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Arithmétiquement parlant…


Arithmétiquement parlant…
Le site  officiel de l’Assemblée Nationale du Sénégal (www.assemblee-nationale.sn ) est bien tenu et à jour. En le parcourant, notamment dans la page récapitulant les résultats des élections législatives depuis 1963, l’idée m’est venue de me poser un certain nombre de questions.
Commençons par la dernière législature : Electeurs inscrits= 5.368783 ; Suffrages valablement exprimés : 1.961776 La coalition victorieuse, Benno Bokk Yakaar obtient au finish 1.040. 899 voix lui accordant ainsi la majorité des députés. Le Parti démocratique sénégalais obtient 298.846 voix, la coalition Bokk Gis Gis 143.180 voix, le Mouvement Citoyen pour la Refondation Nationale « Bes du Niakk » 113.321. Tous les autres partis et/ou coalitions ont obtenu moins de 30.000 voix chacune! Ce qui signifie une incapacité à remplir la moitié du  stade de l’Amitié. Je ne vais donc pas pousser le supplice jusqu’à aller dans le détail des voix obtenues par des personnalités médiatiquement sur exposées au vu de leurs piètres résultats électoraux.
La première question qui s’impose est celle de la légitimité populaire d’une Assemblée élue par un peu plus du tiers des personnes en droit de voter. La seconde question est la suivante : quel serait le poids réel de chaque formation composant la coalition victorieuse si elle était allée seule se présenter devant le suffrage universel. Répondre à ces questions permettrait, entre autres, de comprendre pourquoi, en dépit d’une victoire électorale éclatante, le nouveau régime ne soulève pas l’enthousiasme de la majorité des sénégalais qui semblent, pour le moins, plongés dans une anxieuse expectative… Un autre fait retient mon attention à ce niveau : la percée significative du Mouvement Bess du Niakk de Mansour Sy Diamil qui, pour sa première participation à des élections législatives dépasse, et de loin en terme de nombre de voix, des partis dirigés par des dinosaures de la classe politique sénégalaise. Cela ne signifie t-il pas qu’un appel au renouvellement du personnel politique est lancé par le Peuple souverain ? Il revient aux acteurs politiques émergents de comprendre puis de pousser l’analyse pour explorer des alternatives novatrices de prise en charge de l’action politique dans notre pays.
Au demeurant, j’exhorte vivement la jeunesse de notre pays à se pencher sur les résultats électoraux depuis 1963. Cette année là il n’y avait que 2 partis en lice : L’Union Progressiste sénégalaise (UPS) et l’Union Démocratique Sénégalaise (UDS). L’UPS se taille 94,20% des voix et rafle 100% des 80 sièges de l’Assemblée Nationale. 1968 rebelote mais là l’UPS est… seule et se taille 100% des voix soit 1202.984 avec un taux de participation de 93%. 1973 l’UPS toujours, géniteur, rappelons le aux plus jeunes, du Parti socialiste actuel  se taille 100% des sièges de l’Assemblée Nationale… sans autre forme de procès. 1978, tsunami politique : des crises multiples et des batailles épiques sont passées par là, le Parti démocratique Sénégalais PDS, créé en 1974 par Maitre Abdoulaye WADE, ouvre une brèche et obtient 17 sièges à l’Assemblée Nationale contre 83 pour le Parti Socialiste… C’est au cours de cette législature que fleurira, dans le langage politicien sénégalais, le vocable de « transhumance », en raison d’une entreprise de débauchage systématique des militants les plus en vue du PDS par le PS.  Viennent les élections de 1983 qui voient la participation des partis les plus en vue de la Gauche sénégalaise qui obtiennent chacun moins de 3% des suffrages exprimés. Seul le RND de Cheikh Anta DIOP obtiendra 1 siège. Ce dernier boycottera son siège à l’Assemblée Nationale au profit du second sur la liste feu Me Babacar NIANG. Notons que c’est lors de cette législature que le nombre de députés est porté à 120, pour des raisons évidentes de placement du personnel politicien. Le PS se taille 111 députés, le PDS est réduit à 8 députés et le RND conserve son unique siège. 1988 : le PS obtient 103 députés et le PDS retrouve 17 députés. Le reste des listes présentées obtiennent chacune moins de 3 % des suffrages…1993 : le Parti socialiste descend en dessous de la barre des 100 députés et obtient 83 sièges. Le PDS dépasse pour la première fois la barre des vingt députés et, fait nouveau, la gauche historique fait son entrée au parlement. La coalition Jappo liggeyal Sénégal, 3 députés,   la LD de Abdoulaye BATHILY 3 députés,, le PIT de Amath DANSOKHO 2 députés ,  l’UDS/R de feu Mamadou Puritain FALL font leur entrée à l’Assemblée nationale. 