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Bathie seras, «Pour mon retour, je veux signer une victoire par Ko»

SETAL.NET-Terreur des lutteurs de sa génération, Bathie Séras a connu un coup de frein. Entre défaite et déboires judiciaires, il a du mal à suivre sa voie. Pourtant, le Lion est toujours prêt à sauter sur sa proie.
UNE CARRIÈRE EN DENTS DE SCIE


 
 
 
 
«Je n’aime pas perdre. Je n’ai jamais eu deux défaites de rang. Après ma victoire sur Boy Kaïré, je n’ai enregistré qu’une défaite. Et actuellement, il est très difficile de trouver un lutteur qui n’a pas mordu la poussière dans l’arène. Certains ténors très cotés ont enregistré six défaites. Je n’en suis qu’à cinq (Balla Gaye 2, Boy Sèye, Papa Sow, Modou Anta et Balla Diouf). Après le revers devant Papa Sow, je suis resté un an sans lutter. J’ai signé mon retour par une victoire devant Rock Mbalakh, mais les gens ont fait en sorte que ce combat soit soldé par un nul. Donc, depuis 2011, je suis sur une défaite, un nul, et une victoire.»
 
CE QU’IL PENSE DE LA LUTTE
 
«Aujourd’hui, on n’a pas besoin d’être un spécialiste pour savoir que la lutte va droit au mur. Avant, quatre lutteurs seulement pouvaient remplir le stade. Ce n’est plus le cas. Malgré le nombre de combats plus important, certains promoteurs n’arrivent pas à remplir le stade. La lutte a perdu son lustre d’antan. La preuve, certains lutteurs font des yeux doux aux promoteurs pour lutter. Je ne le ferai jamais. Il y a beaucoup de choses à dire, mais je préfère me taire pour ne pas être désagréable avec les gens.
 
Je dérange. Parce que je refuse qu’on me presse comme du citron. Je ne fais pas partie de ces lutteurs créés par la presse, j’ai librement choisi de l’être.»
 
SES ADVERSAIRES
 
«J’ai intégré l’arène très tôt, mais je ne suis pas le plus âgé de ma génération. Je n’ai jamais défié quelqu’un. Diéne Kaïré est de la même génération, mais je n’accepte pas n’importe quoi. Boy Sèye m’a battu pour ensuite enchaîner des défaites. Ce n’est qu’en 2013 qu’il a recommencé à gagner (victoires devant Sitteu et Tidiane Faye). Depuis notre combat, Balla Diouf n’a pas enregistré de victoire. En revanche, je me suis bien remis de cette défaite. J’ai eu par la suite une victoire, un nul et une défaite. J’étais bien parti pour relancer ma carrière, mais la défaite devant Modou Anta m’a freiné.  Je ferai tout pour revenir par la grande porte. Je veux une victoire par Ko. Je fais actuellement de la musculation et, peut-être, j’irai me préparer à l’étranger.»
 
LES DEBOIRES AVEC LA JUSTICE
 
«Le problème judiciaire que j’ai eu cette année m’a beaucoup handicapé aussi. C’est l’une des raisons de mon année blanche. J’ai passé presque 6 mois à faire des allers-retours au tribunal. Je devais voyager en juin dernier pour me préparer, mais je n’ai pas pu à cause de ce problème. On m’avait donné rendez-vous au tribunal le 27 mai, puis le 10 juin, le 24 juin, le 22 juillet. Donc, je ne pouvais pas voyager. En plus, la presse avait mal relaté cette affaire. Je tiens à préciser qu’on m’a injustement accusé. Daour Niang Ndiaye, maire de la ville de Pikine, m’a offert un terrain devant trois autres maires de commune, Abdoulaye Diop de Guinaw Rails Nord, Moussé Ba (Guinaw Rails Sud) et Ibrahima Niang (Pikine Ouest).
 
