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Aliou Sow : «Ce que je propose aux Sénégalais»

Dans ce dernier jet du long entretien qu’il a accordé à une équipe du quotidien «Le Pays», le dernier ministre de la Décentralisation et des Collectivités locales de Me Abdoulaye Wade revient sur sa carrière d’universitaire et annonce la parution imminente d’un ouvrage politique qui sera à cheval sur l’autobiographie et la feuille de route qu’il compte dérouler s’il venait à se voir confier, en 2017 ou 2019, le destin des Sénégalais. Programme ambitieux et utopique, s’il en est, à la réalisation duquel l’ancien patron des jeunes du Parti démocratique sénégalais (Pds) entend se donner tous les moyens.


Aliou Sow : «Ce que je propose aux Sénégalais»

 

Aliou Sow, c’est aussi l’universitaire. Est-ce que vous pouvez revenir sur votre carrière ?

Moi, j’ai toujours cru qu’un responsable politique doit bien choisir son métier. Avoir un métier où on ne souffre pas trop des chefferies lourdes ou des humiliations. Pour moi, le statut d’ancien Premier ministre, voire de ministre, s’accommode mieux avec celui de professeur d’Université, de chercheur, d’avocat, de médecin, d’homme d’affaires, etc. Comment un fonctionnaire normal, ancien ministre mis au service du DAGE peut-il rester à la maison sans travailler et gagner son salaire ? C’est inacceptable. Je respecte les gens mais ce n’est pas trop élégant. Parce qu’à un niveau de service rendu à l’Etat, son humiliation, sa clochardisation est un échec non pas de soi mais un échec de l’Etat et de la République. Et de telles fonctions ne vous permettent pas d’avoir suffisamment de temps à consacrer à l’activité politique. Un enseignant chercheur à l’université, c’est 5 ou 7 heures par semaine. Le reste est consacré à la recherche et on peut la faire partout en tout moment et en tout lieu. On peut faire ses activités politiques sans préjudices de son travail et gagner dignement et honnêtement sa vie. C’est pour cela que moi, j’aime bien le travail d’universitaire. J’en ai rêvé quand j’étais déjà en première année. Je remercie le bon Dieu qui m’a permis de le réaliser. Aujourd’hui, cela me permet de me remettre en cause quotidiennement. A l’université, chaque jour vous impose des réflexions nouvelles, des recherches nouvelles, des lectures nouvelles et vous vous remettez en cause quotidiennement. Là, je suis en train de boucler ma thèse d’Etat. Parce que c’est bientôt la date limite pour les thèses d’Etat. Cela va être supprimé et définitivement dans notre système. J’ai déjà ma thèse de troisième cycle qui m’a permis de devenir maitre assistant. Je veux aussi boucler ma thèse d’Etat. Ce qui me prend énormément de temps, beaucoup de réflexions, beaucoup de lecture. Je boucle également deux ouvrages. Un sur la politique et un autre sur des questions purement relatives à la civilisation africaine.

La politique vue sous quel angle ?

C’est un ouvrage quasi autobiographique et de positionnement pour ne pas dire d’aspirations en même temps mon parcours, ma version des faits sur bien des choses qui se sont déroulées. Pour clarifier, il n’y aura pas de règlement de comptes mais il y’aura des vérités qui ne feront pas plaisir à certains. Mais aussi nous positionner par rapport à nos aspirations pour ce pays et parallèlement cela aussi, travailler avec un groupe d’amis, techniciens de toute catégorie sur notre programme que l'on appelle le PDSP, le programme de développement solidaire patriotique qu'on veut présenter sous forme d’ouvrage qui aborde tous les problèmes du Sénégal secteur par secteur que l'on va présenter aux Sénégalais. D’ailleurs, je peux vous donner si vous le voulez bien quelques grandes lignes de ce programme-là. Par exemple, en matière de développement local, nous préconisons dans ce programme la communalisation intégrale. Quand j’entends les gens parler de la phase trois de la décentralisation, je rigole. Cela, j’en avais parlé depuis que j’étais ministre et là, nous travaillons autour de cette affaire, sur la base de ce qu'on appelle les villages phares.

C’est quoi les villages phares ?