1998, la nécessité de caser un personnel politicien, de plus en plus nombreux et plus soucieux d’assurer la rente de cinq années à l’Assemblée que de la prise en charge des problèmes de la population, fait passer le nombre de députés  à 140. Ces élections marquent, véritablement, le tournant qui mènera à l’alternance politique de l’an 2000. Pour la première fois, en effet le Parti socialiste qui frisait les 94% du temps de l’UPS se retrouve à 50,2%.  Engrangeant tout de même 93 sièges et concédant le reste à une opposition conduite par le PDS 23 sièges et le perturbateur inattendu du face à face PS/PDS, l’URD de Djibo Leyti KA notable dissident du Parti socialiste, 11 députés.  A moins de 5 pour cent des suffrages les partis de la gauche obtiendront pour  AJ 4sièges  la LD 3 sièges, le PIT 1 siège. De nouveaux joueurs font leur entrée à l’Assemblée Nationale sous la bannière de la CDP Garab Gui de Iba der THIAM, 1 siège, le FSD/BJ de Feu Cheikh Abiboulaye DIEYE, l siège le RND 1 siège, le BCG de Jean Paul DIAS 1 siège. Pour la première fois donc, une percée significative de l’opposition, renforcée par la dissidence de fortes personnalités du Parti socialiste sonne le glas d’une époque et amorce, de manière irréversible, la fin du règne sans partage du parti socialiste sénégalais. En 2001 en effet, dans le droit fil de la défaite du candidat socialiste aux élections de l’an 2000, la déferlante de la coalition SOPI et l’apport important de nouvelles forces sorties des flancs du Parti socialiste, L’AFP du Président Moustapha Niasse et l’URD de Djibo Leyti KA ramènent à 10 députés le Parti socialiste qui en comptait, à une certaine époque, 100 sur 100. Nous revenons de bien loin !
La coalition SOPI, du haut de sa majorité absolue et de l’affluence en son sein de politiciens véreux de tout acabits usera, hélas, de sa majorité pour transformer à sa guise et à son avantage les lois, modifiant la constitution au gré de ses intérêts du moment. Elle allait ainsi en contresens de toute l’Histoire des conquêtes et des avancées démocratiques qui lui ont ouvert les portes du pouvoir. Elle défiait le Peuple souverain qui, patiemment, obstinément et par la voix des urnes avait démantelé les fondements du régime de l’UPS/PS.  C’est dans cette forme d’euphorie dominatrice que la coalition SOPI remportera, au prix de débauchages tous azimuts, les élections de 2007 écrasant tout sur son passage ! 131 députés dans une Assemblée en comptant désormais 150 pour les besoins évoqués plus haut de placement du personnel politicien… On allait d’ailleurs, et pour les mêmes raisons, ressusciter le Sénat et créer la CRAES (Conseil de la République pour les affaires économiques et sociales) Toute cette activité débordante d’inventivité en terme de multiplication des institutions, de clientélisme, de transhumance, d’usage exagéré de l’argent pour mobiliser toutes sortes de lobby n’aura eu comme conséquence que la défaite du Président Abdoulaye WADE en 2012 et les résultats victorieux obtenus aux législatives par la coalition Benno Bokk Yakkaar et évoqués plus haut  soit 127 députés sur 150. Le PDS se retrouvant avec 12 députés. Les non inscrits étant au nombre de 11.
Que retenir de ce survol arithmétique de l’évolution des résultats des différentes élections législatives depuis 1963 dans notre pays ? Que plus de deux cent partis c’est trop ! Eu égard au nombre de partis ou coalitions qui dépassent la barre de 5%, il faut assainir, par une loi au besoin, le jeu politique. Que ceux qui se réclament de la Gauche sénégalaise n’ont aucun poids électoral. Que la notoriété médiatique de certains leaders et partis n’a aucune coïncidence avec leur poids électoral, donc leur représentativité.  Que, Arithmétiquement parlant, notre démocratie est malade d’un disfonctionnement majeur: une minorité politicienne s’active. Elle se fait porter  alternativement au pouvoir par une minorité électrice. Au grand dam de la majorité silencieuse. Qu’il semble, au fond  que l’Etat et les institutions héritées de la colonisation sont une greffe qui tarde à prendre sur la réalité sociale de notre Peuple. Que, par ailleurs, le fulgurant développement des NTIC fait exister virtuellement les individualités politiques les plus théâtrales sans base sociale et humaine. Qu’ainsi, La classe politique sénégalaise semble de plus en plus en rupture avec le Peuple réel, ses vœux profonds, ses préoccupations. Qu’il est dangereux que le jeu politique soit réduit à un jeu tout court, entre initiés...  Qu’il va falloir secouer tout ça pour redonner du sens à la Politique!
Amadou Tidiane WONE
Ancien Ministre
Ancien Ambassadeur
woneamadoutidiane@gmail.com
 