Par la suite, je suis allé au cabinet de Massamba Seck pour régulariser le terrain. A ma grande surprise, au lendemain de la chute de Me Abdoulaye Wade du pouvoir, on m’a appelé au téléphone pour me dire que quelqu’un est en train de construire sur mon terrain. Je m’y suis rendu immédiatement. On a eu une dispute et la gendarmerie est intervenue. A chaque fois qu’il y a convocation, je suis le seul à me retrouver à la gendarmerie. L’affaire a atterri au tribunal. Dieu sait que dans cette histoire, on m’a fait du tort. C’est un autre vieux qui a porté plainte contre moi, disant qu’on lui a vendu le terrain. Je me demande pourquoi il ne s’est pas attaqué à son vendeur. Il y a beaucoup de zones d’ombre dans cette affaire qui me pourrit la vie. Je veux être édifié une bonne fois pour toute. Je n’ai même plus le temps de me consacrer à ma carrière de lutteur. Le verdict a été renvoyé trois fois. J’attends encore la date du 11 novembre pour le verdict. Ce problème judiciaire était mon combat de la saison passée. Je ne pouvais pas prendre un combat alors que je dois défiler au tribunal tous les jours.
 
BATHIE SERAS, UN LION DOMPTE
 
Bathie Séras ! Ce nom résonnait dans l’arène telle une tornade qui ravage tout sur son passage. Il n’a pas la carrure de King-Kong, ni un corps d’Apollon, mais ce champion issu de Guinaw Rails, dans la banlieue dakaroise, donnait le tournis aux colosses qui se dressaient sur son passage. Son courage et sa témérité, comme armes principales, Bathie s’est frayé un passage forcé dans la lutte avec frappe sénégalaise. On était vers les années 2004 quand le phénomène fut éruption dans une arène qui connaissait déjà sa première grande révolution avec l’avènement de Tyson. Mais une révolution en cache toujours une autre. Toute une banlieue, celle-là même qui courait derrière Tyson, chérit Bathie Séras. Un lutteur au style qui sort de l’ordinaire. Les amateurs de lutte avec frappe raffolent de sa démonstration d’avant-combat. En Peulh bon teint, Bathie Séras se distingue toujours par son accoutrement. «Tingado» (chapeau de paille) sur la tête, dans son boubou «Ndiaxas» (multicolore), Bathie sert une chorégraphie irrésistible qui ferait même bouger une statue. Sa popularité ne se réduit pas seulement à la danse, sur la touche. Dans l’enceinte, c’est un vrai boucher. Sa force de frappe est crainte comme un poison. Sa technique sûre et son mentale en bêton lui donnent la force de soulever des montagnes.
 
La star du Claf
 
«C’est un phénomène. Sa bravoure lui a valu toute cette notoriété. J’ai suivi l’évolution de sa carrière depuis les tournois de lutte simple, surtout son combat-choc contre Papa Sow au stade Assane Diouf. Il a eu la chance de participer au Championnat de lutte avec frappe (Claf) de 2006-2007 et de se faire un nom. A l’époque, il était plus populaire que les Balla Gaye 2 et autres.» Son ascension est allée à la vitesse de la lumière. «Il n’avait fait qu’un seul combat préliminaire en 2004, avant de passer au grand combat contre Khalifa Nguirane. Ce jour-là, le stade Amadou Barry de Guédiawaye était plein à craquer. Bathie Séras drainait du monde comme pas possible. Il a rempli Amadou Barry, puis Iba Mar Diop et Demba Diop. C’était un phénomène», témoigne le chroniqueur de lutte de la Rfm, Ngagne Diagne.
 
Entre 2004 et décembre 2006, Bathie a fait leur fête à Cheikh Diop de Thiaroye, Khalifa Nguirane (deux fois), Djily Mbaye (de Fass), Tapha Guèye 2 (Fass). Oups ! Un certain Balla Gaye 2 l’avait stoppé avant le Claf.
 
Même s’il n’a pas été l’heureux vainqueur du Claf 2006-2007, le lutteur de Guinaw Rails avait rimé son nom avec le fameux championnat mis en jeu par le promoteur Gaston Mbengue. Dans le groupe qu’il  partageait avec Zoss, Boy Sèye et Balla Diouf, le lutteur de Guinaw Rails signe une précieuse victoire par Ko devant Zoss et remporte tous les pronostics. Même après sa défaite devant Boy Sèye et Balla Diouf, son nom résonnait encore au stade Demba Diop.
 