C’est comme j’ai fais dans mon village à Keur Pathé Dème, c’est-à-dire un village dépourvu de tout, qui n’avait rien, qui était dans la primitivité totale. Il faut en choisir au Sénégal mille à deux mille qui n’ont rien, en raison d’un programme d’un milliard par village sur dix ans. Pourquoi faire ? Avec le milliard et les deux milliards, vous apportez un poste de santé, une ambulance, un stade rural, un foyer des jeunes, foyer des femmes, un forage, vous amenez l’électricité, vous mettez la mosquée ou l’église tout ce qu’il faut pour atteindre les OMD dans le village et autour du village-phare, qui est comme une lampe-phare qui illumine l’ensemble des villages alentour. Personne ne fera cinq kilomètres sans tomber sur un poste de santé. L’ambulance est aussi là. C'est-à-dire toutes les commodités nécessaires qu’il faut. Et je vous dis si l’argent est bien géré, sans commission ni détournement, ni surfacturation, je vous dis, beaucoup de choses que l’on fait avec deux milliards on peut le faire avec un milliard dans ce pays. Moi, j’ai transformé mon village avec de l’investissement modeste en vérité. Et avec cela maintenant le groupe de ces villages devient une commune rurale avec un hôtel communautaire. Le système électoral sera révisé de sorte que chaque village sera représenté au niveau du conseil municipal au nombre de conseillers choisi au prorata du poids démographique du village. Donc le conseiller municipal ou rural va représenter un village ou un quartier et rendra compte aux villageois car sachant que son destin politique dépendra de la satisfaction ou non de ces villages. On n’aura pas des conseillers aériens ou des conseillers Ovni que personne ne peut identifier.

Donc, vous préconisez une refonte de la politique de décentralisation ?

Oui. Et cela fait partie de notre programme, car l’utilité des conseils régionaux pose aujourd’hui, un grand débat. Même si lorsqu’on les créait, c’était une nécessité. Dans ce cas précis maintenant les conseillers régionaux sont remplacés par des assemblées régionales sous forme de parlements locaux ou d’assemblées nationales locales. Chaque commune rurale, chaque commune urbaine, sera représentée au niveau de cette assemblée régionale qui fonctionne sous forme de parlement local et en début d’année budgétaire, toutes les communautés rurales et communes urbaines, après le débat de l’orientation budgétaire, vont passer en session budgétaire au niveau de l’assemblée locale, pour défendre les budgets. A la fin de la gestion, ils passeront également pour une présentation de bilan d’activités au niveau de cette instance-là. Le gouverneur de région jouera son vrai rôle de représentant du Chef de l’Etat du Premier ministre et de chaque ministre en quoi faisant ? Chaque début d’année, il passera devant le parlement local pour présenter l’état de la région et les perspectives d’investissement du gouvernement parce qu’il aura compris déjà l’ensemble des programmes de l’ensemble des ministères sectoriels, présentation qui sera suivie d’un débat. Donc, c’est vous dire que l’on aura presque un cadre où, c’est inspiré un peu de la provincialisation, mais d’une autre manière. vraiment on aura renforcé la démocratie de proximité, la démocratie locale et beaucoup d’hommes politiques auront vraiment un cadre d’épanouissement politique dans leur propre localité, au lieu de venir se bousculer à Dakar.

Il nous revient aussi que vous avez des idées à propos du Texte fondamental ?

Nous avons noté que l’article 37 qui pose un grand débat aujourd’hui par rapport au patrimoine du Chef de l’Etat qui entre en fonction, est incomplet. Pour nous, il faut changer cela immédiatement. Le pouvoir actuel ne doit même pas attendre. Quand on dit que le président nouvellement élu, après avoir prêté serment doit faire une déclaration de patrimoine qu’il remet au Conseil constitutionnel qui la rend publique. Il faut ajouter simplement qu’il procède de même à la fin de son mandat. Mais aussi et surtout pour des besoins de bonne gouvernance, élargir cette disposition relative à la déclaration de patrimoine à l’ensemble des membres du gouvernement, à tous les présidents d’institutions, aux élus locaux et aux hauts fonctionnaires, à l’ensemble des directeurs généraux et nationaux, ambassadeurs et conseillers généraux, comptables publiques et toute personne qui a sous son autorité, un budget dépassant cinquante millions par année et tirée des ressources publiques. Parce qu’en vérité, on parle parfois des anciens ministres ou de directeurs généraux mais il y’a de simples fonctionnaires qui sont cinq fois plus riches que les plus connus. Les gens n’en parlent pas. On a parfois des gens qui, en cinq ans, mais dans des services, sont devenus multimillionnaires et on n’en parle pas. Si c’est la bonne gouvernance, il faut aller jusqu’au fond des choses. Mais cela doit être assorti de ce que j’appelle maintenant l’élaboration d’un code d’éthique et de serment d’éthique dont la violation est sévèrement punie. C’est ainsi que nous parviendrons à avoir un citoyen au service de l’Etat, de la République et de la Nation qui comprendra qu’en choisissant de prendre des responsabilités, il participe à aider son pays et non pas à se faire ou à s’enrichir. Parfois même, que l’on puisse dire qu’il s’est sacrifié en renonçant à des avantages ou à des privilèges par amour à sa patrie. C’est dans ce cadre là que nous proposons aujourd’hui, pour un meilleur contrôle de la gestion étatique et de la gestion surtout de l’Etat, la création d’un grand ministère du Contrôle d’Etat, des Audits et de la Promotion de la bonne gouvernance, qui sera directement rattaché à la Présidence et placé sous la direction d’un super ministre d’Etat issu de la Société civile. Un ministère qui va absorber l’ensemble des corps de contrôle de l’Etat (Inspection générale d’Etat, Agence de régulation des marchés publics, le Contrôle financier…) et disposera d’un instrument de renseignement constitué, entre autres, par la police et la gendarmerie. Un système d’alerte qui ne versera pas dans la délation.

