales, lui qui a longtemps figuré dans le bottin catégorie : «Tigre par défaut». Mais en empruntant la route de la sagesse en même temps que celle du travail bien fait et bien pensé, Gris Bordeaux a pris un coup d’avance plutôt que d’attendre un hypothétique coup de chance. Il a accédé au sommet, au mérite, armé de ses poings pour survivre dans ce monde hostile des gladiateurs de l’arène où les plus forts mangent les plus faibles.
Bombardier a confirmé cette fâcheuse règle devant Modou Lô, mais n’aura pas le temps de savourer sa victoire. Une fois le coup de sifflet final de l’arbitre retenti, sa main soulevée au ciel en signe de vainqueur, d’autres prétendants lui tendent les bras. Le Tigre de Fass est le premier à sortir du bois.
Le président de l’écurie, Abass Ndoye, parle en son nom : «Après notre victoire sur Tyson, on avait dit qu’on attendait le combat Bombardier-Modou Lô. L’issue de cette affiche fait que nous n’avons plus à choisir. Le choix du vainqueur se porte sur Gris. Bombardier ne sera confortable sur son trône que s’il prend sa revanche sur Gris Bordeaux. Sinon, il ne sera jamais «son» roi. Bombardier ne dira pas publiquement qu’il veut Gris, mais c’est son souhait le plus ardent. Si on le réveille pour lui proposer Gris, il va danser avant de dire oui. De notre côté, nous ne dirons jamais non. Après la victoire de Gris sur Tyson, à l’unanimité, les dirigeants de Fass avaient dit attendre l’issue du combat Bombardier-Modou Lô. Aujourd’hui, à l’unanimité, nous disons oui à un combat contre Bombardier. Nous sommes prêts. De par leur taille, leur gabarit et leur envergure, c’est le combat idéal pour les amateurs.»
Observateur averti de la lutte, Ngagne Diagne, chroniqueur à la Rfm, acquiesce : «C’est un combat qui tient la route. Bombardier peut en toute logique demander sa revanche à Gris Bordeaux, tout comme ce dernier a toute la légitimité pour défier le roi des arènes. Cela, même si sa victoire sur Bombardier est désormais derrière nous. Cette affiche est une des possibilités qui s’offrent à Bombardier parce que Eumeu Sène, qui a le vent en poupe, est un adversaire potentiel du roi. Il n’a jamais eu cette chance de croiser le roi, mais il est bien positionné. L’un dans l’autre, c’est à Bombardier de choisir son adversaire.»
A Mbour, les portes sont grandement ouvertes. Le roi n’a peur de rien, ne craint personne. «La balle est dans le camp des promoteurs, nous sommes prêts à affronter Gris Bordeaux ou un autre», fait savoir Pape Dia, manager de Bombardier. Battu par le Tigre de Fass en 35 secondes, le 22 juillet 2007, le B52 n’a jamais digéré ce revers et a toujours dit son souhait de prendre sa revanche sur le Fassois.
Source : L'Observateur
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