…Elan brisé
 
Mais l’aura du phénomène n’a pas survécu à la défaite devant Papa Sow le 19 juillet 2009. La pilule était tellement difficile à avaler que Bathie Séras s’est payé une année sabbatique, la saison de lutte suivante. Depuis, il a perdu de sa superbe. Le lutteur qui pensait signer son retour en force devant Rock Mbalakh en 2011 est contraint à un combat sans verdict. Un an plus tard, il envoie Boy Kaïré à la retraite. Mais le phénomène n’a pu raviver sa flamme face à Modou Anta, très lourd au soir du  23 juin 2013. Depuis, Bathie Séras est au creux de la vague. «Il a fait une bonne carrière. Il n’est pas doté par la nature, mais il en a fait voir de toutes les couleurs à ses adversaires. Quand il s’est lancé dans la lutte avec frappe, il a terrassé tous les adversaires de sa génération. Sa popularité a atteint un point extraordinaire. Il a fait sa révolution à sa manière. Aujourd’hui sa carrière est au ralenti. Ce sont les promoteurs qui doivent lui rendre la monnaie de sa pièce. Il est toujours populaire. Il fait du spectacle. C’est aux promoteurs de le relancer», dit Palla Diop. «Mais sa valeur marchande n’a pas chuté, précise son frère et entraîneur, Aliou Bâ. Il fait partie des lutteurs qui ont rendu la lutte avec frappe attractive. Maintenant, les lutteurs sont nombreux. Il n’est pas facile de voir un lutteur aligner des combats la même saison. De nos jours, il n’est pas facile de trouver un adversaire à Bathie Séras. L’une des raisons : nous n’acceptons pas certaines propositions. Des gens véreux, proches des promoteurs, se proposent de négocier des combats. Pour avoir des commissions, ils cassent les prix des lutteurs pour y gagner quelque chose. Ces gens n’osent pas venir nous voir. Bathie a fait une année blanche cette fois parce que les cachets qu’on lui propose étaient dérisoires ou parce que les adversaires ne l’arrangeaient pas. Il demeure un produit qui se vend encore. Les promoteurs le savent et n’arrêtent pas de roder autour de lui. Des promoteurs lui ont proposé des combats contre Papis Général, Rock Mbalakh, Boy Sèye. Des jeunes comme Diène Kaïré, mais que ce jeune doit encore faire ses preuves.»
 
«Prendre des risques pour revenir»
 
Les acteurs de l’arène sont d’accord qu’après tout ce qu’il a fait dans l’arène, le phénomène Bathie Séras ne mérite pas de s’éteindre aussi jeune.
 
Zoss qui a subi les foudres de Bathie Séras, avant de prendre sa revanche, persiste à penser que son adversaire a toujours un avenir dans l’arène. «J’ai toujours prié pour que Bathie Séras, Boy Sèye et Balla Diouf reviennent en force. Ce sont des lutteurs qui ont une aura. Ils ne peuvent pas être oubliés ainsi. Bathie Séras et moi avions voyagé ensemble pour aller en Italie. Alors qu’il était mon prochain adversaire, je lui disais que s’il veut percer dans l’arène, il doit faire de la musculation. Son problème, c’est son gabarit. C’est un lutteur que j’estime. Je souhaite vraiment qu’il retrouve son lustre d’antan.
 
Si je peux me permettre de lui donner des conseils, je lui demande de faire de la musculation et de prendre les entraînements au sérieux. Je lui conseille aussi d’affronter un espoir qualifié de dangereux pour revenir. Il faut surtout prendre des risques. En 2010, j’avais presque perdu mon aura. Pour revenir, j’ai affronté un certain Gouy Gui très redoutable à l’époque. Bathie doit faire la même chose. Il a encore son mot à dire. Boy Sèye a fait la même chose.»
 
Ngagne Diagne reste dans le même tempo. «Bathie Séras est certes brave, mais pour être un vrai champion, il faut avoir une certaine corpulence pour régner dans la durée. Si Bathie Séras veut rebondir, il doit accepter d’affronter les espoirs. C’est la seule solution. Des lutteurs comme Diène Kaïré, Sitteu… sont ses potentiels adversaires. A défaut, il peut croiser à nouveau Balla Diouf qui est dans le trou. Ou encore Boy Sèye. C’est une belle revanche. Je lui demande de revenir parce qu’il vend bien.» Le grand frère Aliou Ba de préciser «qu’actuellement, Bathie Séras travaille sans répit pour revenir au meilleur de sa forme. Il a fini par comprendre qu’il doit faire de la musculation, augmenter son poids s’il veut rester dans l’arène. Auparavant, il n’accordait pas beaucoup d’importance à la musculation. La lutte s’est professionnalisée et il en est conscient maintenant».
 
Source : L'Observateur


Vendredi 19 Septembre 2014 - 13:57





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