Que suggérez-vous d’autre pour une gouvernance plus vertueuse ?

Chaque ministère aura son inspection interne et son IAF. Il y aura aussi une coordination de l’ensemble de ces inspections. Le ministre du Contrôle d’Etat, des Audits et de la Promotion de la bonne gouvernance n’aura de compte à rendre qu’au Chef de l’Etat. Et, après ses vérifications, il peut directement transmettre ses dossiers à la justice. Il s’agit de faire en sorte qu’une main invisible puisse arrêter, intervenir ou protéger, couvrir ou exposer quelqu’un. Si ce n’est pas le cas, je ne pense pas que l’on puisse réussir ce que nous voulons. Par exemple aujourd’hui, le problème que nous avons, moi je suis universitaire, la recherche est très mal prise en compte dans nos systèmes. Et en vérité, si on se rend compte, les pays les plus développés sont les pays où les chercheurs sont les plus épanouis, ont des moyens de la recherche et apportent des solutions à tous les problèmes et les mettent à la disposition de l’Etat. Ce n’est pas pour rien que les plus grandes universités dans le monde sont considérées comme les universités ayant produit des Prix Nobel. Parce que les gens ont les moyens de la recherche là-bas. Au Sénégal aujourd’hui, moi je pense qu’il est important qu’on crée un fond de recherche de financement et de la réédition académique même si on mettait trois ou quatre milliards, ce serait raisonnable. De sorte que l’ensemble de la recherche et l’ensemble des thèses, des mémoires corrigés par des sommités scientifiques, pourront être publiés, édités et mis à la disposition de l’ensemble des Sénégalais avec la création dans chaque collectivité locale, d’une bibliothèque municipale ou rurale qui sera mise à la disposition des écoles, des lycées et universités au niveau de ses régions concernées pour une bonne circulation du savoir, des produits de la recherche. Vous allez à l’université, mais qui est le professeur qui a lu deux ou trois thèses de ses collègues ? Cela n’existe pas. Parce qu’on n’a pas créé les conditions de bonne circulation du savoir et des produits de la recherche. L’autre problème sérieux au Sénégal aujourd’hui, quand on parle du coût de la vie, mais en vérité c’est principalement lié à un fait. Votre salaire, si vous vérifiez bien, le 1/3 de votre salaire est presque absorbé par le loyer. Pour d’autres, c’est presque les 2/3 du salaire. Donc le problème du Sénégalais, c’est le logement. Même si les gens pensent qu’il faut veiller que l’on légifère au point qu’on va faire baisser le coût du loyer, c’est bien mais est ce que c’est la bonne solution ? Est-ce qu’elle est applicable réellement à long terme ? Je ne le pense pas. C’est de l’interventionnisme aussi même si aujourd’hui, il y’a une législation en vigueur mais que personne ne respecte, aussi bien les propriétaires que ceux qui louent. Ces derniers acceptent parce qu’ils n’ont pas le choix. C’est là où maintenant, il faut comprendre les grands travaux du Chef de l’Etat. L’autoroute à péage, l’aéroport de Diass, sous peu de temps vous vous rendrez compte comme aux USA, comme en France quelqu’un peut venir de Thiès le matin, travailler et rentrer à moins d’une heure de temps. Pourquoi venir et louer une maison à Dakar ? Avant loger derrière Sangalkam ou vers Keur Massar ou ailleurs, les gens n’y pensaient pas mais bientôt se sera un privilège que d’habiter dans ces zones-là. Vous avez un terrain qui n’est pas chère et vous construisez vite et bien. C’est pourquoi nous, nous pensons que pour les fonctionnaires et tous les salariés, l’Etat pouvait créer des conditions d’accès automatique au logement sans qu’ils n’en souffrent terriblement. Dès le premier salaire, il y a ce qu’on va appeler le Fonds d’appui de l’accès automatique du travailleur au logement. Il est cofinancé par l’Etat et le travailleur. En quoi faisant ? Vous prenez service, vous êtes fonctionnaire et immédiatement, l’Etat vous aide à disposer d’un terrain dans votre lieu de travail ou dans votre localité d’origine ou quelque part que vous allez indiquer aux services compétents en la matière. Immédiatement, le gouvernement met à la disposition de façon encadrée, les moyens financiers nécessaires pour la construction de la villa ou de l’appartement ou construire en lieu et place après vous avoir laissé validé les plans de votre choix et vous donne le logement, clef en main. Maintenant, dès les premiers salaires, commencent les traites mensuelles. C’est vous dire que vous allez vous habituer à, un premier salaire défalqué de ce que vous devez payer en vingt ans ou en trente ans. Cela va être dérisoire. C’est pour vous dire que même en travaillant, vous savez que vous avez déjà un logement pour vos derniers jours. Et vous pouvez immédiatement l’occuper sans payer le loyer. Si vous travaillez ailleurs, vous pouvez en fait louer votre maison et dans ce cas même votre loyer est pris en charge par votre propre propriété. C’est de permettre au fonctionnaire d’accéder à la propriété dès le départ en sachant qu’au moins maintenant, il va épargner pour autre chose. C’est pour éviter aussi la clochardisation, la dislocation du tissu familial à la retraite. Parce que quand même quoi qu’on puisse dire les mieux payés au Sénégal, à la retraite ne se retrouvent qu’avec de maigres revenus.

