«Nous avons une position très tranchée sur le report des élections, agité ces dernières semaines. Le cadre juridique est là, la loi a été votée et le décret d’application existe pour qu’on puisse donner aux Sénégalais la possibilité d’avoir une carte nationale d’identité (version Cedeao). Mais au finish, au parti Rewmi, nous nous sommes rendu compte que c’est du bluff. Nous le disons en nous appuyant sur le projet de loi 2016-27 du 19 août 2016 portant refonte partielle ou totale du fichier électoral qui, en son article 07, stipule : «Si cette présente refonte n’arrive pas à terme, les élections seront organisées sur la base de l’ancien fichier.» Or à Dakar seulement, avec un électorat de 1,6 millions, si toutes les 14 commissions que compte la région (10 arrondissements 04 départements) travaillent tous les jours, mêmes les samedis et les dimanches, et enrôlent 100 électeurs par jour, il faudra 40 mois, c’est-à-dire un peu plus de trois ans, pour que les Sénégalais de la région de Dakar puissent avoir chacun une carte nationale d’identité. Le jeu du pouvoir est très clair. Macky Sall est un scientifique, il le fait sciemment pour revenir à l’ancien fichier truffé d’irrégularités. Et pour atteindre cet objectif, il est assisté par son bras armé Abdoulaye Daouda Diallo qui est la plaie du processus électoral. Il veut rééditer son coup du dernier référendum où, pour la première fois dans l’histoire politique du Sénégal, l’opposition est allée au référendum sans le fichier électoral. Lorsque je l’ai interpelé devant des témoins, il m’a dit en Ouolof sur un ton inélégant : «Dou nguéne am touss» (Vous n’aurez rien). Tant que ce monsieur organisera les élections, ce sera véritablement la catastrophe. Il est la plaie béante, le cancer du système électoral. Il faut le recadrer pour un retour à la sérénité dans les relations pouvoir-opposition au Sénégal. Et d’ailleurs, il est en train d’embarquer toute l’Administration territoriale que nous mettons en garde : la parole d’un ministre ne peut jamais primer sur un décret. L’Administration territoriale doit le savoir en mettant un frein au forcing et à la dictature orchestrés par Abdoulaye Daouda Diallo. L’opposition doit, dès maintenant, travaillé sur l’ancien fichier sur la base duquel seront, à coup sûr, organisées les prochaines élections.»
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