Bamba Toure

Dimanche 25 Août 2013 - 19:20



Avis des Setalnautes

1.Posté par kathior ka le 26/08/2013 03:10 | Alerter
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Le rapport d’audit qui met à nu la gestion de Mary Teuw Niane - Lundi 22 Juillet 2013 -
(rapport commandité conjointement par les ministères de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et de l’Économie et des Finances, sur financement de la Banque mondiale)
http://www.popxibaar.com/UNIVERSITE-GASTON-BERGER-DE-SAINT-LOUIS-Le-rapport-d-audit-qui-met-a-nu-la-gestion-de-Mary-Teuw-Niane_a16505.html

État de droit, gouvernance vertueuse, transparence, etc. à l’épreuve des faits.
« Une civilisation qui ruse avec ses principes est une civilisation moribonde. »

Un recteur qui ignorait royalement l’autonomie des structures et les lois du Sénégal, avec une gestion hors norme tant décriée par les syndicats et des citoyens de tous bords se retrouve nommé Ministre de l’Enseignement Supérieur de la Recherche, sans autre forme de procès. Les faits avérés qui lui sont reprochés sont d’une telle gravité qu’il ne doit certainement son « salut » (c’est temporaire, car un jour chacun rendra des comptes, ces anciens amis du PDS ne diront pas le contraire) que grâce à la transhumance du PDS à l’APR à la 25ème heure. Les « amis » avant la patrie.

Sauvons nos universités publiques du naufrage.
(leral.net 9 oct. 2012 de Citoyen).

Malgré les moyens substantiels mis à la disposition de l’enseignement supérieur de notre pays, les résultats sont qualitativement et quantitativement loin des normes de l’UNESCO. Nos institutions d’enseignement supérieur ont surtout un problème de management ([b]mal gouvernance, corruption, népotisme, dépenses de prestige, gestion solitaire en lieu et place de la gestion démocratique et légale, non respect des lois et des règlements, etc.[/b]) avec la complicité active ou passive de la communauté universitaire ([b]avantages indus, intimidations, etc.[/b]), des autorités étatiques qui, jusqu’à présent, feignent de ne rien savoir (n’ont-elles pas les moyens de savoir ce qui se passe?) pour éviter la confrontation avec ceux (les amis politiques!) qui sont nommés à la tête de ses structures et qui agissent parfois comme des monarques en gérant la chose publique à leur guise.
Face à la démission de l’État, nos universités croulent sous le poids de dettes dues aux créanciers (banques, hôpitaux, Sonatel, Senelec, SDE, fournisseurs divers) et chaque corporation s’évertue à demander toujours plus pour « améliorer ses conditions d’existence » et parfois au détriment des intérêts de la communauté. Ainsi donc, la crise est donc une conséquence logique de l’inaction de l’État.
En effet quand les dirigeants (nommés par les autorités) gèrent la chose publique en dehors des normes établies sans être inquiétés le moindre du monde (pour ne pas dire promus à des stations plus juteuses), les syndicats demanderont des chosent hors normes et c’est le début du CHAOS.
A l’État de faire l’état de la gestion de ceux qu’il a nommé, punir ceux qui se sont montrés indélicats et récompenser les autres, ensuite il serait facile de demander aux syndicalistes de faire preuve de mesure et enfin sévir dans le respect de la loi si de besoin. Il est temps de restaurer l’État de droit (et donc des devoirs) ; il est indispensable, avant toute promotion, d’étudier sérieusement la gestion présente et passée du pressenti.
L’État ne peut continuer à protéger et promouvoir ceux qui mettent à genoux nos institutions d’enseignement supérieur et jeter en pâture les syndicats. Je pense que les responsabilités sont partagées.
Des assises de l’Éducation avec ceux qui bloquent le système pour des raisons personnelles ou émotives ne serviraient à rien, je proposent des assises des anciens (Recteurs, Professeurs ou hauts cadres à la retraites) du système pour faire des propositions objectives. Il est souvent difficile d’être juge et parti.
Il n’est jamais trop trad pour bien faire un devoir citoyen.