Quid de vos projets à incidence religieuse et/ou confrérique ?

Dans ce même cadre par exemple, on peut rationnaliser, l’appui à beaucoup de secteurs. Par exemple au Sénégal qu’on le veuille ou pas, nous avons un pays confrérique. On a beaucoup de confréries, beaucoup de foyers religieux. Dire que le marabout est un citoyen ordinaire, relève d’un idéalisme. Pour l’homme politique, s’il veut faire un meeting, le Président de la République Macky Sall s’il veut faire un meeting, il va louer des cars, payer des T-shirts, faire des pancartes et tout pour que les gens viennent répondre à son appel. Le plus jeune marabout qui va organiser une cérémonie officielle verra des gens payer de leurs poches, pour venir répondre à son appel et lui donner quelque chose. C’est une réalité qui est là. Il ne faut pas travailler à la fragiliser, ni à la remettre en cause. Il faut l’accompagner de façon plus responsable. Par exemple aller dans chaque foyer religieux avec un programme de construction de ce qu’on appelle la résidence des hôtes et d’un centre de formation et de recherches sur le travail de l’érudit qui incarne ce foyer religieux. C’est un investissement qui résiste au temps et qui est utile. Si vous allez par exemple à Medina Baye ou à Touba, on a la résidence Khadimou Rassoul. Des investissement pareils, il faut les faire partout. De sorte que pendant les moments de grands rassemblements, les hôtes de marque puissent être pris en charge sans difficultés majeures. Moi, j’ai voulu symboliquement faire des choses, en tant que ministre des Collectivités locales, en allouant des fonds de concours pour la construction de centres ou bibliothèques pour quelques collectivités locales que nous avions créées. C’est revoir les choses mais sans pour autant être sous la dictée de forces extérieures dont les réalités sont différentes des nôtres et qui veulent nous imposer leur façon de penser.

Êtes-vous partant pour les élections locales ?

