L'attaque d'un hôtel à Bamako, la capitale du Mali, a des échos au Nouveau-Brunswick, où plus de 90 étudiants de l'Université de Moncton viennent de ce pays.
Le responsable du recrutement au Mali pour l'Université, Cheick Konate, était d'ailleurs en route pour Bamako lorsque l'attaque s'est produite.
Radio-Canada Acadie l'a joint à Paris, où il faisait escale avant de s'envoler pour Bamako. Il s'est dit indigné par cette attaque terroriste qui a fait 27 morts, selon le dernier bilan.
Le bureau de M. Konate à Bamako se trouve à deux coins de rue de l'hôtel Radisson Blu pris d'assaut par des terroristes armés vendredi.
Il connaît bien cet hôtel situé au coeur de la capitale. « C'est l'hôtel où on organise, chaque fois qu'on est à Bamako, dans les missions de l'Université, et où on réside aussi et c'est à cet hôtel-là aussi qu'on organise les conférences pour expliquer aux étudiants les avantages de venir étudier en Acadie et à l'Université de Moncton aussi, donc ça nous touche particulièrement. »
M. Konate a tout de même l'intention de se rendre à Bamako. Il souligne que ce type d'attentat est susceptible d'arriver un peu partout sur la planète et qu'il ne peut empêcher la vie de se poursuivre.
Angoisse chez les étudiants maliens
Chez les étudiants maliens de l'Université de Moncton, l'angoisse domine. Le président de l'Association malienne de Moncton, Boubacar Coulibaly, vient de Bamako où sa famille habite à 1 km des lieux de l'attaque. « Il faut dire que le terrorisme a atteint un point où personne n'est à l'abri, tous mes parents résident actuellement à Bamako, [...] tout le monde est là-bas, puis on est vraiment angoissés par ces derniers événements qui touchent le Mali. »
Il a pu parler à ses proches vendredi matin. À son grand soulagement, ils étaient tous saufs. Même si la crise s'est résorbée avec l'assaut donné sur l'hôtel Radisson, les événements continuent de hanter les étudiants maliens qui risquent d'avoir de la difficulté à se concentrer sur leurs études, selon lui. Il veut leur venir en aide. « On veut créer une cellule de crise [...] qui aura pour but d'assister tous les Maliens, [...] les assister mentalement. »
Cheick Konate met en garde les Acadiens contre le rapprochement que certains seraient tentés de faire entre terrorisme et islam, à la suite des attentats de la dernière semaine.
« L'indignation que j'ai aussi, pour mes compatriotes, les 90 et plus étudiants qui sont à majorité musulmane et qui vivent en Acadie, c'est l'amalgame que les gens peuvent faire en croyant que ces terroristes sont des gens qui agissent au nom de l'islam, alors que c'est un crime organisé qui n'a rien à voir avec cette religion. »