———————-kathior, 24 novembre 2012 00:18 de nettali —————-

DÉCLARATION SAES

La section SAES-UGB s’est réunie en AG ce jeudi 11 octobre 2012 en vue d’évaluer la situation qui prévaut en interne au sein de notre institution universitaire.

Devant le constat :

d’une situation générale de mal gouvernance,
de non fonctionnement des structures et directions démultipliées,
de non respect des textes universitaires,
de mauvaise gestion des deniers publics alloués à l’UGB,
de la dégradation des conditions de travail,
de recrutements massifs et clientélistes de personnels non prévus dans le budget en cours,
de retard dans le paiement des salaires et de retenues sur salaires non versées.

L’Assemblée Générale de Saint-Louis condamne avec la dernière énergie le mode actuel de gestion du Recteur Mary Teuw Niane….

L’Assemblée générale, note avec indignation, désolation et amertume que le Recteur de l’UGB n’a respecté aucun des engagements qu’il avait pris lors de ses dernières rencontres avec le bureau de la section SAES.

Ainsi, l’AG exige :

le respect des textes en vigueur sur le recrutement de personnels enseignants non titulaires,
le paiement sans délai de toutes les sommes dues :
Heures Complémentaires du second semestre,
perdiem de voyage d’études aux ayant droits restants,….
le versement effectif des prélèvements opérés sur les salaires des enseignants au profit de certaines institutions financières,
le paiement effectif des sommes dues aux institutions sanitaires,
L’AG regrette la lecture partielle ou contextuelle que le Recteur fait des textes qui nous régissent. Elle insiste sur l’urgence de la situation désastreuse dans laquelle se trouve l’UGB et interpelle les pouvoirs publics sur la nécessité d’auditer les fonds alloués.
Nous restons mobilisés pour la sauvegarde et la défense de notre institution.
Vive l’Université sénégalaise, vive le SAES.
Fait à Saint-Louis le 12 octobre 2012.
L’Assemblée Générale
————-

SYNTUS (Syndicat des travailleurs de l’UGB de Saint louis).
Saint Louis, 22/06/2012.

APPEL A LA COMMUNAUTÉ CONTRE LES DÉRIVES D’UNE GESTION SOLITAIRE.

Depuis quelques années la gestion solitaire, le subjectivisme, le népotisme et les règlements de compte sont monnaie courante a l’UGB. Dans la vie des établissements ( UFR LSH, CCOS…) comme dans la gestion des ressources humaines (recrutement, traitement salarial, nominations) les exemples ne se comptent plus. Retraits de prérogatives, mises en quarantaine et tentatives d’humiliation sont le lot de ceux et celles qui qui refusent de marcher au pas et qui ont osé faire face.

LE SYNTUS FERA FACE COMME PAR LE PASSE.

Nous avons toujours préfère le dialogue social constructif a la confrontation. C’est pourquoi depuis la tentative avortée de licenciement dont certains de nos camarades ont été victimes en 2010 et toutes les tentatives vaines de déstabiliser notre syndicat, nous avons voulu rester sereins et positifs.
Seulement la récidive dans l’irrespect et le manque de considération à l’endroit des travailleurs y compris certains de ces collaborateurs attitres, du Recteur, mettent gravement en péril la gestion démocratique et la justice sociale.
C’est pourquoi sentinelle au service exclusif de l’institution, le SYNTUS est résolu a faire face pour réinstaller la confiance et la joie de travailler ensemble toutes composantes confondues au développement concerté de l’UGB.
VIVE LES SYNTUS, VIVE L’UGB.
L’Assemblée générale
_

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