Nous, c’est l’élection présidentielle de 2017 ou de 2019 selon le respect ou pas de la parole présidentielle à laquelle nous nous préparons de façon résolue et de façon méthodique. L’élection locale de 2014 peut être pour nous une élection-test pour la mise en œuvre de notre stratégie en vue d’en déceler les failles, les carences, les performances, les bons secrets pour les améliorer, rectifier, corriger en vue de mieux huiler la machine pour la stratégie en direction de l’élection majeure. Vous savez, en vérité et sur ce plan-là, le MPD/Liggey qui sera présent dans des alliances, seul par ailleurs, on est en train de travailler sur ces questions. Est-ce que d’ici là, nous resterons mouvement ou pas ? Tout cela dépendra de l’évolution du mouvement et de la dimension des adhésions et sur ce plan, nos portes ne sont fermées à personne pourvu simplement que les gens aient des visions communes sur le plan patriotique avec notre mouvement. Maintenant, il est évident que nous sommes déjà en train de cibler un certain nombre de communautés rurales et de communes où nous serons présents et déjà dans certaines localités, les gens sont même en train de travailler sur l’identification des futurs investis sur notre liste. Mais, nous on travaille discrètement. Vous savez, je reviens encore sur le problème du PDS. Il risque d’avoir plusieurs surprises. D’abord avec Macky Sall, on l’a multiplié par zéro. On n’a misé même pas un centime sur lui. On a cherché à miser sur d’autres. On ne l’a pas pris pour un candidat qui peut bousculer la hiérarchie. A l’arrivée, on a vu les résultats. Plusieurs fois on a été victimes de cela. Et je pense qu’il est important en politique de ne négliger personne, de prendre au sérieux tout le monde et de savoir que la défaite, la victoire, l’affaiblissement ou le renforcement peuvent provenir du plus petit qu’il soit comme disait la fable de La Fontaine. Il ne faut jamais négliger parce que la politique peut bien réserver de très belles surprises. Qui pouvait imaginer ce qui s’est passé le 25 mars ? Dans l’ordre de classement, dans l’organisation, dans les résultats, qui pouvait l’imaginer.

Il semble que vous êtes un défenseur acharné de la limitation du nombre de mandats

Pour moi, la limitation du nombre de mandats à deux, doit être aussi élargie aux fonctionnaires, parlementaires et élus locaux. Non pas deux, mais trois. Pour moi, on ne doit pas dépasser trois mandats successifs à la tête d’une mairie, d’un conseil régional, d’un conseil rural ou au niveau de l’Assemblée nationale où on risque de se prendre pour un petit roitelet qui dispose de tout, qui fait tout ce qu’il veut parce qu’il se croit indispensable. Cela nous expose aussi à de très mauvaises habitudes. En vérité, je pense que tout cela débouchera sur la moralisation de l’activité politique au Sénégal. Mais aussi sur la nécessité de montrer à chaque Sénégalais que la politique n’est pas un métier mais un cadre de partage de son expérience mais aussi de son amour de la patrie. Je pense fondamentalement comme Amadou Hampathé Bâ que de la moralité de la valeur des dirigeants, dépend fondamentalement l’avenir et le destin des peuples et des pays. Il le disait de fort belle manière que de la bonne ou de la mauvaise conduite des rois et des chefs, dépendront la prospérité du sol, le régime des pluies, l’équilibre des forces de la nature. Tous les hommes politiques doivent s’en inspirer pour revoir leur comportement, leur moralité, leur décence, leur expertise, leur patriotisme. Mais en vérité, un homme politique doit être un exemple sur le plan du comportement sur le plan des valeurs. Mais aujourd’hui, j’ai l’impression que si on cherchait de grands bandits, des gens immoraux, irresponsables, des gens dont la vie quotidienne est ponctuée par la violation des interdits cultuels, culturels, religieux, peut-être qu’on foncerait directement au but vers les responsables politiques. Ce qui n’est pas une bonne chose, on doit être des modèles de comportement, des modèles sur tous les plans. On doit pouvoir préconiser aux gens ce que nous faisons en servant d’exemples irréprochables. Ceux qui ne sont pas préparés à cela, à l’avenir vous verrez un homme contraint à la démission parce qu’il a triché à l’école primaire comme ce fût le cas en Allemagne. Que les gens sachent qu’à, l’avenir on va contraindre un responsable à la démission parce qu’il a engrossé une fille dans son quartier. On va contraindre quelqu’un à la démission parce qu’il avait volé cinq mille francs dans les caisses de l’association. Mais pendant que nous y sommes, les gens le font pendant qu’ils sont aux affaires.

Entretien réalisé par DJIM MOMATH KIDIERA ET ABDOUL AZIZ SECK

Le Pays au Quotidien


Bamba Toure

Vendredi 25 Janvier 2013 - 20:55





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